SOMMAIRE
Le contexte humanitaire au Yémen
Après 10 années d’une guerre qui se prolonge encore aujourd’hui, le pays connait une des crises humanitaires les plus graves au monde. C’est une crise oubliée, sans images ni informations., alors que chaque jour qui passe est un drame pour des centaines de familles et d’enfants.
Depuis septembre 2014, le Yémen est déchiré par une guerre civile entre les rebelles chiites Houthis, qui ont pris la capitale Sanaa, et le gouvernement d’Abdrabbo Mansour Hadi. Celui-ci a été élu en 2012 après la révolution yéménite et le départ du président Ali Abdallah Saleh.
À partir de mars 2015, une coalition menée par l’Arabie saoudite est intervenue dans le conflit, aux côtés du gouvernement. Plusieurs accords de trêve ont été signés – en 2018, puis en 2022 – mais dans les faits, très peu de choses ont changé.
Dans ce pays déjà fragilisé par de longues années de guerre et d’instabilité, les tensions sont montées d’un cran suite à l’escalade du conflit israélo-palestinien, qui a bouleversé l’équilibre de la région. Dès novembre 2023, plusieurs tirs de missiles, de drones ainsi que des frappes visant des bateaux en Mer rouge ont été enregistrés.
Les chiffres clés
Dix ans après le début de la guerre, le pays est en ruines.
Les maisons ont été détruites, tout comme les écoles et les hôpitaux ; les marchés ne sont plus approvisionnés et le peu de denrées disponibles reste hors de prix pour la majorité des familles. On estime que 19,5 millions de personnes, dont 10,8 millions d’enfants ont besoin d’une aide humanitaire urgente.
Entre mars 2015 et décembre 2023, plus de 12 000 enfants ont été tués ou gravement blessés et plus de 4 300 d’entre eux ont été enrôlés et instrumentalisés par les belligérants.
1 enfant sur 2 de moins de 5 ans et 1,3 million de femmes enceintes et allaitantes souffrent de malnutrition
15,2 millions de personnes – dont la moitié sont des enfants – n’ont pas accès à l’eau potable et aux services d’hygiène
3,2 millions d’enfants en âge d’aller à l’école ne sont pas scolarisés
4,8 millions de personnes sont déplacées
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Le Yémen est devenu un enfer pour 10 millions d’enfants.
“Le conflit au Yémen a franchi un cap tragique : plus d’une décennie de combats acharnés, ponctués de brèves et fragiles périodes de trêve, qui ont volé des enfances, brisé des avenirs et condamné toute une génération à lutter pour sa survie.”
Le conflit, les déplacements internes et les chocs climatiques récurrents créent un environnement propice aux épidémies. Malgré les campagnes de vaccination menées par les équipes de l’UNICEF, le pays connait toujours des flambées de choléra, de rougeole, ou de diphtérie. De janvier à juin 2024 par exemple, 104 000 potentiels cas de choléra avaient été recensés.
Le système de santé est extrêmement fragile et on estime aujourd’hui que 19,7 millions de personnes n’ont pas ou peu accès aux soins de santé.
L’impact de la guerre sur les enfants
Pour tenter de se nourrir, de se soigner ou même de survivre, les Yéménites sont contraints de faire travailler leurs enfants. Abus, violences, mariages forcés…on ne compte plus les traumatismes dont sont victimes les plus vulnérables.
«Quand quelqu’un vient m’acheter une bouteille d’eau et me demande si je vais à l’école, je réponds ‘oui’ mais je ne parle jamais des épreuves que j’endure pour subvenir aux besoins de ma famille »
Nos actions humanitaires au Yémen
En 2024, grâce à la mobilisation de nos équipes sur place :
4,8 millions d’enfants ont été dépistés pour identifier de potentiels cas de malnutrition
5 millions de doses de vaccin ont été acheminées pour assurer que les vaccinations de routine se poursuivent
Plus d’1 million d’enfants ont eu accès à l’eau potable
9,6 millions de personnes ont reçu des transferts d’argent pour subvenir à leurs besoins
En 2025, malgré des conditions d’intervention difficiles et souvent périlleuses, les équipes de l’UNICEF sont sur le terrain au service des enfants. Mais, pour poursuivre et mener à bien nos programmes, nous avons besoin d’un financement pérenne.
“ Notre appel de fonds pour 2025 n’est financé qu’à 25 %. Sans ressources supplémentaires, nous ne serons pas en mesure de maintenir les services minimaux que nous fournissons et ce, malgré les besoins croissants. ”