Pour protéger les enfants – particulièrement sensibles aux effets des vagues de chaleur – l’UNICEF formule six recommandations politiques à l’intention des gouvernements de la région.
Genève/ Paris, le 27 juillet 2023 – Près de la moitié des enfants d’Europe et d’Asie centrale – soit 92 millions – sont exposés à une forte vague de chaleur, selon une analyse des dernières données disponibles provenant de 50 pays, publiée aujourd’hui par l’UNICEF dans une nouvelle note d’orientation. Ce chiffre est deux fois plus élevé que la moyenne mondiale, à savoir un enfant sur quatre exposé à une fréquence élevée de canicules. En France, ce sont 2,3 millions d’enfants (16,8 %) qui sont concernés*.
Le document intitulé « Combattre la chaleur : protéger les enfants des vagues de chaleur en Europe et en Asie centrale » souligne que les enfants sont particulièrement vulnérables aux conséquences des vagues de chaleur, ce qui les expose à un risque de maladie grave, notamment d’insolation.
Une vulnérabilité accrue des enfants
Les nourrissons et les jeunes enfants sont les plus vulnérables pendant les vagues de chaleur, car leur température corporelle augmente beaucoup plus vite et plus fortement que celle des adultes. Les vagues de chaleur affectent également la capacité des enfants à se concentrer et à apprendre, ce qui met en péril leur éducation, note le rapport.
Alors que les enfants sont particulièrement vulnérables aux conséquences des vagues de chaleur, la plupart des adultes ressentent la chaleur différemment, ce qui fait qu’il est difficile pour les parents et les personnes ayant la charge d’enfants de détecter les situations dangereuses ou les symptômes de maladies liées à la chaleur chez les plus jeunes. Une situation qui menace encore davantage la santé des enfants.
« Les pays d’Europe et d’Asie centrale sont confrontés aux fortes chaleurs engendrées par la crise climatique, et c’est la santé et le bien-être des enfants qui en pâtissent le plus », a déclaré Regina De Dominicis, directrice régionale de l’UNICEF pour l’Europe et l’Asie centrale.
Des canicules plus fréquentes, plus longues et plus sévères
« La moitié des enfants de la région sont aujourd’hui exposés aux fortes vagues de chaleur. D’ici 2050, tous les enfants de la région devraient être concernés. Les multiples répercussions néfastes sur la santé actuelle et future d’une proportion aussi importante d’enfants doivent inciter les gouvernements à investir de toute urgence dans des mesures d’atténuation et d’adaptation », a déclaré Régina De Dominicis.
Ces dernières années, les vagues de chaleur en Europe et en Asie centrale sont devenues plus fréquentes et ne semblent pas faiblir. Dans l’ensemble de la région, la fréquence de ces vagues de chaleur devrait encore augmenter au cours des prochaines années. Selon les scénarios les plus prudents d’augmentation de la température mondiale de 1,7 degré Celsius, tous les enfants d’Europe et d’Asie centrale seront exposés à une fréquence élevée de vagues de chaleur d’ici 2050, 81 % d’entre eux devraient être exposés à ces vagues de chaleur sur une longue durée et 28 % devraient être exposés à des vagues de chaleur d’une sévérité élevée.
En France, selon les projections les plus optimistes d’augmentation de la température mondiale de 1,7 degré Celsius, tous les enfants seront exposés à une fréquence élevée de vagues de chaleur d’ici 2050, 13,3 millions (89,5 %) d’entre eux devraient être exposés à ces vagues de chaleur sur une longue durée et 7,3 millions (49,6 %) devraient être exposés à des vagues de chaleur d’une sévérité élevée.
Des leviers politiques pour limiter les conséquences du changement climatique
Pour contribuer à la protection des enfants, l’UNICEF demande instamment aux gouvernements d’Europe et d’Asie centrale de :
- Intégrer l’atténuation et l’adaptation aux vagues de chaleur dans les contributions déterminées au niveau national (CDN), les plans d’adaptation nationaux (PAN) et les politiques de réduction des risques de catastrophe et de gestion des risques de catastrophe, en plaçant les enfants au centre de tous les programmes ;
- Investir dans les soins de santé primaires pour soutenir la prévention, l’action précoce, le diagnostic et le traitement des maladies liées à la chaleur chez les enfants, y compris la formation des agents de santé communautaires et des enseignants à ces questions ;
- Investir dans des systèmes nationaux d’alerte climatique précoce, réaliser des évaluations environnementales locales et soutenir les initiatives de préparation aux situations d’urgence et de renforcement de la résilience ;
- Adapter les services d’eau, d’assainissement et d’hygiène, de santé, d’éducation, de nutrition, de protection sociale et de protection de l’enfance pour faire face aux effets des vagues de chaleur ;
- Garantir un financement suffisant pour les interventions visant à protéger les enfants et leurs familles contre les vagues de chaleur ;
- Doter les enfants et les jeunes d’une éducation au changement climatique et d’une formation aux « compétences vertes ».
La recherche scientifique prouve que l’augmentation des températures est la conséquence du changement climatique. L’UNICEF exhorte les gouvernements d’Europe et d’Asie centrale à réduire les émissions de CO2 afin de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius et à doubler le financement de l’adaptation d’ici 2025.
Consulter la note d’orientation complète ICI.
Notes aux rédactions :
*Les estimations régionales sont basées sur une analyse des données de 2020, les plus récentes disponibles.
Canicule / vague de chaleur : Toute période de trois jours ou plus pendant laquelle la température maximale quotidienne se situe dans les 10 % les plus élevés de la moyenne locale sur 15 jours.
Fréquence élevée des vagues de chaleur : Il y a en moyenne 4,5 vagues de chaleur ou plus par an.
Durée élevée de la vague de chaleur : La durée moyenne de la vague de chaleur est de 4,7 jours ou plus.
Sévérité de la vague de chaleur : Lorsque la vague de chaleur moyenne dépasse de 2°C ou plus la moyenne locale sur 15 jours.
Premier scénario 2050 : un « scénario à faible émission de gaz à effet de serre » avec un réchauffement estimé à 1,7 degré d’ici 2050. Il s’agit d’un scénario établi utilisé dans la modélisation du climat et défini par le GIEC comme « SSP1 ».
Pour en savoir plus sur l’impact des canicules sur les enfants dans le monde, cliquez sur ce lien.