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enfant malnutrition somalie
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1 enfant sur 4 dans le monde est en situation de pauvreté alimentaire sévère

New York, le 6 juin 2024 – À l’échelle mondiale, 181 millions d’enfants de moins de 5 ans, soit un sur quatre, vivent dans une situation de pauvreté alimentaire sévère en raison des inégalités, des conflits et des crises climatiques. Cette situation les expose à un risque 50 % plus élevé de souffrir d’émaciation (une forme potentiellement mortelle de malnutrition), indique un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’UNICEF.

Pour la première fois, le rapport intitulé Pauvreté alimentaire de l’enfant : les conséquences des privations nutritionnelles durant la petite enfance analyse dans près de 100 pays les incidences et les causes des privations nutritionnelles chez les jeunes enfants, toutes tranches de revenu confondues, et alerte sur le fait que des millions d’enfants de moins de 5 ans sont dans l’incapacité de consommer – faute d’y avoir accès – les aliments nutritifs et diversifiés dont ils ont besoin pour grandir et se développer de manière optimale durant la petite enfance et par la suite.

Ce rapport souligne que, alors que certains pays ne sont pas encore remis des retombées socioéconomiques de la pandémie de COVID-19, les effets conjugués de la multiplication des inégalités, des conflits et de la crise climatique ont engendré une hausse sans précédent du prix des denrées alimentaires et du coût de la vie.

À l’échelle mondiale, 20 pays concentrent à eux seuls 65 % des 181 millions d’enfants vivant dans une situation de pauvreté alimentaire sévère. L’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne abritent respectivement environ 64 millions et 59 millions d’enfants concernés.

En Somalie, pays en proie à un conflit mais aussi à la sécheresse et aux inondations, 63 % des enfants sont en situation de pauvreté alimentaire sévère, tandis que dans les communautés les plus vulnérables, plus de 80 % des personnes s’occupant d’enfants ont déclaré avoir déjà dû priver ces derniers de nourriture pendant une journée entière.

Selon le rapport, près de la moitié (46 %) des enfants en situation de pauvreté alimentaire sévère sont issus de ménages à revenu faible, chez lesquels la pauvreté monétaire constitue probablement un facteur majeur. Les 54 % d’enfants restants (soit 97 millions) sont issus de ménages plus aisés, chez lesquels la pauvreté alimentaire durant la petite enfance résulte d’un environnement alimentaire inadéquat et de mauvaises pratiques nutritionnelles.

Plusieurs facteurs sont à l’œuvre dans cette crise de la pauvreté alimentaire de l’enfant, notamment la défaillance des systèmes alimentaires qui ne parviennent pas à fournir aux enfants des solutions nutritives, saines et accessibles, l’impossibilité financière des familles à se procurer des aliments nutritifs et l’incapacité des parents à adopter durablement des pratiques positives en matière d’alimentation des enfants. Dans de nombreux cas, les boissons sucrées et les produits ultra-transformés, pauvres en nutriments et nocifs pour la santé, font l’objet de stratégies commerciales agressives ciblant les parents et les familles. Vendus à bas coût, ils sont devenus la norme dans l’alimentation des enfants. En effet, une proportion alarmante des jeunes enfants en situation de pauvreté alimentaire consomme ce type de boissons et d’aliments, lesquels supplantent un nombre croissant d’aliments nutritifs et sains dans leur régime alimentaire quotidien.

Dans le même temps, divers pays ont enregistré des progrès notables. À titre d’exemple, la prévalence de la pauvreté alimentaire sévère de l’enfant a diminué de moitié au Burkina Faso, passant de 67 % en 2010 à 32 % en 2021, ainsi qu’au Népal où elle s’établissait à 8 % en 2022 (contre 20 % en 2011). Au Pérou, ce taux se maintient au-dessous de 5 % depuis 2014, malgré une longue période de récession économique, tandis qu’au Rwanda, il était descendu à 12 % en 2020 alors qu’il atteignait 20 % en 2010.

Pour mettre fin à la pauvreté alimentaire de l’enfant, l’UNICEF appelle les gouvernements, les organisations de développement et d’aide humanitaire, les donateurs, la société civile et l’industrie agroalimentaire à prendre de toute urgence des mesures visant à :

  • Transformer les systèmes alimentaires pour faire en sorte que les aliments nutritifs, diversifiés et sains constituent la solution la plus accessible, attrayante et financièrement abordable pour nourrir les jeunes enfants.
  • Mobiliser les systèmes de santé pour fournir des services nutritionnels essentiels afin de prévenir et de traiter la malnutrition durant la petite enfance, notamment en soutenant les agents communautaires de santé et de nutrition dans leurs activités de conseils aux parents et aux familles sur les pratiques d’alimentation et de soins des enfants.
  • Activer les systèmes de protection sociale pour remédier à la pauvreté monétaire par des moyens permettant de répondre aux besoins alimentaires et nutritionnels des enfants vulnérables et de leurs familles, notamment des transferts sociaux (en espèces, en bons d’échange et en nourriture).

Pour accélérer les mesures visant à prévenir, à dépister et à traiter la pauvreté alimentaire sévère et la malnutrition de l’enfant, l’UNICEF a lancé l’an dernier le Fonds pour la nutrition de l’enfant avec le soutien du Ministère britannique des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement, de la Fondation Bill & Melinda Gates et de la Children’s Investment Fund Foundation (CIFF). Ce mécanisme de financement pluri-partenaire, placé sous la houlette de l’UNICEF, est destiné à stimuler la réalisation d’investissements nationaux afin d’éliminer la malnutrition chez les enfants. L’UNICEF appelle par conséquent les gouvernements, les donateurs et les partenaires financiers à soutenir le Fonds pour la nutrition de l’enfant et à accorder la priorité à des politiques et à des pratiques durables en vue de mettre fin à la pauvreté alimentaire sévère et à la malnutrition de l’enfant.

Note aux rédactions :

Les différentes catégories de pauvreté alimentaire de l’enfant :

Si les enfants consomment des aliments issus de :

  • 0 à 2 groupes alimentaires par jour, ils vivent dans une situation de pauvreté alimentaire sévère.
  • 3 à 4 groupes alimentaires par jour, ils vivent dans une situation de pauvreté alimentaire modérée.
  • 5 groupes alimentaires ou plus par jour, ils ne sont pas en situation de pauvreté alimentaire.

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