New York/Paris, le 13 décembre 2022 – Un rapport de l’UNICEF publié aujourd’hui révèle une stagnation de l’accès à l’apprentissage numérique réalisé pendant la pandémie de COVID-19. En effet, un tiers des plateformes développées au niveau national ont été entièrement fermées, sont obsolètes ou ne sont plus entièrement fonctionnelles, ce qui limite les méthodes d’apprentissage permettant aux écoliers de rattraper leur retard scolaire.
Selon le rapport, lorsqu’elles sont planifiées et facilitées efficacement, des opportunités d’apprentissage numérique de qualité, inclusives et équitables peuvent compléter d’autres méthodes d’apprentissage et aider les écoliers à rattraper le retard accumulé pendant la pandémie et au cours de la crise de l’apprentissage préexistante à la crise sanitaire.
« Près de 90 % des déclarations nationales d’engagement faites lors du Sommet sur la transformation de l’éducation ont mis en avant l’apprentissage numérique et la nécessité de le renforcer », a déclaré le conseiller spécial des Nations unies pour le Sommet, Leonardo Garnier. « Pour exploiter véritablement le potentiel de la technologie, nous devons éviter de simplement reproduire sous forme numérique les erreurs commises dans l’enseignement traditionnel en présentiel. Appliquée avec des approches pédagogiques judicieuses, la technologie peut contribuer à mettre les élèves au cœur du processus d’apprentissage, permettant la création de communautés d’étudiants liées par des questions et des intérêts communs. »
Le rapport, intitulé Pulse Check on Digital Learning, examine l’état actuel de l’apprentissage numérique en se concentrant sur cinq éléments essentiels, notamment les politiques et le financement, les plateformes et le contenu, les enseignants et la direction des écoles, la culture numérique et les possibilités d’apprentissage holistique, afin de transformer les systèmes éducatifs. Il présente également la toute première cartographie de 471 plateformes nationales dans 184 pays, réalisée par l’UNICEF et EdTech Hub.
Les résultats montrent des tendances prometteuses dans de nombreux pays, comme le développement de plateformes numériques, la réévaluation des priorités et des partenariats innovants. Cependant, la stagnation constatée actuellement fait courir le risque d’une régression des progrès réalisés au cours des dernières années.
Le rapport conclut que :
- Bien que la moitié de la population mondiale soit encore privée de connexion, plus de 70 % des plateformes ne proposent pas de fonctionnalité hors ligne. Seules 49 % des plateformes des pays à revenu élevé et 18 % des plateformes des pays à faible revenu peuvent être utilisées hors ligne.
- La majorité des plateformes (67 %) ne proposent pas de contenu attrayant, bien que l’interactivité soit un élément central de l’apprentissage axé sur l’étudiant. La plupart d’entre elles ne proposent que du contenu statique, comme des vidéos et des manuels en format PDF.
- Seules 22 % des plateformes d’apprentissage numérique contiennent des fonctionnalités permettant de les rendre accessibles aux enfants handicapés. Même parmi les rares proposant cette adaptation, les dispositions mises en place sont minimales, comme les sous-titres pour les vidéos.
- Point essentiel : 85 % des plateformes étaient adaptées aux téléphones mobiles, la modalité la plus couramment disponible pour l’apprentissage numérique dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
- La plupart des plateformes d’apprentissage numérique (84 %) offraient des fonctionnalités utilisant toutes les langues nationales d’un pays.
Ce rapport appelle les décideurs politiques, le secteur privé, les agences de recherche, les organisations internationales et locales, et la société civile à donner la priorité à une approche holistique de l’éducation. Il s’agit notamment d’intégrer l’apprentissage numérique dans les politiques et les plans nationaux, d’augmenter les ressources consacrées à l’apprentissage numérique, de s’attaquer à la fracture numérique et à celle de l’utilisation, de former et de responsabiliser les enseignants et les chefs d’établissement, ainsi que les apprenants et leurs tuteurs, et de répondre aux besoins des écoliers en matière d’apprentissage par le biais de contenus divertissants et éducatifs et d’une combinaison de technologies.
« Aujourd’hui, les gouvernements se trouvent à un moment charnière : soit ils maintiennent le statu quo, ce qui risque d’empêcher l’éducation de toute une génération, soit ils investissent dans des initiatives rentables, notamment dans l’apprentissage numérique, pour transformer leurs systèmes éducatifs », a déclaré Robert Jenkins, directeur de l’éducation à l’UNICEF.
L’UNICEF est à l’avant-garde des approches équitables en matière en matière de technologies de l’information (edtech), afin que chaque enfant puisse bénéficier d’un apprentissage personnalisé grâce à des solutions numériques mondiales d’enseignement. Cela inclut la plus récente initiative multipartenaires lancée au Sommet sur la transformation de l’éducation par l’UNICEF et l’UNESCO – Passerelles vers l’apprentissage numérique public – pour créer et renforcer les plateformes et le contenu d’apprentissage numérique inclusif.
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