Résumé des propos de la représentante de l’UNICEF en République centrafricaine, Meritxell Relaño Arana, à qui toute citation peut être attribuée, lors de la conférence de presse qui s’est tenue aujourd’hui au Palais des Nations, à Genève.
Genève, le 2 juillet 2024 – « Aujourd’hui, trois millions de filles et de garçons de République centrafricaine sont confrontés au niveau le plus élevé de crises et de privations cumulées et interconnectées dans le monde.
La République centrafricaine (RCA) a désormais la tragique distinction d’être classée au premier rang des 191 pays les plus exposés aux crises humanitaires et aux catastrophes. Cette situation désastreuse souligne les défis graves et urgents auxquels sont confrontés les plus jeunes de ses citoyens.
Dix ans de conflit prolongé et d’instabilité en RCA ont mis en danger chacun des trois millions d’enfants de ce pays.
Il existe une multitude de données alarmantes sur la vie des enfants en RCA ; je n’en mentionnerai que quatre, bien que la note d’information contienne davantage de données :
- 1 enfant sur 2 n’a pas accès aux services de santé.
- Environ un tiers seulement (37%) des enfants vont régulièrement à l’école.
- Près de 2 jeunes femmes sur 3 (61%) ont été mariées avant l’âge de 18 ans.
- Près de 40 % des enfants du pays souffrent de malnutrition chronique.
Les fragilité des institutions et la menace constante de la violence aggravent les risques multiples qui pèsent sur les droits des enfants. Le fait que la crise en RCA s’étende sur tant d’années – et que, malheureusement, tant d’autres crises mondiales continuent de se dérouler en parallèle – signifie que les enfants de RCA sont devenus malheureusement invisibles. Mais leurs souffrances et leurs pertes sont évidentes.
Cependant, il y a de l’espoir. Le moment est venu pour la communauté internationale de se mobiliser en faveur d’un changement de cap pour les enfants de la République centrafricaine.
Le nouveau Plan National de Développement du gouvernement, ainsi que d’autres engagements majeurs pour améliorer les droits de l’enfant, indiquent que l’UNICEF et ses partenaires disposent d’un mécanisme efficace pour faire pression en faveur d’un changement de cap : pour tracer un nouvel avenir pour les enfants et le pays.
Dans ce rare espace d’opportunités, le plus grand risque réside dans le fait que les acteur sur lesquels ces enfants comptent – les donateurs internationaux, les médias mondiaux et un public informé – pourraient tourner le dos et détourner le regard face à à la simultanéité de plusieurs crises mondiales.
Pour parler clairement et franchement, cela signifie que de nombreux enfants mourront inutilement et que beaucoup d’autres verront leur avenir anéanti. Un enfant est un enfant et, à ce titre, il est impératif que la communauté internationale n’oublie pas les enfants de la RCA ».