Déclaration de Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF
New York, le 13 juin 2024 – « Aujourd’hui nous franchissons une étape à la fois triste et préoccupante : cela fait 1000 jours que les filles afghanes ont été exclues des établissements d’enseignement secondaire.
Ces 1000 jours de déscolarisation représentent 3 milliards d’heures de cours perdues.
Pour 1,5 million de filles, cette exclusion systématique n’est pas seulement une violation flagrante de leur droit à l’éducation, mais se traduit également par une diminution des opportunités et une détérioration de leur santé mentale.
Les droits des enfants, en particulier des filles, ne peuvent être pris en otage par la politique. Leur vie, leur avenir, leurs espoirs et leurs rêves sont en jeu.
L’impact de cette exclusion dépasse les jeunes filles elles-mêmes. Cette interdiction exacerbe la crise humanitaire actuelle et a de graves répercussions sur l’économie et le développement de l’Afghanistan.
L’éducation n’offre pas seulement des opportunités. Elle protège les filles des mariages précoces, de la malnutrition et d’autres problèmes de santé, et renforce leur capacité de résilience face à des catastrophes telles que les inondations, la sécheresse et les tremblements de terre qui frappent fréquemment l’Afghanistan.
Mes collègues à l’UNICEF travaillent d’arrache-pied pour aider tous les enfants d’Afghanistan. Avec nos partenaires, nous maintenons 2,7 millions d’enfants dans l’enseignement primaire, nous organisons des cours d’éducation communautaires pour 600 000 d’entre eux – dont deux tiers de filles -, nous formons des enseignants et nous faisons tout ce que nous pouvons pour maintenir le fonctionnement des infrastructures éducatives.
Alors que nous franchissons cette sombre étape, j’exhorte les autorités de facto à permettre à tous les enfants de reprendre immédiatement le chemin de l’école. Et j’exhorte la communauté internationale à rester engagée et à soutenir ces filles qui ont plus que jamais besoin de nous. Aucun pays ne peut aller de l’avant lorsque la moitié de sa population est laissée pour compte. »