2024 : les défis et nos ambitions
L’année 2023 a été une année noire pour les enfants. De Haïti au Soudan, du Yémen à l’Ukraine, de l’Afghanistan au Proche-Orient… les enfants du monde entier ont subi des violations de leurs droits les plus fondamentaux.
De nouveaux conflits ont émergé, d’autres se sont intensifiés. Pour les 460 millions d’enfants – soit environ 1 enfant sur 5 – qui vivent dans ces zones, survivre est devenu un véritable défi. Des milliers ont été tués, blessés ou victimes d’abus et de violences sexuelles. Certains ont été recrutés et enrôlés de force dans des groupes armés. D’autres, contraints de tout quitter et déplacés à plusieurs reprises.
Les catastrophes naturelles se sont succédées, exacerbées par les conséquences du changement climatique. Des séismes meurtriers ont frappé la Turquie et la Syrie, puis le Maroc et l’Afghanistan. Des inondations sans précédent ont ravagé la Libye.
L’insécurité alimentaire a continué de monter en flèche dans le monde, et plus particulièrement dans la Corne de l’Afrique où la menace de la famine plane constamment sur les enfants.
Et bien sûr, les épidémies. Par manque de moyens, le choléra et la rougeole ont violemment resurgi au Malawi, en Haïti, mais aussi en RDC.
Certaines de ces crises ont fait la UNE des journaux, mais d’autres sont presque tombées dans l’oubli. Et les enfants ont continué de souffrir en silence. Ceux du Liban, du Tchad et du Mali. Mais aussi du Burkina Faso, de Madagascar et du Pakistan.
Des « crises » des droits de l’enfant
Depuis l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, il y a 34 ans, les droits des enfants n’ont jamais été aussi menacés.
Notre travail a rarement été aussi important et n’a peut-être jamais été aussi complexe, mais la situation n’est pas désespérée. C’est pourquoi il est de notre devoir d’agir. À cet effet, l’UNICEF a identifié 15 crises majeures et notamment :
La République démocratique du Congo
Le pays compte le plus grand nombre de violations graves constatées par les Nations Unies à l’encontre des enfants. C’est aussi un des pays avec le plus grand nombre de personnes déplacées.
« J’ai rencontré des enfants qui ont survécu à l’horreur des violences sexuelles, de l’enrôlement et de l’utilisation par des groupes armés. Ces traumatismes, personne ne devrait les subir, encore moins les enfants » a déclaré Sheema Sen Gupta, directrice de la protection de l’enfance à l’UNICEF, au cours d’une mission en RDC.
Pays de toutes les urgences, 14,9 millions d’enfants subissent de plein fouet la guerre, les flambées épidémiques et les violences sexuelles endémiques.
La Somalie
Le constat est sans appel. La guerre civile, la sécheresse, les inondations et la pauvreté ont plongé 8,25 millions de Somaliens dans une situation humanitaire alarmante.
La crise climatique s’est enracinée et avec elle, la famine. Plus de 4 millions de personnes peinent à se nourrir. Concrètement, cela signe que des pères, des mères et des enfants ne peuvent prendre qu’un seul repas par jour, parfois même, aucun.
Le Tchad
Aujourd’hui pays d’accueil, il est aussi l’un des plus pauvres d’Afrique. Depuis avril 2023, le Tchad a été confronté à un afflux massif de réfugiés en raison de la guerre civile qui sévit au Soudan, pays voisin.
Depuis, le commerce entre les 2 pays a été suspendu et les prix des denrées alimentaires et des produits de base ont grimpé. La population se voit ainsi devoir partager des ressources qui étaient déjà insuffisantes, et ce, dans un contexte très précaire.
« L’horreur que vivent les enfants et les familles au Soudan se transforme rapidement en une grave crise au Tchad. Nous craignons de plus en plus que cette situation d’urgence humanitaire ne brise une cohésion transfrontalière déjà fragile », a déclaré Jacques Boyer, représentant de l’UNICEF au Tchad.
Le Soudan du Sud
Conflits, épidémies et inondations… Ce plus jeune pays du monde est confronté à de multiples défis depuis sa création en 2011. La guerre au Soudan, pays limitrophe, a aggravé sa situation déjà fragile avec l’afflux de réfugiés à travers de multiples points d’entrée le long de la frontière entre les deux pays. Sur place, le système de santé est quasi inexistant et les taux de malnutrition deviennent de plus en plus importants. Plus de 9,4 millions de personnes, dont 5,4 millions d’enfants, ont aujourd’hui besoin d’une aide humanitaire.
L’Afghanistan
L’Afghanistan est le théâtre de l’une des crises humanitaires les plus graves au monde. Après des décennies de conflit, la population a été coupée de la communauté internationale et est désormais confrontée à l’effondrement économique et à des chocs climatiques récurrents.
Face à tout cela, les femmes et les filles paient un lourd tribut. Elles subissent l’injustice des restrictions liées à l’éducation, à l’emploi et l’accès aux services publics.
Selon nos estimations, 23,3 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire, dont 12,6 millions d’enfants.
L’Afrique est l’épicentre des crises humanitaires, mais il y a aussi d’autres crises, silencieuses, notamment en Haïti, au Myanmar, au Bangladesh, en Arménie, en Amérique Centrale, où nos équipes sont mobilisées au quotidien.
Nos ambitions en 2024
Pour l’année 2024, l’UNICEF lance un appel de fonds de 9,3 milliards de dollars pour aider 94 millions d’enfants dans 155 pays et territoires. Dans le cadre du rapport « Action Humanitaire pour les Enfants » (HAC), nous prévoyons de soutenir :
- 52,4 millions de personnes grâce à la fourniture d’un accès à l’eau potable pour la consommation et les besoins domestiques
- 19,3 millions d’enfants grâce à une offre d’éducation formelle ou non formelle, y compris une éducation préscolaire
- 7,6 millions d’enfants via un traitement contre la malnutrition aiguë sévère
- 17,3 millions d’enfants via des campagnes de vaccination contre la rougeole
- 26,7 millions d’enfants, d’adolescents et de soignants via la fourniture de soins en santé mentale et un soutien psychosocial
- 14,8 millions d’enfants et de femmes grâce à des dispositifs d’atténuation des risques, de prévention et/ou de réponse aux violences basées sur le genre
- 32,7 millions de personnes grâce aux réseaux sécurisés et accessibles permettant de signaler les cas d’exploitation et d’abus sexuels de la part du personnel fournissant une assistance aux populations affectées