SOMMAIRE
Assise sur un lit d’hôpital à Khartoum, au Soudan, Samah veille sur sa fille de 8 ans. En août dernier, prise au piège des combats à Omdurman, la petite fille a reçu une balle dans la tête.
« À chaque fois que je regarde ma fille ou que je vois la balle qui était dans sa tête, je pleure», confie Samah. La détresse de cette mère, de nombreux parents à travers le monde la partagent.
Au Proche-Orient, en Afrique, en Europe, en Asie… ils ont dû fuir la violence des conflits, l’insécurité, la famine, les sécheresses et les inondations récurrentes. Ils ont vu leurs enfants souffrir, blessés par des éclats d’obus, tués ou ensevelis sous les décombres.
Pour ces millions de parents et d’enfants, 2024 aura été une année tragique.
Guerre et conflits armés
En 2024, 460 millions d’enfants vivaient au cœur des conflits. Un chiffre qui traduit des seuils de violences inouïs, un nombre effroyable d’enfants tués, des viols par milliers, et autant de vies brisées.
La situation en République démocratique du Congo en est l’exemple. Depuis plusieurs années, le pays vit une des crises humanitaires les plus complexes au monde, et ce, dans une silencieuse indifférence.
La persistance des conflits à l’intérieur et aux frontières du pays, les tensions ethniques, les inondations, les déplacements massifs et les épidémies à répétition mettent en péril les vies de 14,9 millions d’enfants.
Au Proche-Orient, Bande de Gaza, Cisjordanie, Liban, Syrie, des millions d’enfants ont eux aussi connu la violence de la guerre et de ses cruelles conséquences.
En 15 mois de guerre dans la Bande de Gaza, plus de 14 100 enfants ont été tués et 23 000 autres blessés.
Survivre à la faim
2024 aura été une des années les plus éprouvantes pour les enfants du monde ; éprouvante au regard des privations alimentaires sans précédent, des taux de malnutrition records et du nombre d’enfants morts de faim.
La situation au Soudan en témoigne. Après de longs mois de guerre, d’exil et de restrictions humanitaires, la famine a été confirmée dans plusieurs régions du pays : une première en plus de sept ans.
Ailleurs, dans la Bande de Gaza, près de 2 millions de personnes sont, quant à elles, menacées par la famine. Les frappes ont détruit les systèmes d’accès à l’eau potable, les récoltes, les boulangeries, les marchés et toute infrastructure qui permettaient aux habitants de se procurer à manger.
Crise climatique et droits de l’enfant
Au cours des 12 derniers mois, les catastrophes naturelles se sont enchaînées.
En septembre, le Vietnam, le Myanmar, le Laos et la Thaïlande ont été balayés par le typhon Yagi, le plus puissant à avoir frappé l’Asie en 2024. Plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, ont été aussi touchés par des inondations sans précédent. 3,5 millions de personnes ont été affectées et plus de 900 autres tuées.
Plus récemment, c’est Mayotte, département le plus pauvre de France, qui a été ravagé par le cyclone Chido, le plus violent qu’ait connu l’archipel en 90 ans.
En Zambie, en Somalie, au Brésil, en Colombie, au Pérou, des millions d’enfants ont été confrontés à des épisodes de sécheresse inédits.
Au total, on estime que 20 000 enfants sont déplacés chaque jour en raison d’une catastrophe naturelle.
Choléra, polio, Mpox : les enfants face aux maladies
Dans les camps de déplacés, les difficultés d’accès à l’eau, le manque de soins médicaux et les conditions de vie créent un terreau parfait pour les épidémies. L’été dernier, plusieurs pays d’Afrique ont dû affronter un fléau de plus : la Mpox, maladie extrêmement contagieuse. En quelques semaines, près de 16 000 personnes, la moitié étant des enfants, avaient été infectées.
Dans la Bande de Gaza, c’est la polio, maladie éradiquée du territoire depuis plus de 20 ans qui a resurgi et qui constitue désormais une menace pour plus d’1 million d’enfants.
Pauvreté infantile
Cette année encore, 333 millions d’enfants étaient en situation d’extrême pauvreté. Parmi eux, 3 millions vivaient en France. Bien au-delà de la pauvreté monétaire, la pauvreté infantile prive les enfants d’un accès sûr aux services essentiels – école, hygiène, éducation, santé –.
Nos actions sur le terrain
Cette année, comme chaque année depuis plus de 75 ans, nos équipes ont travaillé sans relâche pour que chaque enfant soit protégé et ait accès à ses droits fondamentaux.
En 2024, grâce à nos actions dans plus de 190 pays et territoires :
- 26,4 millions d’enfants et de femmes ont eu accès à des soins de santé de première nécessité
- 12,2 millions d’enfants de moins de 5 ans ont été dépistés pour identifier des cas de malnutrition
- 17,4 millions de personnes ont eu accès à l’eau potable
- 9,4 millions d’enfants ont eu accès à l’éducation formelle ou non formelle
- 6,3 millions de femmes, de filles et de garçons ont bénéficié d’actions de sensibilisation contre les violences basées sur le genre
- 12,6 millions de personnes, enfants, adolescents, adultes ont bénéficié d’un soutien psychologique
- 6,4 millions de personnes ont eu accès à des plateformes sécurisées pour signaler des cas d’exploitation sexuelle et d’abus
- 570 009 foyers ont bénéficié de transferts d’argent financés par l’UNICEF
En 2025, des millions d’enfants devront surmonter d’autres défis. Et où qu’ils soient, les équipes de l’UNICEF continueront à se mobiliser, pour leur redonner espoir.