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I am a child, not a bride. In the drought-stricken Afar region of north-eastern Ethiopia, water scarcity and loss of livelihoods are threatening the future of girls who are increasingly forced into child marriage. ©UNICEF/UNI627066/Pouget
©UNICEF/UNI627066/Pouget

30 ans de progrès inégaux pour les adolescentes

New York / Paris, le 7 mars 2025 – Malgré les progrès considérables réalisés au cours des trois dernières décennies dans des domaines tels que l’éducation, des millions d’adolescentes dans le monde ne sont toujours pas scolarisées, mal préparées pour l’avenir, confrontées à des lacunes dans les services de santé essentiels et exposées à des pratiques préjudiciables telles que le mariage des enfants, les mutilations génitales féminines, la violence et les abus. 

Un nouveau rapport intitulé “Girl Goals: What has changed for girls? Adolescent girls’ rights over 30 years – lancé par l’UNICEF, Plan International et ONU Femmes à l’approche de la Journée internationale des droits des femmes – examine comment la vie des adolescentes a changé au cours des 30 dernières années, depuis que le Programme d’action de Pékin a été approuvé par 189 gouvernements en 1995. 

Les principaux faits du rapport sont les suivants : 

  • Bien que le nombre de filles non scolarisées ait diminué de 39 % au cours des 20 dernières années, 122 millions de filles dans le monde ne sont toujours pas scolarisées. En Asie du Sud, les adolescentes âgées de 15 à 19 ans sont trois fois plus susceptibles que les garçons de ne pas être scolarisées, employées ou en formation.  
  • Près de 4 adolescentes et jeunes femmes sur 10 dans le monde n’achèvent pas le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les filles issues de milieux ruraux pauvres et de communautés marginalisées étant encore moins susceptibles de terminer leur scolarité.  
  • Alors que le nombre d’adolescentes et de jeunes femmes analphabètes a presque diminué de moitié au cours des trois dernières décennies, près de 50 millions d’entre elles sont encore aujourd’hui incapables de lire ou d’écrire une phrase simple.  
  • Dans les pays à faible revenu, 9 adolescentes et jeunes femmes sur 10 n’ont pas accès à Internet, alors que leurs homologues masculins ont deux fois plus de chances d’y avoir accès. 
  • Dans le monde, près d’une adolescente sur quatre ayant été mariée ou en couple a subi des violences conjugales, et 50 millions de filles en vie aujourd’hui ont subi des violences sexuelles. 
  • Plus d’un tiers des adolescentes et des adolescents âgés de 15 à 19 ans dans le monde considèrent qu’un mari a le droit de frapper sa femme dans certaines circonstances. 
  • La pratique des mutilations génitales féminines est en déclin, certains pays comme le Burkina Faso et le Liberia ont réussi à réduire de moitié le nombre de filles victimes de cette pratique au cours des 30 dernières années. Cependant, le taux de déclin de cette pratique, à l’échelle mondiale, devrait être 27 fois plus rapide si nous voulons atteindre l’objectif de son éradication d’ici 2030. 
  • Aujourd’hui, les filles sont moins susceptibles de se marier avant l’âge de 18 ans qu’il y a 25 ans. Pourtant, une fille sur cinq dans le monde se marie encore pendant l’enfance. Les progrès les plus importants ont été réalisés en Asie du Sud, mais l’Amérique latine et les Caraïbes n’ont observé aucun progrès au cours des 25 dernières années. 
  • Au niveau mondial, le nombre d’adolescentes mettant au monde un enfant a diminué de près de moitié au cours des 30 dernières années. Pourtant, près de 12 millions d’adolescentes âgées de 15 à 19 ans devraient accoucher en 2025. Parmi les adolescentes plus jeunes (âgées de 10 à 14 ans), pour lesquelles la grossesse représente un risque encore plus important, leur nombre est estimé à plus de 325 000. 
  • Les complications liées à la grossesse et à l’accouchement sont responsables d’environ un décès sur 23 chez les adolescentes âgées de 15 à 19 ans, dans le monde.  
  • Au niveau mondial, la proportion d’adolescentes en insuffisance pondérale âgées de 10 à 19 ans a légèrement diminué au cours des trois dernières décennies, passant de 10 % à 8 %. 

Le rapport souligne l’urgence d’une action mondiale pour révéler le potentiel considérable des adolescentes et propose les recommandations suivantes : 

  • Faire entendre la voix des adolescentes et soutenir leur plaidoyer pour influencer l’élaboration des politiques sur les questions qui affectent leur vie.   
  • Se concentrer sur les domaines où les progrès ont stagné et qui constituent une priorité absolue pour les adolescentes elles-mêmes – par exemple en comblant le fossé en matière d’éducation, de compétences et de formation pour les filles – tout en tenant compte des nouvelles tendances et orientations mondiales.   
  • Utiliser des données probantes pour investir là où les lacunes sont les plus importantes et les plus pressantes pour les adolescentes, en se concentrant sur des changements à grande échelle et des actions conjointes ciblées – en mettant davantage l’accent sur l’autonomisation économique et en veillant à ce que les filles disposent des compétences, des atouts et des ressources dont elles ont besoin pour s’épanouir.   

« Les adolescentes sont un puissant moteur de changement à l’échelle mondiale. En leurs fournissant un soutien adéquat au bon moment, elles peuvent contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable et à la transformation de notre monde » a déclaré Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF. « Les investissements dans des domaines essentiels tels que l’éducation, le développement de compétences, la protection et les services de santé et de nutrition de base peuvent permettre aux adolescentes du monde entier de réaliser leur plein potentiel et contribuer à l’essor des communautés et des pays ».  

Kathleen Sherwin, directrice de la stratégie et de l’engagement de Plan International, a ajouté : « Grâce aux efforts acharnés déployés pour lutter contre les inégalités de genre, une fille a aujourd’hui beaucoup plus de chances d’aller à l’école qu’il y a trente ans, et beaucoup moins de risques de se marier ou de tomber enceinte avant l’âge de 18 ans. C’est une raison de se réjouir, bien que ces progrès soient fragiles, inégaux et constamment menacés. Chaque jour, trop de filles continuent d’être victimes de discrimination et de maltraitance, simplement parce qu’elles sont jeunes et de sexe féminin. Notre action en faveur de l’égalité des filles doit se poursuivre, et nous devons travailler en collaboration avec les filles, les femmes et leurs alliés dans le monde entier ». 

« Un trop grand nombre d’adolescentes sont encore confrontées à la violence, à des difficultés d’accès à l’éducation et aux services de santé. Notre promesse de ne délaisser aucune d’entre elles nécessite une mobilisation urgente », a déclaré Sima Bahous, directrice exécutive d’ONU Femmes. « Nous avons parcouru un long chemin, mais il nous reste encore beaucoup à faire pour que le potentiel de chaque fille soit reconnu et protégé. L’autonomisation des adolescentes est l’investissement le plus évident que nous puissions faire en faveur d’un monde plus durable, plus équitable et où règne la paix ».  

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