Ceci est un résumé des déclarations du représentant d’UNICEF en Afghanistan, Hervé Ludovic De Lys – à qui toute citation peut être attribuée – lors du point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général.
New York/Kaboul, le 30 août 2021 – « Aujourd’hui, en Afghanistan, près de 10 millions d’enfants ont désespérément besoin d’une aide humanitaire.
Ceux qui sont les moins responsables de cette crise en paient le prix fort, notamment les enfants tués et blessés dans une série d’atrocités commises à Kaboul depuis jeudi dernier.
Aujourd’hui encore, j’ai entendu d’autres rapports alarmants – d’enfants non accompagnés dans tout le pays… d’autres rapports de violations graves, notamment le recrutement d’enfants par des groupes armés.
Il s’agit d’une crise de la protection de l’enfance dans un pays qui est déjà l’un des pires endroits au monde pour être un enfant.
Dans un contexte de conflit et d’insécurité, les enfants vivent dans des communautés qui manquent d’eau à cause de la sécheresse. Ils manquent de vaccins vitaux, notamment contre la polio, une maladie qui peut paralyser les enfants à vie. Nombre d’entre eux souffrent d’une telle malnutrition qu’ils sont couchés dans des lits d’hôpitaux, trop faibles pour saisir un doigt tendu.
Ces enfants sont privés de leur droit à une enfance saine et protégée
C’est pour chacun de ces enfants qu’UNICEF reste. Nous sommes en Afghanistan depuis 65 ans et nous sommes ici pour apporter une aide essentielle et permettre la mise en place de services pour ceux qui en ont le plus besoin.
Nous le faisons par l’intermédiaire de nos cinq bureaux de zone dans le pays et de notre réseau de partenaires – des personnes de la communauté et des groupes de femmes aux entreprises et aux sociétés de transport. Des entreprises sur lesquelles nous comptons pour faire venir des fournitures du Pakistan.
Et grâce à notre volonté d’adopter la technologie. Au lieu de donner aux communautés ce que nous pensons qu’elles veulent, UNICEF Afghanistan utilise U-Report, un service gratuit par SMS, qui nous permet de leur demander ce dont elles ont besoin.
Jeudi dernier, plus de 100 000 personnes, dont 15 000 filles, nous ont dit que la chose la plus importante que nous pouvions faire pour elles était de leur donner une aide en espèces. C’est donc l’une des réponses sur lesquelles travaille UNICEF Afghanistan. L’argent liquide donne aux gens le pouvoir de choisir ce dont ils ont le plus besoin, tout en conservant leur dignité. Et avec l’hiver qui arrive, peut-être qu’une mère a besoin de manteaux chauds pour ses enfants ou peut-être qu’une famille a besoin d’acheter des poulets, ou peut-être que les filles de la famille ont besoin de plus de manuels scolaires.
Car lorsqu’il s’agit de l’éducation des filles, laissez-moi être clair.
Et tandis que les familles vulnérables indiquent à UNICEF les fournitures et services de base dont elles ont besoin, nous sommes préoccupés par les informations sur les donateurs internationaux qui réduisent l’aide au pays – non seulement pour UNICEF mais aussi pour d’autres organismes d’aide. Nous sommes également préoccupés par la sûreté et la sécurité de la mise en œuvre des programmes dans tout le pays, en particulier pour notre personnel féminin national.
Des enfants désemparés, perdus dans la foule
Nous demandons donc à tous les partenaires de nous soutenir alors que nous donnons la priorité à notre plan d’intensification, qui comprend les éléments suivants :
- La mise en place de dispensaires mobiles afin que les familles en déplacement puissent recevoir des soins médicaux ;
- La vaccination des bébés contre la polio et d’autres maladies évitables par la vaccination, et la vaccination des personnes contre le COVID-19 ;
- Traiter les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère ;
- Fournir de l’eau aux zones touchées par la sécheresse et distribuer des kits d’hygiène ;
- Préparer les enfants à l’école, et l’école aux enfants, pour la rentrée du mois prochain. Cela inclut des efforts pour atteindre 300 000 enfants, dont plus de la moitié sont des filles, par le biais de classes communautaires, dans des zones où il n’y avait auparavant aucune école.
Enfin, je voudrais terminer mes remarques comme je les ai commencées – sur la question de la protection des enfants. Car cette dernière semaine a amplifié l’impératif de protéger les enfants les plus vulnérables. Vous en avez vu beaucoup à l’aéroport la semaine dernière – des familles désespérées soulevant leurs fils et leurs filles par-dessus le mur d’enceinte ; des enfants désemparés perdus dans la foule.
Lorsque nous avons vu ces scènes, l’équipe de sécurité d’UNICEF Afghanistan et notre équipe de protection de l’enfance se sont rendues directement à l’aéroport. Elles ont passé des nuits entières à s’occuper des enfants qui avaient été séparés ou abandonnés dans le chaos et le désespoir de l’évacuation. Samedi, nous avons réuni ces enfants avec leurs familles. C’était une illustration pratique, personnelle et poignante de ce qu’UNICEF entend par « aucun enfant laissé pour compte ».
Merci. »
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