Le chanteur Amir interprète avec sensibilité le titre Anja, un morceau engagé qui lui tient tout particulièrement à cœur. Le clip est accompagné d’illustrations de la dessinatrice Louison et d’images de l’UNICEF.
Sur votre dernier album, on sent poindre une forte émotion quand vous interprétez la chanson Anja. Qui est-elle ?
Il s’agit d’une fille imaginaire qui aurait pu être la mienne. Cette chanson a été écrite avec l’idée que le narrateur transmet une image du monde à une enfant. Mais c’est une image du monde adoucie, pour que cette fillette garde un peu de son innocence. Cette enfant pourrait vivre dans n’importe quel pays, à n’importe quelle époque.
Dans ce titre, vous évoquez la violence et la guerre, mais aussi l’espoir et la joie. Pour vous, le message de ce morceau est-il triste ou gai ?
Moi, je suis de nature optimiste et cette chanson me ressemble : même si on ne raconte pas à cette enfant toutes les horreurs de ce qu’il se passe dans le monde, ce qu’on lui apprend lui permettra de se construire autour d’idées positives et de voir le verre à moitié plein. On veut qu’elle grandisse sans être esquintée par les atrocités du monde.
Comment le public réagit-il lorsque vous interprétez cette chanson ?
Les réactions sont toujours très émues. Comme le public, je vis une émotion différente à chaque fois. À chaque fois que je la chante, je demande à une fille dans le public de monter sur scène. Elle va en coulisses pendant quelques secondes enfiler une robe blanche et une couronne de fleurs, à l’image de l’Anja de la chanson. Et chanter ce morceau en la voyant rend l’interprétation beaucoup plus sincère et cela donne une intensité supplémentaire. Les paroles sont tellement poignantes que je ne parviens pas à les chanter sans les vivre. Je n’ai pas l’habitude d’interpréter des chansons que je n’ai pas écrites et celle-ci est tellement particulière et spéciale qu’il m’a semblé indispensable de la faire figurer dans mon répertoire où elle occupe une place à part. Ce titre compte énormément pour moi.
Comment ce morceau a-t-il été écrit et composé ?
La chanson a été co-écrite par Nazim Khaled et Guillaume Boscaro lors d’une séance en studio. J’ai assisté en direct à sa création, et j’ai vu au fil des minutes le thème se mettre en place, les mots venir aux auteurs. C’est une chanson assez longue, dotée de huit strophes, donc il a fallu garder une cohérence du texte tout du long. C’est très différent de mon style musical habituel, mais je voyais quelque chose d’intemporel dans ce morceau et c’est peut-être le titre de mon répertoire dont je suis le plus fier.
Plus il y aura de vues sur le clip, plus la somme reversée à l’UNICEF sera importante. Vous vous considérez comme un artiste engagé ?
C’est de l’art engagé, pas au sens politique, mais humain. Quand on a le privilège d’être écouté, c’est important de se montrer responsable quant aux messages que l’on délivre. J’ai voulu profiter de ma musique pour apporter aux gens des valeurs auxquelles je crois. J’ai compris que je devais utiliser ma relation avec le public à bon escient pour transmettre des idées positives. Anja, c’est pour moi le titre phare de la responsabilité qu’a un artiste vis-à-vis des messages qu’il transmet au public.
Outre le don à l’UNICEF, comment peut-on aider les enfants du monde ?
On peut le faire en ayant de la bienveillance. Anja peut être une enfant du quartier, une fillette que l’on rencontre dans un voyage, ou dont on apprend l’existence via les médias. Les enfants sont malheureusement la population la plus vulnérable du monde. Ils ont toute la vie devant eux mais ils n’ont pas encore les outils pour affronter la vie. Si on peut leur donner quelque chose de matériel ou d’immatériel pour les aider à se construire, il faut le faire. Il y a beaucoup de personnes dans le besoin, mais ce sont les enfants que l’on doit aider en priorité.
La devise de l’UNICEF est : « Pour chaque enfant ». Que voudriez-vous souhaiter à chaque enfant ?
Pour chaque enfant, un avenir paisible, libre, plein d’espoir et de rêves qui s’exaucent.