Depuis le 7 octobre dernier, il y a quatre mois, les habitants de la bande de Gaza, vivent une situation de catastrophe humanitaire sans précédent pour ce petit territoire, le plus densément peuplé au monde. Plus de 29 000 morts, 1 700 000 personnes déplacées par la violence des conflits, sur une population de 2,2 millions d’habitants. La bande de Gaza est aujourd’hui, en cet hiver 2024, l’endroit le plus dangereux au monde où tenter de survivre.
Un chiffre éloquent qui à lui seul symbolise cette tragédie : 90% de la population palestinienne connait désormais une situation de famine. Les hôpitaux, cible quotidienne des bombardements sont dépourvus de tout ; tout est détruit ; l’eau manque et il n’y a plus d’électricité.
Venir en aide aux populations est donc un défi considérable auquel les équipes de l’UNICEF tentent de répondre au jour le jour dans un contexte périlleux et des difficultés opérationnelles majeures.
Dans cette situation, nos équipes se heurtent à trois contraintes, la sécurité et la protection des équipes, les entraves liées aux vérifications et inspections des convois et de leurs contenus, et enfin, sur place, les problèmes logistiques inhérents à ce type de théâtre opérationnel.
La sécurité
Entrer dans la bande de Gaza, c’est entrer dans une zone de guerre, dans laquelle les bombardements et les tirs sont incessants. Bien que nos équipes soient aguerries et qu’elles suivent avec précision les règles de sécurité drastiques édictées par l’UNICEF, elles exposent leur vie pour mener à bien leur mission pour délivrer l’aide humanitaire dont les populations ont tant besoin. Au nord comme au sud de la bande de Gaza, se déplacer est devenu un défi de courage et de témérité car nos équipes et les convois sont régulièrement la cible des tirs.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a enregistré un nombre sans précédent d’attaques contre des centres de santé, des hôpitaux, des cliniques et des ambulances.
Les restrictions et les inspections des cargaisons humanitaires
Des dispositifs d’inspection stricts ont été mis en place par les autorités israéliennes. Les camions transportant des fournitures doivent ainsi subir plusieurs inspections avant d’entrer à Gaza, ce qui ralentit considérablement l’aide humanitaire.
D’autres fournitures sont, quant à elles, soumises à des restrictions. Il s’agit principalement des générateurs qui permettent d’alimenter les installations d’eau et les hôpitaux, des tuyaux en plastique pour entamer la réparation des infrastructures d’eau mais aussi le carburant.
Les fournitures médicales font également l’objet de limitations. A titre d’exemple, au mois de janvier 2024, plusieurs livraisons de fournitures médicales à la pharmacie centrale de la ville de Gaza ont été refusées par les autorités israéliennes. Il s’agit du cinquième refus de livraison à cette pharmacie depuis le 26 décembre.
Au cours des deux premières semaines de janvier 2024, seul un quart des livraisons humanitaires (contenant principalement de l’eau et de la nourriture) ont été autorisées. Les autres fournitures ont été bloquées de l’autre côté de la frontière.
Les défis logistiques
Les destructions massives causées par les bombardements ont transformé la bande de Gaza en champ de ruines. Tout est dévasté, et les voix de circulation ne sont plus que gravats et enchevêtrements d’acier et de pierres. Les entrepôts sont inutilisables et les routes inexistantes ou presque.
Les fréquentes coupures de communication entravent également les efforts de coordination pour la distribution de l’aide. Nous perdons régulièrement le contact avec nos équipes sur place, et les familles de Gaza n’ont souvent aucun moyen de connaitre où et quand les distributions auront lieu.
Pourtant, les besoins demeurent immenses
L’ensemble de la population dépend de cette aide pour survivre. Chaque jour, nos équipes font tout leur possible pour apporter leur aide. Nous fournissons des médicaments, des compléments alimentaires, de l’eau potable, des tentes, des couvertures et d’autres fournitures vitales.
Mais c’est insuffisant. L’aide humanitaire entre au compte-goutte et les besoins demeurent immenses. Les habitants de Gaza sont affamés alors qu’ils se trouvent à quelques kilomètres seulement de camions remplis de nourriture.
Un cessez-le-feu immédiat et durable est le seul moyen de permettre l’acheminement de l’aide dont les enfants et les familles ont désespérément besoin. La vie des enfants et de leurs familles est en jeu. Chaque minute compte.
L’UNICEF demande :
L’ouverture de tous les points de passage vers la bande de Gaza
Que les processus d’approbation et d’inspection des cargaisons soient simplifiés
L’entrée immédiate d’une plus grande quantité de carburant
Des canaux de télécommunication stables et ininterrompus
Votre soutien est essentiel
Soutenir nos actions d’urgence pour les enfants du Proche-Orient