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Assises de la santé de l’enfant : les associations publient une lettre ouverte pour dénoncer l'absence d'une stratégie nationale pour la santé mentale

En réaction aux Assises de la santé de l’enfant, qui se sont tenues le vendredi 24 mai dernier, l’UNICEF France avec une vingtaine d’associations partenaires publie une lettre ouverte, pour exprimer leur profonde inquiétude face à l’absence d’une Stratégie nationale dédiée à la santé mentale des enfants et des jeunes.

Dans cette lettre adressée à Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, bien que certaines mesures annoncées soient saluées positivement, comme le renforcement des Maisons des adolescents, l’évolution du dispositif MonPsy ou encore la revalorisation salariale des psychologues en établissements de santé, les associations soulignent la nécessité d’accompagner ces initiatives de moyens structurels adéquats.

Elles estiment en effet que ces mesures ne suffiront pas à résoudre les problèmes d’accès aux soins en santé mentale si l’accueil inconditionnel n’est pas assuré dans les structures publiques, telles que les CMP et les CMPP.

Malgré des appels répétés depuis octobre dernier pour le lancement d’une Stratégie nationale en faveur de la santé mentale des enfants et des jeunes, la demande des associations n’a pas été entendue. Cette stratégie est indispensable pour répondre aux enjeux de promotion, de prévention et d’accès aux soins pour chaque enfant, y compris ceux dans les territoires ultramarins.

Le ministre a annoncé une refonte profonde du système de prise en charge des enfants. Or, face à une estimation de 1,6 million d’enfants nécessitant un accompagnement psychologique ou psychiatrique, seulement la moitié en bénéficie. Les associations sont inquiètes du déséquilibre persistant entre les efforts de prévention et les soins effectifs. Une réponse équilibrée aux besoins réels en pédopsychiatrie est attendue, et les suivis des Assises de la santé de l’enfant doivent y contribuer.

Les conditions de santé mentale des enfants ultramarins restent alarmantes. À Mayotte, il n’y a qu’une seule pédopsychiatre, avec un taux de renoncement aux soins de 45 %. Dans les territoires ultramarins, 31 % des mères présentent des symptômes dépressifs majeurs à deux mois du post-partum, contre 16,7 % dans l’Hexagone. Ces chiffres appellent des mesures adaptées et urgentes.

L’absence de plusieurs ministres lors des Assises, alors que la santé des enfants est un sujet interministériel, a également été déplorée. La mobilisation interministérielle, annoncée dès le lancement des travaux préparatoires, n’a pas encore eu lieu. Des réponses structurelles sont attendues pour garantir le droit à la santé de chaque enfant.

L’UNICEF France et les associations signataires appellent à de nouveaux engagements en faveur de la santé mentale des enfants, en particulier dans le cadre du CNR Santé mentale, prévu du 12 juin au 3 juillet 2024.

“Alors que la moitié des troubles de santé mentale apparaissent avant l’âge de 14 ans, la plupart ne sont pas détectés. La santé mentale doit être une priorité absolue pour que chaque enfant puisse bénéficier du soutien et des soins dont il a besoin.”
affirme Adeline Hazan, présidente de l’UNICEF France.