Résumé des propos tenus par le représentant de l’UNICEF au Pakistan, Abdullah Fadil – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse s’étant tenue aujourd’hui au Palais des Nations à Genève.
Genève/Islamabad, le 2 septembre 2022 – « Ces dernières semaines, des pluies de mousson torrentielles sans précédent se sont abattues sur le Pakistan, déversant dans certaines provinces jusqu’à plus de cinq fois la moyenne des précipitations enregistrées au cours des 30 dernières années. Le pays dénombre déjà plus de 1 200 victimes, dont environ 400 enfants, et de nombreux dégâts matériels. Plus de 1,1 million de maisons et d’infrastructures publiques, comme les écoles et les hôpitaux – dont dépendent les enfants pour accéder aux services essentiels – ont été détruites. A travers le pays, ce sont plus de 18 000 écoles qui ont été endommagées ou ravagées par les inondations. Nous estimons que 16 millions d’enfants sont concernés et que 3,4 millions d’entre eux ont besoin d’une aide humanitaire urgente.
Pour ne rien arranger à cette situation épouvantable, bon nombre des 72 districts les plus durement touchés comptaient déjà parmi les plus vulnérables du Pakistan. 40 % des enfants souffraient déjà d’un retard de croissance avant les inondations. Et nombreux d’entre eux sont désormais exposés à un risque accru alors qu’ils se retrouvent dépourvus de maison, d’école et d’eau potable.
Un risque élevé de propagation de maladies mortelles
Le risque de constater prochainement de nombreux décès d’enfants est bien réel. Et la situation ne fera qu’empirer alors que l’hiver débutera d’ici à peine huit semaines dans certaines parties du pays.
Il existe désormais un risque élevé de propagation rapide de maladies hydriques mortelles – diarrhée, choléra, dengue, paludisme. En l’absence d’installations sanitaires adéquates, les communautés doivent de plus en plus recourir à la défécation à l’air libre, ce qui les expose à un risque accru de contracter des maladies.
Des opérations de secours entravées par les eaux
Les opérations de secours et de sauvetage sont encore extrêmement difficiles à mener – environ 160 ponts et 5 000 kilomètres (3 200 miles) de routes ont été détruits ou endommagés, 3,5 millions d’acres de cultures ont été touchés et environ 800 000 têtes de bétail ont été perdues. Malgré ces difficultés, les opérations de sauvetage et de secours sont indispensables et l’UNICEF s’efforce de distribuer des fournitures humanitaires dans toutes les provinces touchées.
Concernant la réponse de l’UNICEF, nous avons déjà livré des services et des fournitures d’urgence d’une valeur de plus de 2 millions de dollars, notamment de l’eau potable, des comprimés de purification de l’eau, des kits d’hygiène, des médicaments, des vaccins, des aliments thérapeutiques pour les enfants, les femmes enceintes et allaitantes, et des moustiquaires.
Rétablir au plus vite les services essentiels
Dans les jours et les semaines à venir, nous voulons apporter, en priorité aux enfants et aux familles, du matériel médical de première nécessité, des médicaments essentiels, des vaccins et des kits d’accouchement sécurisé, de l’eau potable et des comprimés de traitement de l’eau, ainsi que des fournitures pour l’assainissement, des produits nutritionnels et des moustiquaires. Nous voulons également aider les enfants à reprendre leurs études et aiderons le gouvernement à rétablir les services essentiels pour les enfants dès que possible.
D’autres fournitures médicales d’urgence et des équipements d’hygiène et d’assainissement devraient parvenir au Pakistan depuis notre centre de Copenhague dans les jours à venir. Mais de nombreux autres ponts aériens seront nécessaires.
Afin d’y parvenir, dans le cadre de l’appel des Nations Unies visant à lever 160 millions de dollars de fonds pour soutenir la réponse aux inondations menée par le gouvernement du Pakistan, l’UNICEF lance un appel de 37 millions de dollars pour venir en aide à environ 3,4 millions d’enfants ayant besoin d’une aide vitale. L’UNICEF a lancé des appels à travers le monde entier afin que les membres du secteur public et du secteur privé puissent effectuer des dons via la page d’appels pour le Pakistan accessible sur le site Internet global de l’UNICEF.
Protéger les enfants déplacés
Nous avons un besoin urgent de collecter ces fonds et ces ressources afin de pouvoir continuer à fournir du matériel médical, des médicaments essentiels, des vaccins, de l’eau potable, des kits d’hygiène, des moustiquaires et des kits d’accouchement, ainsi que des fonds permettant d’assurer la continuité des services essentiels.
Nous savons d’expérience que toute situation d’urgence de ce type augmente les risques liés à la protection des enfants, en sapant la résilience et leur bien-être psychosocial et celui de leurs parents, et en plongeant nombre d’entre eux dans la détresse. Les enfants sont exposés à un large éventail de nouveaux risques et de dangers physiques liés aux inondations, notamment les bâtiments endommagés, la noyade dans les eaux de crue et les serpents. Les enfants handicapés sont d’autant plus vulnérables que l’accès aux services essentiels est perturbé. Compte tenu du grand nombre de familles déplacées, nous devons veiller à ce que tous les enfants qui sont séparés de leurs parents ou des personnes qui en ont la charge soient identifiés, protégés et finalement réunis avec leur famille.
Une action climatique urgente est essentielle pour protéger les générations actuelles et futures
La triste réalité, que nous constatons dans le monde entier, c’est que le changement climatique rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus dévastateurs et que, bien souvent, ce sont les enfants qui en payent le prix fort.
Le Pakistan se classe 14e sur 163 pays dans l’indice de risque climatique pour les enfants (IRCE) de l’UNICEF, ce qui le place dans la catégorie des pays « à risque extrêmement élevé ». Une action climatique urgente est absolument essentielle pour protéger les générations actuelles et futures. À ce titre, l’UNICEF exhorte les dirigeants, les gouvernements et les entreprises du monde entier à écouter les enfants et à donner la priorité aux actions qui les protègent des risques environnementaux, tout en accélérant les efforts visant à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre. »