Conférence humanitaire pour le Soudan : redoublons d'efforts
Déclaration de Ted Chaiban, directeur général adjoint de l’UNICEF, lors de la Conférence internationale pour le Soudan et les pays voisins.
Paris, le 15 avril 2024 – « Mesdames et Messieurs, 14 millions d’enfants soudanais ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence.
4,6 millions d’enfants ont été déplacés par les conflits et 1,1 million ont cherché refuge dans les pays voisins, ce qui représente la plus grande crise de déplacement d’enfants au monde.
Près de 4 millions d’enfants souffrent de malnutrition aiguë, dont 730 000 d’une malnutrition aiguë sévère qui menace leur vie.
Près de 19 millions d’enfants ne sont pas scolarisés.
Les violations graves des droits de l’enfant ont été multipliées par cinq : meurtres, mutilations, recrutement d’enfants et agressions sexuelles contre des enfants.
Une génération entière d’enfants menacée
Nous sommes en train de perdre une génération entière d’enfants soudanais.
Près de la moitié de ces enfants vivent dans des zones difficiles d’accès, où la violence incessante et les retards ou les refus d’autorisation limitent tout accès à l’aide. Les entraves bureaucratiques et les coupures de télécommunication entravent davantage la réponse humanitaire.
Le système social soudanais est au bord de l’effondrement. Les travailleurs essentiels sur le terrain ont été privés de salaire pendant des mois et les infrastructures vitales, y compris les hôpitaux et les écoles, continuent d’être prises pour cibles.
Malgré ces difficultés, l’UNICEF travaille sans relâche avec ses partenaires pour fournir une aide humanitaire cruciale et renforcer la résilience de plus de 6 millions d’enfants et de familles depuis le début du conflit. Je vous exprime à tous ma gratitude pour votre soutien.
Ces efforts doivent être poursuivis sans entrave.
L’urgente nécessité de moyens supplémentaires
Nous demandons expressément à toutes les parties impliquées dans le conflit de considérer la protection des droits de l’enfant comme une priorité et de cesser immédiatement toutes les violations graves de ces droits. Il est urgent d’instaurer un cessez-le-feu au Soudan, les mesures visant à instaurer une paix durable étant primordiales. Dans l’intervalle, des initiatives de cessez-le-feu localisées et des pauses temporaires dans le conflit doivent être poursuivies pour faciliter l’accès humanitaire, la réparation des infrastructures et les campagnes de vaccination.
L’accès doit être assuré par toutes les parties au conflit, y compris au-delà de la frontière du Tchad et du Soudan du Sud, sans restrictions ni conditions.
Les obstacles bureaucratiques et les restrictions en matière de télécommunications doivent être levés.
Des moyens supplémentaires sont nécessaires de toute urgence pour éviter la famine et empêcher l’effondrement des systèmes essentiels soudanais. L’UNICEF à elle seule a besoin de 240 millions de dollars au cours des six prochains mois. Au Tchad, pays voisin qui a accueilli près d’un million de réfugiés soudanais, l’UNICEF a besoin de 47 millions de dollars et ne dispose actuellement que de 5,3 millions de dollars.
Réaffirmons notre engagement en faveur des enfants du Soudan et ne ménageons pas nos efforts pour alléger leurs souffrances. Je vous remercie de votre attention. »
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