Yuliya Maria et Iryna font partie des millions de personnes, en majorité des femmes et des enfants, qui ont traversé la frontière ukrainienne pour trouver refuge dans les pays voisins. Elles racontent leurs histoires.
Au centre périnatal régional de Kyiv, en Ukraine, Yuliya, 38 ans, tient son nouveau-né, Vera, assis sur un lit dans une salle de fortune au sous-sol du centre, quelques jours après l’accouchement. « C’est terrifiant de voir la fumée et les bombardements. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour sauver nos enfants et notre avenir », confie la jeune femme. Il a fallu à Yuliya deux jours de marche pour arriver ici depuis sa maison. Avec l’escalade du conflit, Yuliya n’avait pas d’autre choix que d’essayer de trouver un endroit sûr pour mettre au monde son enfant. En larmes, elle déclare : « Je veux juste que nous restions tous en vie […]. Je veux la paix. »
Quant à Maria, elle a quitté sa maison avec sa fille, Ksenyna, âgée de 3 ans, lorsque les combats se sont approchés à quelques centaines de mètres de leur maison. « C’est pour ma fille que je fais tout cela. C’était beaucoup trop dangereux de rester ». Soulagée d’être parvenue à se mettre en sécurité avec sa fille, elle se retrouve confrontée à des angoisses et des incertitudes. « J’avais un travail avant, mais maintenant je n’ai aucune idée de ce que je vais faire, je n’ai plus rien ». En attendant qu’un ami vienne les chercher pour les emmener en Moldavie, Maria et sa fille se reposent dans un espace « Points bleus » soutenu par l’UNICEF. Ces « Blue Dots », ou « Points bleus » sont répartis en Ukraine et dans les pays limitrophes, notamment la Pologne, la Roumanie, la Moldavie et la Biélorussie. Ils accueillent et prennent en charge les enfants et familles déplacés : nos équipes leurs fournissent de l’eau, de la nourriture, des vêtements, des médicaments, des kits d’hygiène (couche culottes, serviette hygiénique, lingettes, savons…) ainsi qu’un soutien psychologique.
Iryna a fui le conflit ukrainien avec ses filles, Dasha, 5 ans et Masha 8 ans, vers la Roumanie. Elles n’ont pas pu emporter grand-chose : un peu de nourriture, quelques médicaments et vêtements ainsi qu’un simple sac d’école rempli de livres pour occuper les petites. « Je tenais une boutique de vêtements à Odessa… mais maintenant je ne peux pas imaginer ce qui se passe là-bas. J’ai dit [à mes filles] qu’on allait en vacances pendant plusieurs semaines », nous raconte Iryna, pour tenter de les rassurer.
Ces témoignages font écho à de nombreux témoignages que nous avons pu recueillir. Un véritable sentiment de traumatisme et de détresse est palpable lorsque les familles décrivent comment leurs vies ont été bouleversées par le conflit, en l’espace de quelques minutes.
L’UNICEF appelle à un cessez-le-feu en Ukraine
Plus de la moitié des enfants ukrainiens sont déplacés après un mois de conflit et la situation continue de se dégrader minute après minute.
Sur le terrain, les équipes de l’UNICEF travaillent sans relâche pour aider des milliers de familles et d’enfants dans différents domaines : accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement, accès à la nourriture et aux soins de santé et bénéficier de soutien psychosocial pour ceux qui en ont besoin. Nous prévoyons de mettre en place 26 « Blue Dots » – chacun ayant la capacité de soutenir 3 000 à 5 000 personnes par jour et par site – en Moldavie, Roumanie, Biélorussie, Slovaquie, Pologne, Hongrie et République tchèque. Notre priorité est de protéger les enfants et éviter le traumatisme.