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Le 13 décembre 2022, Parwana Shaiq, une sage-femme du sous-centre de santé de Shuturkhan, effectue un examen de la mère de Morsal. © UNICEF/UN0754576/Gripiotis
Le 13 décembre 2022, Parwana Shaiq, une sage-femme du sous-centre de santé de Shuturkhan, effectue un examen de la mère de Morsal. © UNICEF/UN0754576/Gripiotis

Déclaration des principaux membres du Comité permanent inter-organisations sur l'Afghanistan

New York, le 28 décembre 2022 – « La décision des autorités de facto de l’Afghanistan d’interdire aux femmes de travailler dans les organisations non gouvernementales humanitaires est un coup dur pour les communautés vulnérables, pour les femmes, pour les enfants et pour le pays tout entier.

Le personnel féminin est essentiel à tous les aspects de la réponse humanitaire en Afghanistan. Elles sont enseignantes, expertes en nutrition, chefs d’équipe, agents de santé communautaires, vaccinatrices, infirmières, médecins et responsables d’organisations. Elles ont accès à des populations que leurs collègues masculins ne peuvent pas atteindre et sont essentielles à la sauvegarde des communautés que nous servons. Elles sauvent des vies. Leur expertise professionnelle est indispensable. Leur participation à la fourniture de l’aide n’est pas négociable et doit se poursuivre.

Bannir les femmes du travail humanitaire a des conséquences immédiates sur la vie de tous les Afghans. D’ores et déjà, certains programmes urgents ont dû être interrompus temporairement en raison du manque de personnel féminin. Cette situation survient à un moment où plus de 28 millions de personnes en Afghanistan, dont des millions de femmes et d’enfants, ont besoin d’aide pour survivre alors que le pays est confronté au risque de famine, au déclin économique, à une pauvreté bien ancrée et à un hiver brutal.

Alors que les organisations humanitaires continuent de dialoguer avec les autorités de facto, nous ne pouvons ignorer les contraintes opérationnelles auxquelles nous sommes confrontés en tant que communauté humanitaire. Nous nous efforcerons de poursuivre les activités vitales et urgentes, à moins d’en être empêchés, pendant que nous évaluons mieux la portée, les paramètres et les conséquences de cette directive pour les personnes que nous servons. Toutefois, nous prévoyons que de nombreuses activités devront être interrompues car nous ne pouvons pas fournir une aide humanitaire de principe sans personnel féminin.

Nous restons résolus dans notre engagement à fournir une aide indépendante, fondée sur des principes, qui sauve des vies à toutes les femmes, tous les hommes et tous les enfants qui en ont besoin.

Nous demandons instamment aux autorités du pays de reconsidérer et d’annuler cette directive, ainsi que toutes les directives interdisant les femmes dans les écoles, les universités et la vie publique. Aucun pays ne peut se permettre d’exclure la moitié de sa population de sa contribution à la société. »

Signataires

  • M. Martin Griffiths, coordinateur des secours d’urgence et secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires (OCHA)
  • M. Qu Dongyu, directeur général, Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
  • Mme Shahin Ashraf, présidente du Conseil international des agences bénévoles (ICVA), (Islamic Relief)
  • M. Ignacio Packer, directeur exécutif, Conseil international des agences bénévoles (ICVA)
  • Mme Miriam Sapiro, présidente et directrice générale, InterAction
  • Mme Tjada D’Oyen McKenna, directrice générale, Mercy Corps
  • Mme Janti Soerpinto, présidente et directrice générale, Save the Children US
  • M. Antonio Vitorino, directeur général, Organisation internationale pour les migrations (OIM)
  • M. Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH)
  • M. Andrew Morley, président et directeur général, World Vision International
  • Mme Sofia Sprechmann Sineiro, secrétaire générale, CARE International
  • Mme Paula Gaviria Betancur, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme des personnes déplacées dans leur propre pays (UN SR on HR of IDPs)
  • M. Achim Steiner, administrateur, Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)
  • Dr. Natalia Kanem, directeur exécutif, Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA)
  • Mme Maimunah Mohd Sharif, directrice exécutive, Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat)
  • M. Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR)
  • Mme Catherine Russell, directrice générale, Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF)
  • Mme Sima Bahous, secrétaire générale adjointe et Directrice exécutive (ONU Femmes)
  • M. David Beasley, directeur exécutif, Programme alimentaire mondial (PAM)
  • Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général, Organisation mondiale de la santé (OMS)