Déclaration d’Adeline Hazan, présidente à l’UNICEF France, suite au discours de politique générale prononcé par le Premier ministre Michel Barnier
« L’UNICEF France regrette que l’enfance ne figure pas parmi les grandes priorités affichées par le gouvernement. Bien que l’école, l’accompagnement des familles monoparentales, la petite enfance et la santé mentale des jeunes aient été brièvement mentionnés, ces sujets n’ont pas été accompagnés de mesures ou d’initiatives concrètes, laissant un flou sur les actions réellement envisagées pour répondre aux besoins urgents des enfants et des adolescents en France.
Nous espérons que les ambitions affichées en matière de lutte contre la pauvreté et d’attention aux plus vulnérables prendront pleinement en compte la situation des enfants, qui sont parmi les plus fragiles et nécessitent une approche dédiée.
L’UNICEF France exprime également sa profonde inquiétude quant aux réformes envisagées de la justice pénale des mineurs, telles que la comparution immédiate dès 16 ans ou la révision de l’atténuation de la peine pour les mineurs, qui – une fois de plus – privilégient la dimension répressive. Le silence du Premier ministre concernant la primauté éducative de la justice des mineurs est particulièrement regrettable, d’autant que le secteur de la PJJ traverse une crise sans précédent.
Les droits de l’enfant doivent être au cœur des priorités
Nous nous inquiétons des répercussions des annonces faites en matière de politique migratoire. Nous craignons que les mesures annoncées ne viennent aggraver la situation déjà extrêmement précaire des enfants migrants et réfugiés, qui sont parmi les plus vulnérables.
Par ailleurs, nous serons vigilants quant aux impacts des évolutions prévues sur la politique de logement social.
Plusieurs défis majeurs semblent enfin avoir été totalement négligés : la situation dramatique des 2 000 enfants sans solutions d’hébergement, celle des 370 000 enfants en danger ou encore des enfants laissés sans protection malgré une décision de justice. De même, dans les territoires ultramarins, la précarité des dizaines de milliers d’enfants vivant sous le seuil de pauvreté et la non-scolarisation de trop nombreux enfants restent des enjeux urgents qui n’ont pas été abordés.
Nous attendons du gouvernement qu’il prenne pleinement la mesure des enjeux et place véritablement les droits de l’enfant au cœur de ses priorités, afin de garantir à chaque enfant en France un avenir digne, protecteur et porteur d’espoir. »