Ambassadrice de l’UNICEF France depuis 2015, l’animatrice de radio et télévision, Élodie Gossuin, poursuit plus que jamais son engagement pour la cause des enfants. Elle revient aujourd’hui d’une mission à Djibouti et témoigne des actions menées par l’UNICEF et ses partenaires.
Vous vous êtes rendue en mission terrain à Djibouti. Quel était l’objectif de votre voyage ?
Ma mission consistait à constater les progrès accomplis et les défis à relever pour les enfants : comment leur permettre d’accéder à l’éducation, à l’eau et de bénéficier des soins de santé essentiels.
Comme les autres pays de la Corne de l’Afrique, Djibouti subit des sécheresses sans précédent, conséquences du changement climatique qui bouleverse le quotidien de la population. Les médias évoquent les chiffres alarmants de la Somalie ou de l’Ethiopie mais on ne parle que rarement de Djibouti.
Nous avons sillonné le pays. Nous sommes allés à Tadjourah, à Obock, jusqu’à Balho à la frontière éthiopienne.
J’ai pu échanger avec des partenaires de l’UNICEF qui mettent en place des programmes pour assurer l’accès à l’éducation et l’accueil des enfants migrants. J’ai pu rencontrer des responsables de centres de nutrition et voir les points d’eau et d’assainissement mis en place par l’UNICEF dans les villages reculés, comme à Balho, à moins de 300 mètres des habitations.
J’ai aussi pris conscience que les problématiques sont inter-liées et transversales. Sans point d’eau à proximité, les enfants sont contraints de marcher longtemps pour remplir les seaux d’eau. Ces enfants sont alors déscolarisés, d’où l’importance de garantir les droits fondamentaux aux enfants. Il ne s’agit pas de répondre à chaque problématique en silo car chaque action mise en place constitue un maillon dans la chaine.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué pendant votre mission ?
A l’occasion de la Journée mondiale de l’éducation, le 24 janvier dernier, Elodie a visité une école de la seconde chance à Tadjourah.
Il faut savoir qu’à Djibouti, 70% des enfants ne finissent pas l’école primaire.
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En 2019, 42 400 enfants étaient déscolarisés, et plus particulièrement les filles.
L’UNICEF met en place des alternatives, comme le projet Lire Écrire Compter (LEC), pour les enfants déscolarisés afin de leur permettre de compenser le retard scolaire et de réintégrer par la suite le système scolaire classique.
Dans cette école, il existe 3 niveaux différents avec des âges très variés. Dans une classe de niveau 1 par exemple, on apprend principalement l’alphabet et la lecture, ainsi que le font les enfants au cours préparatoire en France. L’objectif est de redonner le goût d’apprendre aux enfants en décrochage scolaire en compensant leurs lacunes et en leur permettant de réintégrer le parcours classique.
Selon vous, comment l’éducation va changer l’avenir des enfants que vous avez rencontrés à Djibouti ?
L’éducation leur permet de se projeter et de se dire qu’ils ont le droit de rêver. D’avoir un avenir.
Je voyais l’étincelle dans les yeux des enfants qui me racontaient leur rêve de devenir pompier, médecin, président de la République…
« L’accès à l’éducation change la vie. Elle n’est pas uniquement la clé d’un meilleur avenir professionnel. C’est avant tout la liberté. La liberté de penser et d’oser façonner la vie que l’on souhaite mener. »
J’ai échangé avec des jeunes filles qui ont subi des mutilations génitales féminines (MGF). Ce sont des jeunes filles déterminées. Elles savent que l’éducation est la clé et sont conscientes que c’est pour elles la meilleure solution d’échapper aux mariages précoces. Elles-mêmes victimes de mutilations, elles ont la volonté de devenir ambassadrices de la lutte contre les MGF auprès de leur communauté.
Ce sont ces instants qui me font vibrer et qui m’animent.
Est- ce que l’engagement que vous avez à l’UNICEF a eu un impact sur l’éducation de vos enfants ?
Totalement ! J’aborde régulièrement le sujet avec mes enfants et on échange sur les différentes problématiques des pays où je me suis rendue. Ça permet d’ouvrir les yeux sur la chance que nous avons.
Mes enfants sont très curieux et sont sensibles à mon engagement. D’ailleurs, ma fille de 15 ans souhaiterait s’engager auprès de l’UNICEF, pour défendre, à son échelle, les droits des enfants.
Depuis mon engagement à l’UNICEF, je me rends compte que mes enfants sont nés dans des conditions privilégiées. Ils en ont conscience aussi : ils ont la chance de pouvoir aller à l’école, d’être pris en charge et d’être soigné.
Quel est votre message à partager avec les internautes qui nous lisent ?
Après le Sénégal et la Mauritanie, Djibouti est mon troisième déplacement avec l’UNICEF. Ces missions sont essentielles pour moi car elles me permettent de toucher du doigt la réalité du travail de l’UNICEF sur le terrain.
Chacun d’entre nous peut contribuer d’une façon ou d’une autre. Chaque aide est précieuse. Que ce soit en faisant un don financier ou en donnant de son temps. L’UNICEF est comme une grande famille et tout le monde est le bienvenu pour faire partie de cette chaine solidaire.
A tout âge et de toutes les façons possibles, vous pouvez soutenir les enfants et agir à votre échelle. Pour chaque enfant, pour nos enfants, MERCI pour eux.