En 2023, 36 millions d’enfants de moins de 5 ans souffraient de malnutrition aiguë dans 32 pays. Un chiffre qui ne cesse d’évoluer au fur et à mesure que les conflits et les catastrophes naturelles se multiplient ; privant ainsi les enfants d’un accès sûr à la nourriture.
Elodie Gossuin, ambassadrice emblématique de l’UNICEF France s’est rendue à plusieurs reprises sur le terrain pour constater la situation de ces enfants et les actions déployées par l’UNICEF.
Sénégal, Mauritanie, Djibouti…elle témoigne de ces voyages qui l’ont bouleversée.

Lors de vos missions, vous avez rencontré des bébés en situation de malnutrition et des mères qui peinaient à alimenter convenablement leurs bébés. Racontez-nous ces moments.
C’est difficile de mettre des mots sur tout ce que j’ai vu et ressenti lors de ces missions. Chaque rencontre, chaque femme, chaque enfant m’a profondément bouleversée.
J’ai notamment le souvenir de mon tout premier voyage au Sénégal avec l’UNICEF. Je repense encore à tous ces bébés à qui on avait mesuré le périmètre brachial pour identifier les cas de malnutrition. Je repense aussi à ces mères qui luttaient pour nourrir leurs enfants et à leur détresse. C’est une douleur qu’on partage et qui donne encore plus envie d’agir pour que les choses changent.
“Ces rencontres nous ramènent à l’essentiel, à l’humain. Elles ont changé la femme et la mère que je suis. ”
Malheureusement, elles rappellent aussi une dure réalité, celle selon laquelle le lieu de naissance d’un enfant détermine ses chances de survie alors que ça ne devrait pas être le cas.
On estime qu’un enfant malnutri a jusqu’à 11 fois plus de risques de mourir qu’un enfant qui a une alimentation adéquate. Que vous évoque ce chiffre ?
L’effroi. Ces chiffres sont effroyables.
La malnutrition est une des premières causes de mortalité infantile. On estime qu’1 enfant sur 4 âgé de moins de 5 ans en souffre.
Nous vivons dans un monde où les conflits armés, les catastrophes naturelles, l’instabilité politique et les inégalités font partie du quotidien. Les enfants sont les premières victimes de cette confluence de fléaux. Leur accès à la nourriture et leur survie en général sont mis en péril.
Comment votre rôle de maman influence-t-il votre regard sur les questions de malnutrition infantile ?
Devenir mère change notre vision du monde parce que notre monde tourne désormais autour de nos enfants, voire de tous les enfants, car notre regard sur eux évolue.
En allant en Mauritanie, au Sénégal ou à Djibouti, j’ai réalisé à quel point le lieu de naissance d’un enfant joue un rôle important voire déterminant sur sa survie et l’accès à ses droits.
Je me souviens notamment d’une discussion qui m’a brisé le cœur, mais que je me dois de partager car elle est révélatrice de la détresse des familles.
J’ai rencontré une maman qui m’a présenté ses enfants, confié les difficultés qu’elle avait à les nourrir et la situation complexe qu’ils vivaient. Pendant notre échange, elle m’a demandé si je pouvais repartir avec un de ses bébés parce qu’elle n’arrivait plus à l’allaiter ni le nourrir convenablement.
“Cette demande est le cri d’une mère qui veut sauver son enfant coûte que coûte. Aucune situation n’est plus douloureuse que celle-ci. ”
Quels sont, selon vous, les freins majeurs à la prise de conscience sur les enjeux de nutrition ?
Les gens ont conscience du problème et ils y sont sensibles. Malheureusement, les conflits et les drames sont tellement nombreux qu’on peut très vite se sentir submergé et impuissant.
D’où l’importance de rappeler que nous avons toutes et tous le pouvoir d’agir. Nous pouvons tous œuvrer en faveur d’une meilleure prise en charge des mères et des enfants face à la malnutrition.
En donnant un peu de temps ou d’argent, nous pouvons nous mobiliser aux côtés de l’UNICEF et apporter une aide vitale à des millions d’enfants partout dans le monde.
Cette année, vous avez été marraine des 10 km de l’UNICEF, un événement phare pour sensibiliser autour de la nutrition des enfants. Pourquoi c’était important pour vous ?
Dès que je le peux, je me mobilise pour les événements et les projets de l’UNICEF. Ça fait plus de 10 ans que j’avance avec cette belle organisation. Alors, ces 10 KM étaient symboliques. C’était une opportunité unique de se réunir et se motiver ensemble.
Cette course solidaire était aussi l’occasion de donner différemment à l’UNICEF ; il n’y a pas plus belle motivation.
Avez-vous un dernier message à partager ?
“Merci à ceux qui s’engagent déjà aux côtés de l’UNICEF. Grâce à votre soutien, chaque année des millions d’enfants sont pris en charge, soignés et guéris de cette maladie. C’est grâce à votre engagement que nous pouvons continuer à avancer. Du fond du cœur, merci.”