Depuis l’escalade des tensions en Ukraine le 24 février, le métro de la ville de Kharkiv tient lieu de refuge pour des milliers de personnes qui fuient les tirs et les bombardements dans les rues. Présents sur place, nos équipes transforment ces stations de métro en espace de soutien pour les habitants.
Que feriez-vous pour faire passer le temps, retrouver des repères et continuer à vivre malgré les bombardements ? A travers des gestes simples, des gestes du quotidien, comme coiffer ses cheveux, Liudmyla tente de rassurer sa fille Sonia, âgée de 10 ans. Elles se sont dépêchées de faire un aller-retour pour récupérer quelques affaires chez elles. « C’était effrayant » nous raconte la jeune fille, cramponnée aux bras de sa mère.
« C’est très difficile pour nous de rester ici avec les enfants », confie Liudmyla. « Ils veulent sortir pour faire du roller ou du vélo et voir leur amis ».
En raison du conflit, les enfants de Kharkiv ne vont plus à l’école. Traumatisés et effrayés, ils sont terrés dans le métro sans accès à l’air libre.
Pour tenter de soulager cette situation de désolation, à laquelle aucun enfant ne devrait – normalement – être soumis, des bénévoles, formés et soutenus par l’UNICEF, ont mis en place dans les stations de métro des espaces adaptés aux enfants avec la présence d’enseignants et de psychologues. En parallèle, nos équipes mettent à disposition du matériel pour les cours avec notamment des cahiers, des stylos et des crayons, de la pâte à modeler et de la peinture.
Yuliia fait partie de ces bénévoles. Avant le conflit en Ukraine, elle était fleuriste et a travaillé en tant que professeure pendant dix ans. Depuis les bombardements, elle a décidé de consacrer son temps pour venir en aide aux jeunes.
« Les enfants sont exposés à un niveau de stress extrême : ils souffrent d’insomnie, d’agressivité incontrôlée et même de troubles mentaux », explique Yuliia. « Pour les aider à mieux gérer leurs émotions, nous faisons des exercices physiques et de respiration. Nous cherchons principalement à les distraire du conflit ».
« Il y a environ 1 500 enfants répartis dans 29 stations de métros, des nouveau-nés et des adolescents », explique Maryna, qui coordonne les activités éducatives des enfants dans les stations de métro de Kharkiv. « C’est grâce à l’UNICEF que nous avons pu équiper les terrains et les espaces de jeu, d’avoir des jouets et du matériel pour les activités créatives et ludiques des enfants ».
Jusqu’à présent, plus de 4 500 enfants et adolescents ont participé à des activités dans les stations de métro de Kharkiv. Avec nos partenaires, nous prévoyons d’engager près de 500 bénévoles, éducateurs et psychologues supplémentaires.
L’UNICEF œuvre pour secourir les enfants
Nous cherchons à permettre aux jeunes de développer des mécanismes d’adaptation pour mieux gérer ces expériences traumatisantes. Notre objectif est de les soutenir en répondant non seulement aux besoins de base tels que l’accès à l’eau, la nourriture et l’hygiène mais également en leur fournissant un soutien psychosocial et un moyen pour continuer à apprendre.
Le bureau de l’UNICEF en Ukraine renforce les capacités des associations et des organisations de jeunesse dans tout le pays, afin d’aborder l’impact de la guerre sur la santé mentale des enfants et de promouvoir le bien-être psychosocial de ces enfants qui sont affectés par le conflit.
A ce jour, plus de 612 000 enfants et personnes ayant la charge d’enfants ont bénéficié de services de santé mentale et de soutien psychosocial et plus de 52 000 enfants de services de prise en charge et d’orientation.
Les enfants en Ukraine ont désespérément besoin de paix
Plus de 100 jours après le début de la guerre, cette dernière a eu un effet dévastateur sur des millions de civils en Ukraine, en particulier sur les personnes vulnérables. 5,2 millions d’enfants ont besoin d’une aide humanitaire. Eux et des millions d’autres ont désespérément besoin de sécurité, de stabilité et de protection.
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