UNICEF manque de financements pour aider des jeunes filles à se reconstruire après qu’elles ont été les victimes d’événements traumatiques comme un enlèvement.
Fatima a brutalement été projetée hors de l’enfance à 13 ans, lorsqu’elle a été enlevée dans le nord-est du Nigéria.
Des enfants enlevés et agressés
La fillette a tenté de s’échapper, mais elle a finalement été rattrapée et emmenée jusqu’au Tchad où elle a passé près d’un an. Son histoire, c’est aussi celle de 3500 enfants, enlevés par des groupes non-armés entre 2013 et 2017 dans cette région. Rien qu’en 2018, 180 enfants ont été enlevés et les filles sont régulièrement agressées.
Peu après son enlèvement, Fatima a été forcée à se marier. Cantonnée aux tâches domestiques, elle devait trouver du bois pour le feu et cuisiner le peu de nourriture à disposition. On l’a également obligée à se servir d’une arme.
Craignant pour sa vie, Fatima a conçu avec une autre captive un plan pour s’enfuir. Toutes deux ont indiqué à leurs ravisseurs qu’elles seraient partantes pour déclencher une bombe lors d’une attaque suicide. Leur plan était extrêmement dangereux, à la mesure du désespoir dans lequel elles se trouvaient.
Équipées de cet attirail meurtrier, elles sont parties en quête d’une ville ou d’un village où elles pourraient trouver de l’aide. En chemin, elles ont croisé la route de soldats de l’armée régulière qu’elles ont réussi à convaincre qu’elles ne souhaitaient pas déclencher de détonation. Les soldats leur ont retiré les vestes et Fatima a finalement pu rentrer chez elle.
Des programmes d’aide en manque de financements
Mais son histoire ne s’arrête pas là. Elle est aujourd’hui accompagnée par Aisha, qui s’occupe d’elle depuis deux mois. Issue de la même communauté que Fatima, Aisha a été formée par UNICEF pour venir en aide aux femmes et aux enfants victimes d’enlèvements et de violences sexuelles. Grâce à des personnes comme Aisha, UNICEF a pu venir en aide à 1,3 million de femmes et d’enfants. Nous sommes toutefois bien en-deçà des besoins réels : faute de fonds, ces programmes d’aide humanitaire ne sont financés qu’à hauteur de 1%.
Ils sont pourtant essentiels pour permettre aux victimes de tragédies de se reconstruire. Fatima a pu commencer un travail thérapeutique nécessaire pour sa santé mentale. Elle parviendra bientôt à gagner un peu d’argent en cousant des uniformes scolaires pour des enfants.
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