Dans certaines régions éthiopiennes, le mariage précoce concerne près de la moitié des jeunes filles. Deux d’entre elles témoignent de cette réalité et du rôle qu’UNICEF a joué pour les aider.
En rentrant de l’école un soir, Anifa a découvert que ses parents avaient invité des inconnus à la maison. Parmi eux, un homme d’une vingtaine d’années. La fillette, âgée de 14 ans, a été appelée à venir à se présenter. C’est là que ses parents ont prononcé des mots qu’Anifa n’oubliera jamais : « Anifa, nous avons prévu de te vendre », lui ont-ils indiqué. Le fait que ses propres parents envisagent ce projet a interloqué la jeune fille. Dans un élan de colère, elle leur a rétorqué : « Vendez-vous vous-mêmes ! » Elle a alors fui sa maison pour aller au seul endroit où elle se savait en sécurité : son école.
Le mariage, un obstacle à l’éducation
Derrière les murs de l’école, Anifa sait qu’elle peut trouver de l’aide. L’une de ses enseignantes, madame Harun, a été formée par UNICEF pour venir en aide aux jeunes filles d’Éthiopie forcées à se marier ou victimes de violences. C’est dans cette optique qu’elle organise des ateliers et des rencontres dans l’école Shawe, située dans la région d’Oromia. Les adolescentes apprennent à s’entraider, à nouer un dialogue constructif avec leur famille et surtout, elles découvrent la valeur de l’éducation.
Asiya en sait quelque chose. À seulement 17 ans, elle est déjà divorcée. Sa famille l’a forcée à se marier lorsqu’elle avait 14 ans. Elle a alors dû arrêter d’aller en cours pour endosser le rôle traditionnellement dévolu aux épouses : chercher de l’eau tous les jours, cuisiner, nettoyer, s’approvisionner en bois et toutes les autres tâches domestiques. Elle a rapidement réalisé que sa seule échappatoire serait de reprendre ses études.
L’école, un moyen d’émancipation
Aidée en cela par ses professeurs, Asiya a pu quitter son mari et retourner à l’école. Aujourd’hui, elle espère enseigner à l’université. Elle a été élue à la tête du club des filles et son histoire constitue une source d’inspiration pour les 289 autres jeunes filles. Elle les conseille et les oriente vers les enseignants formés par UNICEF. Ceux-ci sont par exemple parvenus à empêcher le mariage d’une adolescente de 14 ans dont le frère voulait qu’elle épouse l’un de ses amis.
Inspirées et guidées, les jeunes femmes scolarisées osent s’affirmer et sont informées de leurs droits. C’est primordial dans une région où 48% des filles sont mariées alors qu’elles ne sont encore que des enfants. Le 11 octobre, Journée mondiale des filles, rappelle le rôle majeur de l’éducation dans l’émancipation des femmes. Sans madame Harun et UNICEF, les filles évoquées plus haut seraient aujourd’hui mariées et déscolarisées. En les accompagnant jour après jour, nous leur offrons un avenir.
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