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Le 15 avril 2022, en Ukraine, Olena tient son fils, Mikhailo, dans ses bras et l'embrasse, devant leur maison endommagée de Novoselivka, près de Tchernihiv. © UNICEF/UN0632758/Gilbertson VII Photo
Le 15 avril 2022, en Ukraine, Olena tient son fils, Mikhailo, dans ses bras et l'embrasse, devant leur maison endommagée de Novoselivka, près de Tchernihiv. © UNICEF/UN0632758/Gilbertson VII Photo

Europe de l’Est - Asie centrale : la pauvreté infantile en augmentation de près de 20%

À l’occasion de la Journée internationale du refus de la misère, l’UNICEF met en garde contre les effets en cascade qu’induit l’augmentation de la pauvreté des enfants et qui pourraient se traduire par une forte hausse des abandons scolaires et de la mortalité infantile.

Genève/New York/Paris, le 17 octobre 2022 – En Europe de l’Est et en Asie centrale, la guerre en Ukraine et la hausse de l’inflation ont plongé quatre millions d’enfants supplémentaires dans la pauvreté, soit une augmentation de 19 % depuis 2021, selon une nouvelle étude de l’UNICEF publiée aujourd’hui.

Les enfants, premières victimes de la crise économique

L’étude intitulée « Répercussions de la guerre en Ukraine et du ralentissement économique subséquent sur la pauvreté infantile en Europe orientale et en Asie centrale » (“The impact of the war in Ukraine and subsequent economic downturn on child poverty in eastern Europe and Central Asia”), qui présente des données issues de 22 pays* de la région, révèle que les enfants sont les premiers à subir les conséquences de la crise économique provoquée par la guerre en Ukraine. Alors que les enfants représentent 25 % de la population, ils comptent pour près de 40 % des 10,4 millions de personnes supplémentaires en situation de pauvreté cette année.

La Fédération de Russie, avec 2,8 millions d’enfants supplémentaires issus de ménages vivant sous le seuil de pauvreté, concentre près des trois quarts de l’augmentation totale du nombre d’enfants vivant dans la pauvreté en raison de la guerre en Ukraine et de la hausse du coût de la vie dans la région. L’Ukraine abrite un demi-million d’enfants supplémentaires vivant dans la pauvreté, ce qui la place deuxième, suivie de la Roumanie, avec 110 000 enfants supplémentaires, note l’étude.

Les conséquences multisectorielles de la pauvreté

« Au-delà des horreurs évidentes de la guerre – la mort et les blessures d’enfants, les déplacements massifs – les conséquences économiques de la guerre en Ukraine ont un impact dévastateur sur les enfantsd’Europe de l’Est et d’Asie centrale », a déclaré Afshan Khan, directeur régional de l’UNICEF pour l’Europe et l’Asie centrale. « Les enfants de toute la région sont emportés dans le terrible sillage de cette guerre. Si nous ne soutenons pas ces enfants et ces familles maintenant, la forte augmentation de la pauvreté infantile se traduira très certainement par la perte de vies, de connaissances et de perspectives d’avenir. »

Les conséquences de la pauvreté infantile dépassent largement le cadre des difficultés financières des familles. Cette forte augmentation pourrait entraîner la mort de 4 500 enfants supplémentaires avant leur premier anniversaire et engendrer des déficits d’apprentissage chez 117 000 enfants supplémentaires en décrochage scolaire pour la seule année 2022, note l’étude.

Plus une famille est pauvre, plus la part de son revenu consacrée aux produits de première nécessité tels que la nourriture et le carburant est importante. Lorsque le coût des produits de première nécessité s’envole, l’argent disponible pour répondre à d’autres besoins tels que les soins de santé et l’éducation diminue, indique l’étude. La hausse du coût de la vie signifie que les enfants les plus pauvres ont encore moins de chances d’accéder aux services essentiels et sont davantage exposés à la violence, à l’exploitation et aux abus.

Réduire la transmission intergénérationnelle de la pauvreté

Pour beaucoup, la pauvreté infantile persiste tout au long de la vie. Un enfant sur trois né et élevé dans la pauvreté vivra sa vie d’adulte dans la pauvreté, ce qui entraîne un cycle intergénérationnel de difficultés et de privations, indique l’étude.

Les difficultés rencontrées par les familles vivant dans la pauvreté ou à la limite de celle-ci s’aggravent lorsque les gouvernements réduisent les dépenses publiques, augmentent les taxes à la consommation ou mettent en place des mesures d’austérité dans un effort limité pour relancer leur économie à court terme, car ces mesures ont pour effet de diminuer la couverture et la qualité des services de soutien dont dépendent les familles.

L’étude présente un cadre permettant de réduire le nombre d’enfants vivant dans la pauvreté et d’éviter que davantage de familles ne basculent dans la détresse financière. Pour cela, elle recommande de :

  • Fournir des allocations monétaires universelles pour les enfants et assurer un revenu minimum garanti ;
  • Étendre les prestations d’aide sociale à toutes les familles avec enfants dans le besoin, y compris les familles réfugiées ;
  • Maintenir les dépenses sociales, en particulier pour les enfants et les familles les plus vulnérables ;
  • Maintenir et soutenir la fourniture de services de santé, de nutrition et d’aide sociale aux femmes enceintes, aux nourrissons et aux enfants d’âge préscolaire ;
  • Introduire une réglementation des prix des produits alimentaires de base pour les familles.

L’UNICEF s’est récemment associé à la Commission européenne et à plusieurs pays de l’UE pour piloter l’initiative de Garantie européenne pour l’enfance afin d’atténuer l’impact de la pauvreté sur les enfants et de leur offrir des possibilités d’épanouissement à l’âge adulte. Alors que de plus en plus d’enfants et de familles sont poussés vers la pauvreté, une réponse efficace s’impose dans toute la région.

L’UNICEF appelle à un soutien continu et étendu pour renforcer les systèmes de protection sociale dans les pays à revenu élevé et intermédiaire d’Europe de l’Est et d’Asie centrale ; et à la priorisation du financement des programmes de protection sociale, notamment les programmes de prestations monétaires pour les enfants et les familles vulnérables.

« Les mesures d’austérité feront surtout du tort aux enfants, en plongeant encore plus d’enfants dans la pauvreté et en rendant la situation plus difficile pour les familles qui ont déjà du mal à s’en sortir », a déclaré M. Khan. « Nous devons protéger et étendre l’aide sociale aux familles vulnérables avant que la situation n’empire. »

* Y compris le Kosovo, en vertu de la résolution 1244 du CSNU.

Consultez le rapport complet ici