Excision et mutilations génitales féminines
Les mutilations génitales féminines et l’excision sont des pratiques dangereuses aux conséquences dramatiques sur la santé des jeunes filles et femmes. Elles sont considérées comme une violation des droits des filles à la santé, à leur bien-être et à leur autonomie. C’est pourquoi l’UNICEF, en tant que garant des droits fondamentaux des enfants et des adolescentes, travaille à l’éradication de ces pratiques néfastes depuis longtemps, et partout dans le monde.
Il est des pratiques sociales qui méritent de disparaître. Les mutilations génitales féminines, parmi lesquelles on classe l’excision, sont de celles-là. Ces interventions, le plus souvent pratiquées sur des jeunes filles entre leur enfance et l’âge de 14 ans, consistent à enlever totalement ou partiellement les organes génitaux externes pour des raisons autres que thérapeutiques : sexuelle, sociale, religieuse…
Toutes les formes d’excision sont préjudiciables à la santé des femmes : ces gestes comportent des risques immédiats (douleurs, hémorragies) qui peuvent causer un état de choc et entraîner le décès. Mais des complications peuvent aussi survenir ensuite, infections, incontinences, avec des conséquences en termes d’abandon scolaire, puis des risques à l’accouchement, pouvant entraîner la mort de la mère et de l’enfant.
La France, pionnière dans la prise en charge des femmes excisées
Selon l’UNICEF, au moins 200 millions de filles et de femmes ont été victimes de mutilations sexuelles et 30 millions de filles risquent d’en être au cours des dix prochaines années. Bien que la majorité d’entre elles vivent dans 30 pays d’Afrique et du Moyen-Orient, on estime que 5% de ces femmes mutilées vivent en Europe, dont environ 53 000 femmes résidant en France d’après les estimations.
Les mutilations génitales féminines sont donc aussi une problématique majeure qui concerne la France et dont le gouvernement en a fait une question de santé publique depuis 2005. La France est pionnière dans la prise en charge des femmes excisées, elle a été le premier pays à rembourser les frais chirurgicaux de réparation. Forte du soutien des pouvoirs publics, Paris s’impose même comme la scène de la mobilisation internationale contre l’excision.
L’UNICEF, un acteur historique contre l’excision
En matière de lutte contre l’excision et les mutilations génitales sexuelles, l’UNICEF est un acteur historique qui met à profit son expertise pour l’ensemble des acteurs mobilisés dans ce combat collectif, pouvoirs publics comme professionnels de santé et associations.
L’UNICEF est par ailleurs à l’origine de l’inscription du 6 février comme la Journée internationale de tolérance zéro pour les mutilations génitales féminines. Une occasion importante de sensibiliser et alerter le grand public sur ces pratiques dangereuses et leurs graves conséquences.
L’action de l’UNICEF contre les mutilations génitales féminines
Le travail de l’UNICEF, en matière de lutte contre les mutilations génitales féminines, comporte deux niveaux :
- La sensibilisation de la population pour faire changer les mentalités et habitudes, grâce à des programmes de terrain
- Le plaidoyer auprès des instances officielles pour faire changer les lois et les structures
Parmi les activités menées par l’UNICEF et ses partenaires, on peut noter :
- La formation des agents sociaux, des psychologues et de villageois sur l’identification et la prise en charge des cas de violences
- Le renforcement de la participation des enfants à l’école afin qu’ils deviennent des membres actifs de la prévention des violences
- Le développement d’un partenariat avec les autorités religieuses musulmanes et chrétiennes pour promouvoir les pratiques non violentes à l’encontre des enfants
- Le lancement d’une campagne média publique sur la promotion de comportements protecteurs et non violents.
L’UNICEF travaille avec les autorités des 30 pays dans lesquels les mutilations génitales constituent un véritable danger pour les filles, afin de bannir définitivement ces pratiques douloureuses et traumatisantes. L’éducation joue aussi un rôle très important. La baisse des mutilations sexuelles étant proportionnelle au niveau de scolarisation des mamans.
L’UNICEF s’est fixé pour but de mettre fin à l’excision d’ici à 2030. Un objectif ambitieux qui pourra être atteint grâce à tous, y compris en France.