Déclaration du directeur régional de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Edouard Beigbeder, sur les meurtres d’enfants à Nuseirat et Al Mawasi, à Gaza.
New York, le 6 décembre 2024 – « En une seule journée marquée par une effusion de sang tragique, des enfants auraient été tués dans différentes régions de la bande de Gaza, certains alors qu’ils cherchaient refuge sous leurs tentes, d’autres alors qu’ils faisaient désespérément la queue pour obtenir un morceau de pain, dans un contexte où la crise alimentaire ne cesse de s’aggraver.
Des frappes meurtrières à Nuseirat et Al Mawasi
Mercredi, une frappe aérienne dans le camp de Nuseirat, au centre de Gaza, aurait tué quatre enfants près d’un point de distribution alimentaire. Ces enfants, trois garçons et une fillette, âgés de 5 à 11 ans, se trouvaient parmi les civils faisant la queue pour un repas lorsque les bombes ont frappé.
Le même soir, une frappe aérienne aurait frappé 40 tentes à Al Mawasi, désignée unilatéralement comme une « zone humanitaire ». Cette attaque a provoqué de violentes explosions et des incendies massifs. Au moins 22 personnes auraient perdu la vie, dont huit enfants, tandis que des dizaines d’autres ont été blessées. Les cris déchirants des victimes, piégées par les flammes alors qu’elles tentaient de fuir pour sauver leur vie, resteront une cicatrice indélébile sur la conscience de l’humanité.
Cette semaine tragique fait suite aux événements terribles survenus la semaine dernière, où deux enfants et une femme ont perdu la vie, écrasés alors qu’ils faisaient la queue devant une boulangerie dans le centre de Gaza. Des enfants affamés, emportés par la détresse et le désespoir.
Un appel urgent pour protéger les enfants de Gaza
Jour après jour, semaine après semaine, depuis près de 14 mois, Gaza s’apparente à un véritable enfer sur terre. Aucun enfant ne devrait subir de telles horreurs, et aucun parent ne devrait être contraint d’enterrer son propre enfant. Gaza est désormais un cimetière pour les enfants et leurs familles. D’après le ministère palestinien de la Santé, au moins 43 000 personnes, dont de nombreux enfants, ont perdu la vie depuis le début de ce conflit.
La réponse humanitaire à Gaza est au bord de l’effondrement. La vie de presque tous les enfants est menacée ou irrémédiablement marquée par des traumatismes, des pertes et des privations inimaginables. Leur sécurité et leur accès à une aide humanitaire vitale restent gravement entravés, en dépit des obligations claires du droit international.
Cela a assez duré
Nous exhortons les parties au conflit à permettre sans entrave l’acheminement de l’aide humanitaire essentielle à l’intérieur de la bande de Gaza et dans l’ensemble de ses zones. Nous appelons également à la mise en œuvre de toutes les mesures nécessaires pour assurer en permanence la protection des populations civiles, conformément aux obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire.
À Gaza, où au moins 50 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë et des centaines de milliers de personnes ont été déplacées à plusieurs reprises, aucun enfant ne devrait perdre la vie en faisant la queue pour un morceau de pain ou en cherchant refuge dans un abri de fortune, que ce soit sous les bombes ou dans le chaos. La banalisation de telles atrocités doit cesser, et des actions concrètes doivent être entreprises pour y mettre fin. Cela a assez duré. »
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