Résumé des propos de James Elder, porte-parole de l’UNICEF – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse s’étant tenue aujourd’hui au Palais des Nations à Genève.
Genève, le 19 décembre – « La bande de Gaza est l’endroit le plus dangereux au monde pour un enfant. Et jour après jour, cette réalité brutale est renforcée.
Au cours des dernières 48 heures, le plus grand hôpital encore en état de fonctionnement a été bombardé à deux reprises. Cet hôpital – Al Nasser à Khan Younès – abrite non seulement un grand nombre d’enfants qui ont déjà été gravement blessés lors des attaques contre leurs maisons, mais aussi des centaines de femmes et d’enfants qui cherchent à se mettre à l’abri.
Au cours du week-end, l’UNICEF a partagé l’histoire de Dina, 13 ans. Lorsque sa maison à Khan Younès a été complètement détruite, elle a été blessée et plus tard amputée de sa jambe droite. Elle a perdu ses deux parents et ses deux frères. Mais Dina n’a pas perdu espoir. Elle nous a parlé de son rêve de devenir avocate. Elle nous a dit : « Je ressens l’injustice ; quand je serai grande, je deviendrai avocate pour pouvoir défendre mes droits et les droits de tous les enfants ».
Dina a été l’une des personnes tuées à l’hôpital Nasser dimanche, le lendemain du jour où elle a raconté son histoire d’espoir.
Ces zones dites sûres sont tout sauf sûres
Alors, où peuvent aller les enfants et leurs familles ? Ils ne sont pas en sécurité dans les hôpitaux. Ils ne sont pas en sécurité dans les abris. Et ils ne sont certainement pas en sécurité dans les zones dites « sûres ».
Permettez-moi d’expliquer pourquoi ces zones dites sûres sont tout sauf sûres.
Les parties au conflit ont, bien entendu, l’obligation de prendre toutes les précautions possibles pour protéger la population civile. Dans le cas présent, l’une des précautions prises est l’évacuation. C’est-à-dire le déplacement vers des zones dites « sûres ».
Comme l’ont déclaré les Nations unies il y a plus d’un mois, ces zones ne peuvent être ni sûres ni humanitaires lorsqu’elles sont déclarées comme telles unilatéralement. En outre, en vertu du droit international, l’endroit où l’on évacue les gens doit disposer de ressources suffisantes pour assurer leur survie : des installations médicales, de la nourriture et de l’eau.
En d’autres termes, ces zones dites sûres ne le sont pas seulement lorsqu’elles sont à l’abri des bombardements, mais aussi lorsque ces conditions – nourriture, eau, médicaments, protection – sont remplies.
Or, dans les conditions de blocage actuelles, il est impossible d’approvisionner ces zones de manière adéquate. J’ai moi-même constaté cette réalité.
Ces zones sont de minuscules parcelles de terre aride, des coins de rue ou des bâtiments à moitié construits, sans eau, sans installation, sans abri contre le froid et la pluie.
Des zones de contamination
Actuellement, à Gaza, il y a en moyenne une toilette pour 700 enfants et familles. Si l’on déplace les familles dans des endroits où il n’y a pas de toilettes, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui ont recours à des seaux ou à la défécation à l’air libre.
En l’absence d’eau, d’installations sanitaires et d’abris, ces zones dites sûres sont devenues des zones de contamination.
Les cas de diarrhée chez les enfants sont supérieurs à 100 000. Les maladies respiratoires aiguës chez les civils dépassent 150 000 cas. Ces deux chiffres sont largement inférieurs à la réalité.
Avec la montée en flèche de la malnutrition chez les enfants de Gaza, les maladies diarrhéiques deviennent mortelles.
Pouvez-vous imaginer qu’il y a plus de 130 000 des enfants les plus vulnérables de Gaza (âgés de 0 à 23 mois) qui ne bénéficient pas des pratiques d’allaitement maternel et d’alimentation complémentaire adaptées à leur âge – y compris la supplémentation en micronutriments – qui sont vitales.
Avec un tel scénario – et en l’absence d’eau potable, de nourriture et d’installations sanitaires suffisantes que seul un cessez-le-feu humanitaire pourrait apporter – les décès d’enfants dus à la maladie pourraient dépasser le nombre de ceux qui ont été tués dans les bombardements.
S’il vous plaît, dites-le au monde
Les parents sont douloureusement conscients que les hôpitaux ne sont pas une option pour leur enfant malade – à la fois parce que les hôpitaux sont frappés et parce qu’ils sont submergés d’enfants et de citoyens souffrant de terribles blessures de guerre.
Comme me l’a dit un parent d’un enfant gravement malade : « Notre situation est une véritable catastrophe. Je suis accablé.
Mon fils est très malade. J’ai dit à ma femme que nous devions revoir nos attentes à la baisse. Tout ce que nous avons, c’est l’espoir.
Je ne sais pas si nous allons nous en sortir. S’il vous plaît, dites-le au monde. »
À l’heure où nous parlons, l’acheminement de l’aide est une question de vie ou de mort pour les enfants de Gaza et les conditions pour fournir cette aide ne sont pas réunies. Un cessez-le-feu humanitaire immédiat et durable est le seul moyen de mettre fin aux meurtres et aux blessures d’enfants, ainsi qu’aux décès d’enfants dus à la maladie, et pour permettre l’acheminement urgent d’une aide vitale dont nous avons désespérément besoin. »
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