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Naya, 18 mois, est dans les bras de sa mère, alors qu'elle se dirige vers la clinique soutenue par l'UNICEF au point de passage d'Al Arida, en Syrie.© UNICEF/UNI665007/Agha
© UNICEF/UNI648878/Ibarra Sánchez

Guerre au Liban : escalade des violences

SOMMAIRE
1. Une situation catastrophique
2. Nos actions sur place
3. Le Liban, au bord du gouffre

Depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, les tirs de roquettes et de missiles quasi quotidiens entre Israël et la branche armée du groupe libanais Hezbollah se sont considérablement aggravés.

Dalal, 4 ans. La crise qui ne cesse de s'aggraver au Liban a un impact disproportionné sur les plus vulnérables de la société. © UNICEF/UN0553706/Choufany

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Guerre au Liban 2024 : une situation catastrophique

Le 23 septembre 2024, le conflit au Proche-Orient s’est embrasé et a pris une tournure dramatique. Le sud du Liban près de la frontière nord d’Israël, la région de la Bekaa frontalière avec la Syrie et la banlieue sud de Beyrouth se sont retrouvés sous le feu des raids israéliens. En un jour, le nombre total d’enfants tués dépasse celui des 11 derniers mois faisant de cette escalade la plus violente qu’ait connue le pays depuis 2006.

Plus d’un mois après, les bombardements et l’offensive terrestre menés par Israël se sont étendus à d’autres régions, notamment à l’est et dans le gouvernorat de Balbeek-Hermel, au nord-est du Liban. Selon les dernières estimations :

Au moins 3 287 personnes auraient été tuées, dont 203 enfants depuis octobre 2023

Plus de 14 222 personnes ont été blessées, dont 1 282 enfants

Près de 75 % des décès ont eu lieu en quelques semaines, depuis mi-septembre

Avec un enfant tué et 10 autres blessés chaque jour, ce conflit est le plus meurtrier qu’ait connu le pays en 18 ans.

Au fur et à mesure que les combats s’intensifient, des milliers de familles sont contraintes de fuir, laissant tout derrière elles.

Le 30 octobre, les derniers ordres d’évacuation donnés par l’armée israélienne concernant la ville Balbeek ont conduit à la plus grande vague de déplacement forcé depuis le début du conflit. En moins de 24h, plus de 150 000 personnes ont dû abandonner leurs maisons pour trouver refuge ailleurs.

A ce jour, on estime que 1,3 million de personnes, dont 400 000 enfants, ont été déplacées par les violences. Parmi elles, 191 000 ont trouvé refuge dans 1 100 abris, la plupart étant des écoles publiques. Plus de 549 000 autres ont fui vers la Syrie et 28 350 autres vers l’Iraq.

Ces mouvements de panique ont ravivé les traumatismes, notamment ceux de la guerre de 2006 qui avait eu un impact dévastateur sur le pays.

Avant l’escalade des violences au Liban, 20 000 enfants présentaient déjà des niveaux alarmants de détresse psychologique (anxiété et dépression avancée) : un chiffre qui a probablement augmenté depuis le début de la guerre.

“Le bilan psychologique est terrible, en particulier pour les jeunes. Les enfants sont maintenant confrontés à des cauchemars de bombardements, à la perte d’êtres chers, à la destruction de leurs maisons et de leurs écoles.”
Confie Ted Chaiban, Directeur général adjoint de l’UNICEF

Nos actions sur le terrain

Présentes depuis 76 ans, nos équipes ont intensifié leurs actions depuis l’escalade des tensions.

Notre priorité actuelle est de répondre aux besoins primaires tels que l’accès à l’eau et à la nourriture et livrer des fournitures de première nécessité (matelas, médicaments, kits d’hygiène, etc) aux familles déplacées.

L’aide humanitaire fournie par l’UNICEF au 5 novembre 2024

  • Nous avons déjà acheminé 167 tonnes de fournitures médicales pour répondre aux besoins de 700 000 personnes pour les 3 prochains mois.
  • En collaboration avec le ministère de la Santé publique, l’UNICEF a déployé des unités mobiles de soins pour examiner, soigner et vacciner les populations déplacées. À ce jour, plus de 194 000 personnes en ont bénéficié.

  • Nous avons distribué des biscuits à haute teneur énergétique et des suppléments en micronutriments pour répondre aux besoins de plus de 5 826 enfants ainsi que 1 195 adolescentes, femmes enceintes et allaitantes.
  • Plus de 18 423 enfants et femmes enceintes ont été examinés pour identifier de potentiels cas de malnutrition. Parmi les 877 cas détectés, 177 ont été pris en charge.

  • Au 5 novembre, sur les 86 enfants non accompagnés identifiés par l’UNICEF, 76 ont été réunis avec leurs familles.
  • Avec l’aide de nos partenaires, 10 305 enfants et parents ont bénéficié d’un soutien psychosocial.

  • Le 4 novembre 2024, le ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur a annoncé la réouverture de l’année scolaire 2024-2025 dans les écoles publiques, avec près de 177 000 élèves déjà inscrits.
  • L’UNICEF a distribué des kits éducatifs et récréatifs à plus de 40 440 enfants déplacés pour leur permettre de continuer à apprendre et à jouer malgré la guerre.

  • Nous avons acheminé 639 000 litres d’eau en bouteille et 21 millions de litres d’eau par camion-citerne.
  • Pour prévenir les maladies, l’UNICEF a soutenu le nettoyage de plusieurs abris et a distribué 16 753 kits d’hygiène. Ces services ont répondu aux besoins de plus de 66 269 personnes déplacées.
  • Nous avons également distribué 17 625 kits d’hygiène personnelle pour les femmes et les adolescentes.

Le Liban, au bord du gouffre

Depuis près de 5 ans, le pays traverse la plus grave crise économique et sociale de son histoire. Cette situation qui perdure pousse les familles au bord du gouffre. Aujourd’hui, 75 % des enfants libanais sont menacés par la pauvreté.

“La situation au Liban, déjà au bord du gouffre, est passée de la crise à la catastrophe. La souffrance des enfants doit cesser.”
Edouard Beigbeder
Représentant de l’UNICEF au Liban
Dalal, 4 ans. La crise qui ne cesse de s'aggraver au Liban a un impact disproportionné sur les plus vulnérables de la société. © UNICEF/UN0553706/Choufany

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L’UNICEF réitère son appel à une désescalade immédiate. Nous appelons aussi à :

  • Garantir un accès sûr aux services essentiels (hôpitaux, services d’hygiène et d’assainissement, écoles…) et empêcher leur effondrement 

  • La protection des droits, de la sécurité et du bien-être des enfants, conformément au droit international humanitaire et aux droits de l’homme, est primordiale.
  • La protection des civils, des travailleurs humanitaires, du personnel médical et des biens à caractère civil, notamment les hôpitaux et les écoles, y compris les écoles servant d’abris temporaires
  • La protection des populations déplacées, y compris les enfants non accompagnés et séparés

  • Les enfants doivent pouvoir retourner à l’école, et ce, en toute sécurité
  • Toutes les écoles et tous les lieux d’apprentissage doivent être protégés

  • L’UNICEF lance un appel urgent à la communauté internationale pour mobiliser l’aide humanitaire et continuer à répondre aux besoins urgents des populations