L’incident alourdit davantage le fardeau d’un système de santé déjà effondré en Haïti.
Port-au-Prince, le 16 mars 2024 – Tôt ce matin, l’un des 17 conteneurs de l’UNICEF a été pillé dans le port principal de Port-au-Prince. Le conteneur pillé contenait des articles essentiels pour la survie des mères, des nouveau-nés et des enfants, y compris des réanimateurs et du matériel connexe, ainsi que des fournitures essentielles pour le développement et l’éducation de la petite enfance, du matériel pour l’eau, et bien d’autres.
Il y a une semaine, des groupes armés ont ouvert une brèche dans le principal port de la ville, coupant l’une des dernières voies d’accès à la nourriture et aux fournitures de la capitale, alors que le pays se rapproche de l’effondrement. Actuellement, plus de 260 conteneurs appartenant à des organisations humanitaires sont contrôlés par des groupes armés dans le port.
« Priver les enfants de fournitures médicales vitales alors que le système de santé s’effondre est une violation de leurs droits. Cet incident survient à un moment critique où les enfants en ont le plus besoin », a déclaré Bruno Maes, représentant de l’UNICEF en Haïti. « Le pillage des fournitures essentielles à la survie des enfants doit cesser immédiatement et l’accès à l’aide humanitaire doit rester sûr ».
Des services essentiels fortement impactés par la situation sécuritaire
Depuis janvier, la détérioration de la situation sécuritaire en Haïti a continué d’aggraver la crise humanitaire, l’UNICEF exprime de graves inquiétudes quant à l’impact de la violence sur l’accès des enfants à un système de santé déjà en ruine et soutenu par des fournitures essentielles de l’UNICEF. Trois quarts des femmes et enfants n’ont pas accès aux interventions de base en matière de santé publique et de nutrition dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
À Port-au-Prince, les hôpitaux ont été vandalisés et contraints de fermer pour des raisons de sécurité. Il n’y a que deux blocs opératoires fonctionnels, ce qui pose des problèmes importants pour la fourniture de soins chirurgicaux à la population, y compris aux victimes blessées dans les tirs croisés.
« La fermeture des centres de santé pour des raisons de sécurité en Haïti représente une situation désastreuse pour les enfants, car chaque centre de santé fermé signifie que des vies sont en danger et que des soins médicaux essentiels sont refusés », a déclaré Bruno Maes. « Si l’on ne met pas fin à la violence et si l’on ne rouvre pas les voies logistiques essentielles, la crise des soins de santé s’aggravera considérablement. Nous assistons à une catastrophe humanitaire et il reste peu de temps pour l’inverser ».
Dans tout le pays, six hôpitaux sur dix ne fonctionnent pas, confrontés à des problèmes tels que des pénuries d’électricité, de carburant et de fournitures médicales, ce qui a de graves répercussions sur les enfants qui ont besoin de soins médicaux d’urgence, en particulier à Port-au-Prince. Une grave pénurie de produits sanguins entrave les opérations chirurgicales, y compris pour les personnes blessées dans les tirs croisés.
La persévérance de l’UNICEF malgré des conditions désastreuses
En 2024, la réponse de l’UNICEF en Haïti consiste à continuer de renforcer l’intervention humanitaire en améliorant l’accès aux services de base et en aidant à maintenir les services essentiels. L’UNICEF a pour objectif d’atteindre au moins 650 000 enfants et femmes via des services de soins de santé primaires.
« Un financement flexible nous aidera à protéger davantage d’enfants et de communautés dans le besoin aujourd’hui et à mettre en place des systèmes plus résistants pour protéger les enfants à l’avenir. Nous restons déterminés à fournir de l’aide malgré les réalités en constante évolution sur le terrain, même dans les zones les plus difficiles d’accès », a conclu Bruno Maes.
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