L'univers UNICEF France

Il s'agit d'une plateforme en ligne innovante qui facilite l’accès aux données existantes sur la situation des droits de l’enfant, notamment en France.

Découvrir
Ville amie logo

297 villes et intercommunalités ont intégré le réseau Ville amie des enfants pour le mandat 2020/2026. Rejoignez le grand réseau Ville amie des enfants.

Découvrir
My Unicef logo

Trouvez des informations,
des activités ludiques et éducatives, des ressources pédagogiques ou comment créer un projet solidaire.

Découvrir

Le programme École amie
des droits de l’enfant vise à faire de l’école un lieu plus juste, plus inclusif et plus participatif.

Découvrir
©UNICEF/UN0439618/Dejongh

Notre boutique en ligne solidaire fait peau neuve

En savoir plus
Haïti groupes armés enfants soldats © UNICEF/UNI689640/Joseph
© UNICEF/UNI689640/Joseph

Haïti : le nombre d'enfants recrutés par des groupes armés a grimpé de 70 % en un an

Port au Prince/New York, le 25 novembre 2024 – Selon les dernières estimations de l’UNICEF, le nombre d’enfants recrutés par des groupes armés en Haïti a augmenté de 70 % en un an.

Ce pic sans précédent, enregistré entre les deuxièmes trimestres 2023 et 2024, souligne l’aggravation de la crise en matière de protection des enfants dans cette île des Caraïbes en proie à la violence. Actuellement, près de la moitié des membres des groupes armés sont des enfants.

« Les enfants d’Haïti sont pris au piège d’une spirale infernale : enrôlés par les groupes armés à l’origine même de leur désespoir. Et leur nombre ne cesse de croître », a déclaré Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF et Défenseuse principale de la situation humanitaire en Haïti au sein du Comité permanent interorganisations. « Il faut renverser cette tendance inacceptable en veillant à ce que la sécurité et le bien-être des enfants soient considérés comme prioritaires par toutes les parties ».

L’augmentation du nombre d’enfants embrigadés par des groupes armés est alimentée par l’escalade de la violence, la pauvreté omniprésente, le manque d’accès à l’éducation et le quasi-effondrement des infrastructures et des services sociaux essentiels en Haïti. Les enfants sont souvent contraints de s’enrôler pour subvenir aux besoins de leur famille ou sous peine de voir leur sécurité menacée. Nombre d’entre eux sont recrutés après avoir été séparés des personnes qui s’occupaient d’eux, privés de protection et d’options alternatives de survie.

Par ailleurs, les enfants vivant dans les zones – de moins en moins nombreuses – qui échappent au contrôle des groupes armés sont souvent considérés avec suspicion et peuvent être considérés comme des espions, voire être tués par des mouvements d’autodéfense. Lorsqu’ils font défection ou refusent de se joindre à la violence, leur vie et leur sécurité sont immédiatement menacées.

« Dans de nombreuses régions d’Haïti, les enfants sont soumis à des atrocités qu’aucun enfant ne devrait jamais avoir à subir, et les séquelles psychologiques et émotionnelles qu’ils en gardent risquent de les hanter toute leur vie », a ajouté Catherine Russell. « Le chaos et l’horreur font désormais partie de la vie quotidienne ».

Dans la capitale Port-au-Prince, 1,2 million d’enfants vivent sous la menace de la violence armée. On estime que 25 % des 703 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays – dont 365 000 enfants – se trouvent actuellement dans la ville, où elles vivent dans des conditions très difficiles et sont exposées à de multiples menaces.

Les agressions sexuelles et les viols sont devenus monnaie courante en Haïti. Selon le Bureau de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, le nombre d’enfants exposés à la violence sexuelle a été multiplié par dix rien que cette année.

En 2024, l’UNICEF a fourni à plus de 25 000 personnes des services et un soutien liés à la violence sexuelle et sexiste, y compris une gestion multisectorielle des cas, un soutien psychosocial et des actions de sensibilisation communautaire.

En réponse à la crise en matière de protection à laquelle sont confrontés les enfants recrutés par des groupes armés ou risquant d’être recrutés, l’UNICEF a formé les forces de sécurité et les organisations de la société civile aux mesures de protection des enfants afin d’assurer le respect de leurs droits.

Par ailleurs, l’UNICEF a également apporté des soins transitoires aux enfants précédemment associés à des groupes armés, en leur offrant un soutien psychosocial, de la nourriture et des services de recherche et de réunification des familles.

L’UNICEF demande instamment à toutes les parties en Haïti, y compris les forces de sécurité et le gouvernement, de :

  • Prioriser la sécurité et la protection de tous les enfants et veiller à ce qu’ils soient traités comme des enfants avant tout, en prenant toutes les mesures nécessaires pour éviter que d’autres enfants, y compris ceux qui ont été recrutés, ne soient tués ou blessés.
  • Soutenir la libération immédiate des enfants recrutés par les groupes armés et leur transfert immédiat aux acteurs civils de la protection de l’enfance en vue de leur réadaptation et de leur réintégration.
  • Veiller à ce que les droits et la protection de tous les enfants en Haïti soient au cœur de tous les programmes actuels et futurs. Les enfants doivent être protégés du recrutement, de la violence sexuelle et d’autres formes de violence, et avoir un accès sûr aux services de base, y compris l’éducation, la santé, la nutrition et la protection.

Notes aux rédactions :

Le recrutement et l’utilisation d’enfants par des groupes armés, ainsi que l’exploitation et les abus sexuels, constituent de graves violations de leurs droits. L’enrôlement d’enfants de tout âge dans des groupes armés constitue une violation du droit international. Tous les enfants rencontrés au cours d’opérations de sécurité doivent être remis aux acteurs de la protection de l’enfance sous l’égide de l’État, conformément au Protocole de Restitution des Enfants pour la libération et la réintégration des enfants associés à des groupes armés, validé par l’État, les agences des Nations unies et les organisations de la société civile l’année dernière. Il s’agit de veiller à ce que les enfants effectivement ou prétendument associés à des groupes armés, y compris ceux qui sont accusés d’avoir commis des crimes, soient avant tout considérés comme des victimes de violations du droit international ou d’abus, plutôt que comme des auteurs de tels délits, conformément au droit international applicable en la matière.

Télécharger les contenus multimédias ICI.