Près de 200 000 personnes, dont la moitié sont des enfants, sont désormais déplacées à travers le pays, parmi lesquelles 130 000 uniquement dans la capitale.
Port-au-Prince, le 11 septembre 2023 – Ces dernières semaines, un regain de violences armées, dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, a menacé des milliers de familles dans les quartiers de Carrefour-Feuilles et Savanes Pistaches, et déplacé plus de 19 000 personnes, principalement des femmes et des enfants, vers des communautés d’accueil ou des sites de déplacement spontanés.
130 000 enfants déplacés dans Port-au-Prince
Près de 200 000 personnes, dont la moitié sont des enfants, sont aujourd’hui déplacées à travers le pays, dont 130 000 dans la seule capitale. La situation reste très instable, avec des menaces constantes d’attaques armées qui pèsent sur toute la ville.
« La violence a connu une escalade spectaculaire en l’espace de quelques jours. Dans certains quartiers de Port-au-Prince, les familles sont aux prises avec des groupes armés déterminés à étendre leur influence, et beaucoup trop de gens n’ont d’autre choix que de quitter leur maison pour chercher refuge contre cette terrible violence », a déclaré Bruno Maes, représentant de l’UNICEF en Haïti.
Un environnement d’insécurité permanent
La situation continue d’évoluer rapidement, avec de nouveaux déplacements quotidiens engendrés par de nouvelles attaques et un environnement d’insécurité permanent. L’UNICEF et ses partenaires redoublent d’efforts pour répondre aux besoins immédiats des communautés affectées, notamment en déployant des cliniques mobiles pour faire face aux risques sanitaires et à la malnutrition, et en fournissant de l’eau, des kits d’hygiène et d’assainissement et des réservoirs d’eau. L’une des principales préoccupations actuelles est de veiller à ce que les enfants déplacés puissent retourner à l’école dès la rentrée scolaire.
« La situation est remarquablement imprévisible. Les sites de déplacement peuvent disparaître en un instant suite à l’escalade inopinée de la violence. C’est pourquoi nous devons toujours nous tenir prêts à rétablir rapidement les systèmes de soutien essentiels pour les services vitaux», explique Bruno Maes. « Le soutien flexible de nos partenaires financiers est primordial pour nous permettre d’adapter rapidement notre réponse. »
3 millions d’enfants dans le besoin
La résurgence de la violence dans les zones métropolitaines de Port-au-Prince aggrave la situation déjà extrêmement préoccupante des enfants dans le pays. Près de 3 millions d’enfants – le nombre le plus élevé jamais enregistré – ont besoin d’une aide humanitaire cette année suite aux niveaux alarmants de violence et d’insécurité, à la faim et à la crise nutritionnelle sans précédent, et en raison de la résurgence du choléra. Avant la crise actuelle, Haïti était déjà le pays le plus pauvre et le moins développé de l’hémisphère occidental. La situation ne peut que s’aggraver.
Sur les 246 millions de dollars nécessaires pour répondre aux besoins humanitaires des enfants d’Haïti cette année, seuls 18 % ont été obtenus. « Avec nos partenaires, nous apportons un soutien essentiel aux enfants. Mais nos opérations reposent sur une caisse presque vide. Nous pouvons et devons faire plus, car la vie des enfants est en jeu. Nous lançons un appel urgent aux gouvernements, aux donateurs et aux partenaires humanitaires pour qu’ils soutiennent les enfants d’Haïti en ces temps de besoin sans précédent« , a déclaré Bruno Maes.