Déclaration de Sanjay Wijesekera, directeur régional de l’UNICEF pour l’Asie du Sud, appelant les parents, les soignants et les agents de santé à prendre des mesures pour protéger les enfants des dangers liés aux coups de chaleur et à la déshydratation.
New Delhi/ Katmandou, le 23 mai 2024 – « L’UNICEF exprime sa profonde préoccupation quant à la santé et à la sécurité des nourrissons et des jeunes enfants face à l’arrivée d’une vague de chaleur accablante dans plusieurs pays.
Dans de nombreux États du nord de l’Inde, y compris Delhi, les températures ont atteint entre 43 et 47°C dimanche, d’après une alerte à la canicule de cinq jours émis par le Département météorologique indien le 20 mai. Une sévère vague de chaleur est également attendue au Pakistan du 23 au 27 mai, selon un avis du Département météorologique pakistanais. En réponse, le gouvernement du Punjab a décidé de fermer les écoles du 25 au 31 mai.
La montée en flèche des températures en Asie du Sud peut mettre en danger la santé de millions d’enfants s’ils ne sont pas correctement protégés ou hydratés. Contrairement aux adultes, les enfants ne peuvent pas s’adapter aussi rapidement aux changements de température et ont plus de difficultés à évacuer l’excès de chaleur de leur corps. Cela peut entraîner une déshydratation, une élévation de la température corporelle, une accélération du rythme cardiaque, des crampes, de violents maux de tête, de la confusion, des évanouissements, voire un coma chez les jeunes enfants.
Prévenir les risques chez les enfants
La déshydratation peut entraîner des coups de chaleur et des diarrhées. Elle peut également augmenter le risque d’affections respiratoires chroniques, de dysfonctionnements organiques, tels que l’insuffisance rénale, et de problèmes chroniques liés à des malformations congénitales.
Une exposition prolongée à des températures extrêmes peut perturber le développement cérébral des enfants, entraînant des difficultés d’apprentissage, de mémoire et de concentration, ce qui peut affecter leurs perspectives d’avenir. Pour les femmes enceintes, particulièrement sensibles à la chaleur, les principaux risques incluent les contractions précoces, les accouchements prématurés et les mortinaissances. Les bébés nés prématurément courent également un risque accru de mortalité.
Les enfants dépendent des adultes pour les protéger de la chaleur. L’UNICEF conseille donc aux parents et aux personnes qui s’occupent des enfants d’être très vigilants et de veiller attentivement à l’hydratation continue des enfants tout au long de la journée. Pour les protéger des maladies liées à la chaleur, il est crucial de surveiller régulièrement s’ils ont soif, s’ils transpirent, s’ils ont chaud, s’ils vomissent, s’ils ont la bouche sèche et collante, ou s’ils souffrent de maux de tête. Il est également important de les habiller de manière légère et ample.
Pour les jeunes enfants, des poches de glace, des ventilateurs ou des brumisateurs d’eau peuvent aider à abaisser leur température corporelle, tandis que l’immersion dans l’eau froide peut être bénéfique pour les enfants plus âgés. Les parents doivent emmener leur enfant au centre de santé le plus proche s’il ne réagit pas normalement, s’il a une forte fièvre, des vertiges ou une respiration rapide.
Des précautions vitales pour protéger les enfants contre la chaleur extrême
Ces mesures sont nécessaires car l’Asie du Sud a enregistré le pourcentage le plus élevé d’enfants exposés à des températures extrêmement élevées, comparé à toutes les autres régions. Selon une analyse de l’UNICEF basée sur les données de 2020, 76 % des enfants de moins de 18 ans en Asie du Sud – soit 460 millions – ont été exposés à des températures extrêmement élevées, avec plus de 83 jours par an dépassant les 35°C. De plus, l’UNICEF estime que 28 % des enfants en Asie du Sud subissent 4,5 vagues de chaleur ou plus par an, contre 24 % à l’échelle mondiale.
L’UNICEF exhorte également les agents de santé à reconnaître rapidement les symptômes du stress thermique chez les femmes enceintes et les enfants, et à les traiter sans délai. Les travailleurs de première ligne, les parents, les familles, les soignants et les autorités locales peuvent protéger les femmes enceintes, les nouveau-nés et les enfants et lutter contre la chaleur en prenant les mesures suivantes :
- SOYEZ CONSCIENT du stress thermique et protégez-vous ainsi que vos enfants en prenant des mesures préventives, en reconnaissant les signes de stress thermique et en connaissant les actions à entreprendre.
- IDENTIFIER FACILEMENT les symptômes des maladies liées à la chaleur que les soignants, les communautés et les travailleurs de première ligne doivent reconnaître.
- AGIR IMMÉDIATEMENT pour se protéger, en apprenant les premiers soins nécessaires pour rétablir l’équilibre thermique à court terme.
- EMMENER dans un centre de santé. Les travailleurs de première ligne, les familles et les soignants doivent reconnaître immédiatement les symptômes du stress thermique, en particulier les signes de coup de chaleur, et aider à emmener les personnes affectées dans un établissement de santé.
L’UNICEF avait déjà exprimé ses inquiétudes quant à l’impact de la montée des températures sur les enfants lors d’une vague de chaleur dévastatrice au Bangladesh en avril. Cette situation a contraint le gouvernement à fermer les écoles primaires publiques pendant plusieurs semaines, affectant ainsi 30 millions d’enfants. En réponse, la Direction générale des services de santé, avec le soutien de l’UNICEF, a publié des directives pour atténuer les risques liés à la chaleur, notamment le stress thermique sévère chez les jeunes enfants.
D’après l’Indice de risque climatique pour les enfants (CCRI) 2021 de l’UNICEF, les enfants en Afghanistan, au Bangladesh, en Inde et au Pakistan sont exposés à un risque extrêmement élevé de subir les conséquences du changement climatique. Nous pouvons et devons faire plus pour les protéger. »