Les conséquences du changement climatique ne cessent de se multiplier. Les inondations qui frappent entre autres le Pakistan, le Tchad et le Nigéria en sont l’illustre et cruelle démonstration.
Le Pakistan, comme un océan
Depuis plusieurs mois, en raison des inondations qui ont frappé le Pakistan, des milliers de familles vivent dans des tentes de fortune, totalement démunies. C’est le cas de Nazeera, de ses deux enfants et de son mari à Jaffarabad, un district noyé par les inondations dans la province du Baloutchistan, au sud-ouest du pays.
La route surélevée qui traverse le district est entourée de part et d’autre de vastes étendues d’eau. Ici et là, les toits des bâtiments planent au-dessus de véritables lacs qui ne disparaitront probablement pas avant des mois.
A première vue, les eaux de crue stagnantes peuvent sembler inoffensives. Pourtant, les risques sont réels à cause des maladies hydriques parfois mortelles qu’elles provoquent. On constate déjà une recrudescence du paludisme, des diarrhées sévères et de fièvres. L’eau est partout et elle empoisonne les enfants.
Selon nos estimations, 10 millions d’enfants ont aujourd’hui besoin d’une aide humanitaire immédiate.
« Tout ce que je souhaite c’est d’avoir un endroit où vivre, de la nourriture et des médicaments pour mes enfants », confie Nazeera, qui habite désormais dans un camp de déplacés.
Au Tchad, de l’eau trouble à perte de vue
En octobre 2022, après la plus forte saison des pluies depuis 30 ans au Tchad, les rivières Chari et Logone ont débordé, inondant des quartiers entiers de la capitale, N’Djamena. Au 22 octobre 2022, plus de 71 000 personnes avaient été déplacées, un nombre qui dépasse déjà celui de 2020 et 2021 réunis.
Fatima et sa famille font partie de ces centaines de familles qui ont tout perdu. Ils n’ont plus de maison et vivent aujourd’hui sous des tentes.
Les équipes de l’UNICEF sont mobilisées pour soutenir les familles et construisent des latrines d’urgence dans les camps, comme c’est le cas à Toukra.
Au Nigéria, des submersions dévastatrices
Depuis septembre 2022, les pires inondations de la décennie dans 34 des 36 États du Nigeria (notamment les États d’Anambra, Bayelsa, Cross River et Jigawa) ont touché 2,8 millions de personnes, dont environ 60 % d’enfants, aujourd’hui très exposés aux risques de maladies hydriques graves et même d’épidémies (choléra, diarrhée, paludisme, etc.).
Les fortes précipitations et le débordement des rivières ont provoqué l’effondrement des centres de santé, rompu les systèmes d’approvisionnement en eau et détruit les installations sanitaires.
« J’ai immédiatement donné à mes enfants des médicaments contre le paludisme car je sais que cette eau sale leur fait courir des risques », confie Germany, père de 4 enfants.
Un enjeu majeur pour les enfants
La crise climatique est également une crise des droits de l’enfant. Elle constitue une menace sans précédent pour la santé, la nutrition, le développement des enfants. Depuis le début de l’année, 27,7 millions d’enfants, dans 27 pays différents, ont été touchés par des inondations.
Ces pays se noient devant un monde qui reste silencieux. Sans réaction urgente, des milliers d’enfants risquent de perdre la vie et des millions continueront de subir les conséquences.
A l’occasion de la COP27, l’UNICEF et des milliers de jeunes tirent la sonnette d’alarme, rappelant qu’il est déjà bien tard. Sans une réaction forte des dirigeants du monde entier et le déploiement d’actions efficaces, il sera malheureusement trop tard.
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