SOMMAIRE
Les attaques sanglantes du 7 octobre 2023 menées en Israël par le Hamas ont déclenché une guerre sans merci dans la bande de Gaza. 18 mois après, l’escalade du conflit israélo-palestinien a détruit des milliers de vies et ébranlé l’équilibre de toute la région.
Le 15 janvier 2025, un accord de cessez-le-feu a été annoncé, le premier depuis novembre 2023. Pendant 42 jours, du dimanche 19 janvier au samedi 1er mars, la trêve a permis la libération de plusieurs otages israéliens, de centaines de prisonniers palestiniens et un acheminement de l’aide dans la bande Gaza.
Mais le dimanche 2 mars, la première phase du cessez-le-feu à peine terminée, tous les points de passage pour l’acheminement de l’aide dans l’enclave ont été fermés. Depuis, aucune marchandise ni fourniture humanitaire n’a pu être acheminée à Gaza. C’est à ce jour, la plus longue période de blocage de l’aide depuis le début de la guerre.
“Les familles de Gaza meurent de faim alors que la nourriture dont elles ont besoin est bloquée à la frontière. Nous ne pouvons pas leur fournir cette assistance vitale en raison de la reprise du conflit et de l’interdiction totale de l’aide humanitaire imposée début mars.”
Israël-Territoires palestiniens : le bilan, 19 mois après
En plus d’un an de guerre, le nombre de victimes a battu de sombres records. Parmi elles, un nombre ahurissant d’enfants.
En Israël
Les attaques du 7 octobre en Israël ont blessé 7 500 personnes et tué au moins 1 200 personnes, dont 37 enfants. À ce jour, on estime que 59 personnes sont encore retenues en otage.
Dans la bande de Gaza
Il y a un mois, dans la nuit du 17 au 18 mars, Israël lançait une nouvelle offensive à Gaza. Quelques jours plus tard, le 23 mars, de nouvelles frappes aériennes visaient l’hôpital al-Nasser. Plusieurs personnes, dont des enfants, ont perdu la vie.
Cette escalade des hostilités, qui a débuté en octobre 2023, est la plus meurtrière qu’ait connue l’enclave palestinienne depuis 2006. Selon les estimations :
52 653 personnes ont été tuées, dont 15 613 enfants
118 897 personnes ont été blessées, dont 34 173 enfants
11 200 autres étaient portées disparues et seraient probablement sous les décombres
95 % des écoles ont été endommagées
Les survivants, eux, vivent un exode interminable. Ils sont 1,9 million de personnes à subir les nombreux ordres d’évacuations et les déplacements incessants.
Dans des abris étroits, sans eau, ni nourriture, ni chauffage, les familles connaissent des degrés de privation sans précédent. Ces dernières semaines, la situation a franchi de nouveaux seuils.
Depuis le blocage total de l’aide humanitaire le 2 mars dernier, la faim et la malnutrition se sont considérablement aggravées dans l’enclave. Les progrès humanitaires majeurs obtenus pendant le cessez-le-feu ont ainsi été réduits à néant.
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Selon le rapport publié par le Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire (IPC), 470 000 personnes à Gaza sont confrontées à des conditions de famine (phase 5 de l’IPC) et l’ensemble de la population souffre d’une insécurité alimentaire aiguë.
En Cisjordanie
Située entre Israël et la Jordanie, la Cisjordanie est également le théâtre de violences qui se sont accentuées depuis le début du conflit. On estime que plus de 200 enfants auraient été tuées, 1 537 blessés et des milliers d’autres, obligés de fuir.
Protéger inconditionnellement chaque enfant
Les images et les récits sont sans équivoque. Les enfants sont les premières victimes de ce conflit. Ils sont confrontés à une violence extrême, à des scènes d’horreurs et à des traumatismes profonds qui affectent leur développement et leur avenir.
Dès les premiers instants du conflit, l’UNICEF n’a cessé de plaider pour un cessez-le-feu humanitaire et la protection des enfants. Aujourd’hui, alors que la situation humanitaire s’aggrave, nous appelons les parties au conflit à rétablir le cessez-le-feu, libérer les otages et assurer l’acheminement de l’aide dans le respect du droit international humanitaire.
L’UNICEF mobilisé sur le terrain
On ne saurait parler de la guerre au Proche-Orient sans évoquer les besoins immenses des populations, le manque cruel d’aide et le contexte périlleux dans lequel doivent travailler nos équipes.
Depuis le début du conflit, 418 travailleurs humanitaires ont tragiquement perdu la vie en apportant un soutien vital aux familles. En dépit des défis, les équipes de l’UNICEF restent mobilisées au plus près des enfants.
L’aide humanitaire apportée par l’UNICEF et ses partenaires
Sur place, l’UNICEF et ses partenaires poursuivent leurs efforts pour venir en aide aux populations, et ce, en dépit des conditions périlleuses.
Pendant la trêve, 640 camions de l’UNICEF ont pu acheminer de l’eau potable, des aliments thérapeutiques, des kits d’hygiène, des vêtements chauds et autres fournitures essentielles dans l’enclave palestinienne. Depuis le début de l’année :
- 51 278 femmes et enfants ont eu accès aux soins de santé de première nécessité grâce au soutien de l’UNICEF
- 16 582 enfants de moins de 5 ans ont reçu des aliments thérapeutiques en février, et 68 000 autres ont été dépistés pour identifier de potentiels cas de malnutrition
- 1,5 million de personnes ont eu accès à l’eau potable
- L’UNICEF et ses partenaires ont distribué des vêtements chauds à 150 000 enfants ainsi que 245 000 tentes à 70 000 familles
- Du 22 au 26 février, l’UNICEF et l’OMS ont mené une campagne de vaccination afin d’immuniser 454 342 enfants contre la polio.

Soutenir nos actions d’urgence pour les enfants du Proche-Orient
Nos réponses à vos questions
- Nous demandons aux parties au conflit de respecter leurs engagements et rétablir pleinement l’accord de cessez-le-feu ; de veiller à ce que tous les otages soient libérés et à ce qu’un cessez-le-feu permanent soit maintenu dans la bande de Gaza.
- Un accès sûr et sans entrave pour que les acteurs humanitaires puissent fournir une aide massive aux populations où qu’elles soient dans la bande de Gaza
Les enfants sont ceux qui souffrent le plus de cette guerre. Ils ont besoin d’une aide urgente pour assurer leur protection, leur retour à l’école et leur bien-être.
L’UNICEF est une organisation impartiale et neutre. Nous avons pour objectif de soutenir tous les enfants vulnérables, où qu’ils se trouvent et quels que soient leur origine ethnique, leur sexe, leur nationalité.
L’UNICEF est profondément préoccupé par l’impact physique et mental de la violence sur les enfants et leurs familles. Nous appelons à la fin de la violence et exhortons les parties à protéger inconditionnellement les enfants, en vertu du droit international humanitaire.
L’enlèvement d’enfants constitue une violation grave. L’UNICEF condamne fermement ces tragiques atteintes aux droits des enfants. Tout enfant détenu par une partie au conflit doit être protégé et libéré immédiatement et sans condition. L’UNICEF rappelle à toutes les parties l’obligation qui leur incombe, en vertu du droit international humanitaire, d’accorder une protection spéciale aux enfants.
Dans les pays à haut revenu, comme Israël, le gouvernement s’acquitte lui-même des tâches que l’UNICEF soutient dans les pays moins prospères. Dans ce pays, les services publics de l’État répondent aux besoins des enfants, tant en matière de santé, que d’accès à l’éducation, de participation ou de protection. Le Fonds UNICEF en Israël n’a pas d’actions programmatiques opérationnelles sur son territoire qui requerraient un appel à la générosité publique.
Par ailleurs, le mandat de l’action de l’UNICEF s’inscrit toujours en pleine coopération avec les gouvernements. À ce jour, les autorités israéliennes n’ont pas fait appel à l’UNICEF pour répondre à la crise actuelle.
Le conflit en Israël et l’État de Palestine est particulièrement complexe. Pour comprendre ses origines, il faut remonter jusqu’aux évènements qui se sont produits à la fin de la Première Guerre mondiale. En savoir plus ici.