Journée mondiale de l’enfance : les 30 ans de la CIDE
Pour célébrer le trentième anniversaire de la signature de la Convention internationale relative aux droits des enfants, UNICEF France met en lumière l’importance de ce texte fondateur pour bâtir l’avenir des enfants.
Depuis la signature de la Convention internationale relative aux droits des enfants (CIDE) le 20 novembre 1989, d’importants progrès ont été réalisés en faveur des enfants. Santé, éducation, protection, droits civiques : les enfants sont mieux reconnus et la qualité de vie de millions d’entre eux s’est améliorée. Mais les enfants d’hier ne sont pas ceux d’aujourd’hui. Il nous faut donc adapter notre approche.
Il y a trente ans, Internet n’existait pas, les enjeux liés au changement climatique n’étaient pas pris en compte avec autant d’acuité, les guerres et les conflits – qui s’étalent dans le temps – ne provoquaient pas des flux de migration aussi importants. Tous ces défis constituent également des opportunités. Les enfants et les jeunes exigent la prise de mesures immédiates et nous nous devons de les écouter.
À travers le monde, les enfants défendent leurs droits. Et vous, qu’allez-vous faire ?
Des opérations symboliques pour un anniversaire marquant
Ce que nous bâtissons, nous le bâtissons pour nos enfants. C’est pour eux qu’il y a 30 ans, le 20 novembre 1989, les dirigeant.e.s de la planète ont pris l’engagement de construire un monde plus digne. La Convention internationale des droits de l’enfant est devenue la pierre angulaire garantissant le droit de chaque enfant à survivre, se développer, à apprendre, s’épanouir et à faire entendre sa voix. Avec l’opération « Lumières sur les droits de l’enfant »*, nous avons pour ambition de rendre visible et de déclarer au monde entier que notre engagement collectif envers les droits des enfants reste entier.
Dans la soirée du 19 au 20 novembre, des dizaines de lieux à travers la France ont été illuminés en bleu pour rappeler cet engagement. Retrouvez la liste de ces lieux ci-dessous :
Le point d’orgue de cette opération a eu lieu le 20 novembre au Panthéon, en partenariat avec le Centre des monuments nationaux. Avec UNICEF, environ 250 enfants et jeunes sont entré·e·s dans ce lieu exceptionnel pour rappeler que les enfants d’aujourd’hui sont les grand·e·s femmes et hommes de demain. Sans enfance protégée, il n’y a pas de grande destinée.
Les jeunes et enfants présents ont lu plusieurs extraits de la Convention, rappelant leurs droits existants, mais aussi leurs ambitions pour les droits de demain. Tous ensemble, ils ont procédé à la lecture de l’article 2.
Lors de la cérémonie, il a été rappelé qu’un enfant sur quatre vit dans une zone de conflit ou de catastrophe naturelle, que 385 millions sont dans une extrême pauvreté, que 51 millions n’ont pas d’état civil et donc aucune existence légale et que 30 millions sont obligés de se rendre dans un autre pays pour être en sécurité.
Le changement climatique, les conflits armés, les inégalités économiques, la santé mentale et l’accès à une information fiable sur Internet ont également été évoqués car ces phénomènes ont une incidence directe sur la capacité des enfants à exercer leurs droits. De nombreux enfants prennent déjà la parole sur ces sujets et font entendre leur point de vue. Et vous, qu’allez-vous faire ?
*réalisée avec le soutien de l’agence Sensation
Répondre aux défis de l’avenir
Chez UNICEF, nous nous emparons des grands sujets qui préoccupent aujourd’hui les enfants et les jeunes.
L’environnement et le changement climatique
Les changements climatiques pourraient constituer la menace la plus importante pour les droits de la prochaine génération d’enfants et pour les progrès réalisés au cours des 30 dernières années.
En raison des sécheresses et des inondations de plus en plus graves, il est plus difficile de produire de la nourriture dans certaines régions. Cela provoque une recrudescence de la malnutrition chez les enfants. L’eau se fait également plus rare et des enfants sont acculés à consommer une eau non potable, souvent source de maladies mortelles. On estime que plus de 500 millions d’enfants vivent dans des régions très régulièrement frappées par des inondations. Près de 160 millions vivent quant à eux dans des régions connaissant de très graves sécheresses.
Nous mettons en place des systèmes d’approvisionnement en eau en mesure de résister aux cyclones et à la contamination par l’eau de mer. Nous renforçons les structures scolaires et faisons en sorte que les enfants soient préparés au mieux en cas de catastrophe. Nous veillons également à ce qu’au sein de chaque communauté, des services de santé abordables soient accessibles.
Grandir malgré les conflits et les catastrophes naturelles
On estime qu’aujourd’hui, 25% des jeunes vivent dans une région touchée par un conflit ou une catastrophe. Cela a perturbé la scolarisation de 75 millions d’enfants et de jeunes qui ont dû quitter leur environnement familier pour se réfugier ailleurs, dans leur propre pays ou à l’étranger. Des enfants non scolarisés, c’est une génération perdue qui ne dispose pas des moyens de se développer à l’âge adulte. C’est la raison pour laquelle l’éducation des enfants touchés par des catastrophes ou des conflits est une priorité. Le recours au numérique peut nous aider à améliorer les choses.
Dans plusieurs pays pilotes, nous travaillons avec Microsoft et l’université de Cambridge pour mettre en place une plateforme d’apprentissage en ligne, ce qui permet de poursuivre la scolarisation où que l’on se trouve.
Répondre aux préoccupations liées à la santé mentale
Le suicide est aujourd’hui la troisième cause de mortalité chez les jeunes de 15 à 19 ans et la dépression est une des principales causes de handicap. La santé mentale n’est toutefois pas considérée comme prioritaire et les fonds alloués à cette problématique ne sont pas à la hauteur des besoins. Il est nécessaire d’agir en amont, de dépister le plus tôt possible les troubles pour accompagner convenablement jeunes et enfants et éviter des pertes tragiques.
Nous organisons des campagnes de discussion dans les établissements scolaires pour encourager les gens à parler de santé mentale sans honte. Au Kazakhstan, où le taux de suicide des jeunes est l’un des plus élevés au monde, nous sensibilisons les communautés, nous formons le personnel pour identifier les élèves en danger et nous orientons les jeunes vers des professionnels de la santé mentale. Dès l’école primaire, le sujet est pris en compte pour montrer aux plus jeunes qu’il n’y a pas de honte à demander de l’aide.
Les migrations
Nous vivons dans un monde où au moins 30 millions d’enfants sont installés ailleurs que dans leurs pays d’origine. Dans de nombreux cas, c’est l’urgence qui les a obligés à entreprendre ce périple loin de chez eux.
Dans l’espoir d’une vie meilleure, l’exode rural se développe dans plusieurs pays. Mais dans un pays sur quatre, la mortalité infantile est plus forte en ville qu’à la campagne. La déscolarisation y est aussi plus fréquente.
Pour protéger les enfants, quel que soit leur statut migratoire, nous demandons aux Etats de faire prévaloir l’intérêt supérieur de l’enfant. Les familles ne doivent pas être séparées et il faut recourir aux foyers et aux familles d’accueil plutôt qu’à de la détention.
Des enfants sans existence officielle
Chaque enfant doit pouvoir disposer d’une identité juridique. Cela implique que sa naissance soit enregistrée et qu’il dispose d’une nationalité. Or, parmi les enfants nés aujourd’hui, un quart risque de ne jamais avoir de certificat de naissance ou de passeport. Un enfant non enregistré est de fait apatride et n’a pas d’existence pour les autorités.
Nous collaborons aux côtés des Etats pour que partout, chaque enfant soit enregistré au moment de sa naissance. Grâce aux technologies numériques, il est désormais possible d’atteindre des zones isolées.
Acquérir des compétences utiles pour l’avenir
Pour offrir un avenir aux enfants, il faut qu’ils disposent des outils de demain. Or, la mobilité économique est au point mort depuis 30 ans. Toute une génération est engoncée dans un cycle de pauvreté hérité de la génération précédente.
Chez UNICEF, nous voulons faire en sorte que chaque jeune reçoive une forme d’éducation, d’apprentissage ou de formation pour que chacun et chacune dispose d’un emploi d’ici à 2030. Formés, les jeunes peuvent créer eux-mêmes de nouvelles opportunités.
Se protéger en ligne
Internet n’a pas été conçu en prenant en compte les droits des enfants, mais ils sont de plus en plus nombreux à utiliser cette plateforme. Ils doivent être protégés du harcèlement et des contenus néfastes et leur consentement éclairé est un prérequis fondamental.
Disposer d’informations sûres et vérifiées
Les fausses nouvelles (fake news) contribuent à miner les sociétés en sapant la confiance dans les institutions. Cela a des impacts graves, comme on a pu l’observer avec la résurgence de la rougeole dans des pays riches, après que de fausses informations ont été propagées sur le vaccin contre la rougeole.
L’école doit former les enfants à mieux discerner le vrai du faux en ligne.