L'univers UNICEF France

Il s'agit d'une plateforme en ligne innovante qui facilite l’accès aux données existantes sur la situation des droits de l’enfant, notamment en France.

Découvrir
Ville amie logo

297 villes et intercommunalités ont intégré le réseau Ville amie des enfants pour le mandat 2020/2026. Rejoignez le grand réseau Ville amie des enfants.

Découvrir
My Unicef logo

Trouvez des informations,
des activités ludiques et éducatives, des ressources pédagogiques ou comment créer un projet solidaire.

Découvrir

Le programme École amie
des droits de l’enfant vise à faire de l’école un lieu plus juste, plus inclusif et plus participatif.

Découvrir
©UNICEF/UN0439618/Dejongh

Notre boutique en ligne solidaire fait peau neuve

En savoir plus
© UNICEF/UN0433700/Moreno Gonzalez

Jungle de Darien : l'année 2021 enregistre le nombre le plus élevé jamais atteint d'enfants migrants

Près de 19 000 enfants ont traversé la frontière entre la Colombie et le Panama cette année.

Panama City, le 11 octobre 2021 – Le nombre d’enfants migrants qui traversent à pied le fossé de Darien a atteint un niveau record, a averti UNICEF aujourd’hui. Le passage de Darien, une jungle montagneuse qui sépare la Colombie du Panama, est l’un des endroits les plus dangereux pour les migrants qui tentent d’atteindre l’Amérique du Nord.

Près de 19 000 enfants migrants ont traversé le gouffre de Darien depuis le début de l’année, soit près de trois fois plus que le nombre enregistré au cours des cinq années précédentes réunies. Plus d’un migrant sur cinq qui traverse la frontière entre la Colombie et le Panama est un enfant. La moitié d’entre eux ont moins de cinq ans.

Une traversée périlleuse

Dans cette forêt tropicale dense, les familles migrantes avec enfants sont particulièrement exposées à la violence, notamment aux abus sexuels, à la traite et à l’extorsion de fonds par des bandes criminelles. Les enfants qui traversent le passage de Darien risquent également de contracter la diarrhée, des maladies respiratoires, la déshydratation et d’autres affections qui nécessitent une attention immédiate.

« Chaque enfant qui traverse le gouffre de Darien à pied est un survivant », a déclaré Jean Gough, directrice régionale d’UNICEF pour l’Amérique latine et les Caraïbes. « Au plus profond de la jungle, les vols, les viols et la traite des êtres humains sont aussi dangereux que les animaux sauvages, les insectes et le manque absolu d’eau potable. Semaine après semaine, d’autres enfants meurent, perdent leurs parents ou sont séparés de leurs proches au cours de ce voyage périlleux. Il est consternant que des groupes criminels profitent de ces enfants alors qu’ils sont les plus vulnérables. »

En 2021, au moins 5 enfants ont été retrouvés morts dans la jungle. Depuis le début de l’année, plus de 150 enfants sont arrivés au Panama sans leurs parents, dont certains sont des nouveau-nés – une augmentation de près de 20 fois par rapport à l’année dernière.

Le viol, instrument de terreur

Dans la jungle de Darien, la violence sexuelle est de plus en plus utilisée intentionnellement par les gangs criminels comme un instrument de terreur. Entre janvier et septembre 2021, UNICEF a enregistré 29 rapports d’abus sexuels sur des adolescentes pendant le voyage. De nombreuses autres femmes ont signalé des abus sexuels.

« Jamais auparavant nos équipes sur le terrain n’ont vu autant de jeunes enfants traverser le fossé de Darien -souvent non accompagnés. Un afflux aussi rapide d’enfants en provenance d’Amérique du Sud et se dirigeant vers le nord doit être traité de toute urgence comme une grave crise humanitaire par l’ensemble de la région, au-delà du Panama », a déclaré Jean Gough.  

Des migrants de plus de 50 nationalités différentes, originaires d’Afrique et d’Asie du Sud, empruntent cette route pour se rendre aux États-Unis. La moitié des migrants sont originaires d’Haïti ; beaucoup d’entre eux ont des enfants nés au Chili ou au Brésil.  

En Colombie, UNICEF et ses partenaires apportent leur aide en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène, en particulier dans les zones de jetées de Necocli où plus de 1000 personnes, dont des enfants, attendent des solutions de transport vers le Panama. UNICEF travaille également avec les autorités locales pour identifier les enfants non accompagnés et séparés de leur famille grâce à des unités mobiles.

Protéger les enfants coûte que coûte

Au Panama, UNICEF et ses partenaires fournissent un soutien psychosocial et des services de santé aux enfants migrants, en particulier ceux qui ont été séparés de leurs parents. Nos équipes aident également à orienter les enfants qui ont subi des violences vers les services de protection locaux.

En collaboration avec le gouvernement panaméen, UNICEF distribue chaque jour de l’eau à 1000 personnes et des kits d’hygiène aux adolescentes et femmes migrantes dans les trois centres d’accueil pour migrants de Bajo Chiquito, Lajas Blancas et San Vicente.

Comme on s’attend à ce que le nombre d’enfants et de familles migrants dans le passage de Darien augmente encore dans les semaines et les mois à venir, UNICEF intensifie son intervention humanitaire pour répondre aux besoins urgents des enfants et des familles en déplacement au Panama et en Colombie.

Avec le soutien du Bureau de la population, des réfugiés et des migrations du Département d’État américain (PRM) et des opérations de protection civile et d’aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO), nos équipes et nos partenaires sur le terrain intensifient la fourniture de services essentiels tels que l’accès à la santé, à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement, la protection, le soutien psychosocial et la nutrition.

UNICEF appelle les gouvernements à assurer la protection des enfants en déplacement tout au long de leur voyage et à coordonner le déploiement d’une réponse humanitaire plus robuste dans tous les pays concernés. L’intégration des familles migrantes dans les communautés d’accueil doit être encouragée et les causes profondes qui les poussent à migrer doivent être traitées.