Les 10 conséquences du changement climatique sur l’accès à l’eau
Un cataclysme chasse l’autre, toujours plus terrifiant : inondations meurtrières en Libye et en République Démocratique du Congo, cyclones dévastateurs au Bangladesh et au Myanmar, épisodes prolongés de sécheresse dans la Corne de l’Afrique…
À cause de la multiplication et de la gravité des crises liées au réchauffement climatique, des millions d’enfants sont privés de la plus vitale des ressources : l’eau potable.
Ces phénomènes ont des conséquences directes sur l’environnement et sur la santé des populations, et plus particulièrement sur celle des enfants. Ainsi, l’absence d’eau provoquée par les sécheresses successives ou la contamination des rivières, des nappes phréatiques ou des réseaux entraîne des risques majeurs de maladies hydriques comme le choléra ou la typhoïde.
En Somalie, l’accès à l’eau presque impossible pour les exilés climatiques
Pays ravagé par les conflits et la famine, la Somalie subit de plein fouet les effets du changement climatique. Les régions au nord du pays traversent des vagues de sécheresse inédite alors que des pluies diluviennes s’abattent sur le sud et le centre.
Les chocs climatiques se succèdent et l’accès à l’eau potable se complexifie chaque jour un peu plus dans de nombreux pays et territoires, au nord comme au sud. Les fleuves et les rivières s’assèchent à une vitesse affolante et contraignent les familles à l’exil.
Pour la plupart, elles arrivent dans des camps déjà surpeuplés avec des conditions d’hygiène déplorables. Les infrastructures sanitaires sont presque inexistantes, l’eau potable est insuffisante et quand il y a en a, elle est polluée.
Les enfants, qui souffrent déjà de malnutrition, sont alors particulièrement vulnérables aux maladies d’origine hydrique comme les diarrhées ou le choléra.
La Zambie, prise entre sécheresse et choléra
Pays voisin du Zimbabwe, la Zambie a vécu une année 2023 marquée par une sécheresse importante, résultat du phénomène météo El Niño. Cette catastrophe a détruit les récoltes et aggravé les problèmes d’accès à l’eau pour 6 millions d’habitants.
Aux Comores : érosions côtières, inondations et choléra
Entre tensions politiques et pauvreté, les Comores sont aussi reconnues comme “particulièrement vulnérables” au changement climatique.
45% des plages de l’archipel ont été rongées par la mer, notamment à cause du dérèglement climatique. Au quotidien, cela se traduit par un risque élevé d’inondations pour les populations côtières. En septembre dernier, c’est la ville de Ntsaouéni sur la côte nord-est, qui a été touchée.
Ces catastrophes surviennent alors que les systèmes de santé, les infrastructures d’accès à l’eau et les services d’hygiène sont déjà fragiles. En 2023, on estime que 43% des élèves n’avaient pas accès à l’eau potable ni aux toilettes dans leurs écoles et qu’une grande majorité ne disposait pas de structures adéquates pour se laver les mains.
Toutes les conditions sont alors réunies pour que les virus se propagent rapidement. Et dans ce contexte, les cas de choléra deviennent vite incontrôlables. En 2024, l’archipel a connu sa plus importante épidémie de choléra depuis 2007. Rien qu’à Moroni, la capitale, les enfants comptent pour 67% des décès.
A l’approche de la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars prochain, l’UNICEF alerte :
- 1 milliard d’enfants, soit près de la moitié des enfants de la planète, sont exposés à un risque climatique extrêmement élevé
- Dans le monde, 600 millions d’enfants n’ont toujours pas accès à des services d’approvisionnement en eau potable. 1,1 milliard sont privés d’installations sanitaires et 689 millions vivent sans services d’hygiène de base.
- Chaque jour, plus de 1 000 enfants de moins de 5 ans meurent à cause d’une eau insalubre, soit 400 000 enfants chaque année.
- En 2022, 739 millions d’enfants dans le monde, soit 1 enfant sur 3, vivaient déjà dans une zone exposée à des pénuries d’eau élevées. Une situation alarmante que le changement climatique menace d’aggraver.
- En 2022, 436 millions d’enfants étaient en situation de vulnérabilité hydrique extrême. Concrètement, cela signifie qu’ils faisaient face à des pénuries d’eau élevées et n’avaient pas accès à des services d’approvisionnement en eau potable. Le Niger, la Jordanie, le Burkina Faso, le Yémen, le Tchad et la Namibie, figurent parmi les pays les plus touchés.
- Les maladies hydriques telles que le choléra, la typhoïde et les diarrhées aigües font partie des principales causes de décès chez les enfants de moins de 5 ans.
- On estime que l’accès insuffisant à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement, est responsable d’environ 50 % de la malnutrition dans le monde.
- Dans les zones de conflits, les enfants de moins de 5 ans ont 20 fois plus de risques de mourir de maladies diarrhéiques que des bombardements, et ce, en raison du manque d’accès à l’eau.
- D’ici 2040, on estime que près de 1 enfant sur 4 vivra dans des zones de stress hydrique extrêmement élevé, c’est-à-dire dans des zones où la demande en eau dépasse les ressources disponibles.
- Les catastrophes météorologiques ont entraîné 43,1 millions de déplacements d’enfants en six ans. Pour les populations déplacées, les difficultés d’accès à l’eau sont exacerbées.
Partout dans le monde, des millions d’enfants ont difficilement accès à l’eau potable. Au-delà des conséquences directes sur leur santé, les difficultés d’accès à cette ressource vitale retardent leur développement, leur bien-être et même leur éducation.
Chacun à un rôle à jouer