La diarrhée tue plus d’enfants que le sida, le paludisme et la rougeole réunis malgré l’existence de traitements peu couteux et efficaces.
« Il est tragique que la diarrhée, qui ne constitue qu’un désagrément mineur dans le monde développé, tue environ 1,5 million d’enfants chaque année, déclare Ann Veneman, directrice générale de l’Unicef. Des traitements peu onéreux et efficaces existent, mais dans les pays en développement seulement 39% des enfants souffrant de diarrhée reçoivent le traitement recommandé. »
L’Unicef et l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) publient aujourd’hui un rapport accablant intitulé, Diarrhée – Pourquoi les enfants meurent encore et ce que l’on peut faire.
Des vaccins existent
La diarrhée est un symptôme commun d’une infection gastro-intestinale, qui peut avoir plusieurs sources. Cependant, une poignée d’organismes sont responsables des cas les plus graves, dont l’un, le Rotavirus, est responsable de plus de 40% de toutes les hospitalisations d’enfants de moins de 5 ans liées à la diarrhée. Un nouveau vaccin contre le Rotavirus a fait ses preuves en termes de sécurité et d’efficacité, mais il est largement inaccessible dans la plupart des pays en développement.
Bien que la plupart des épisodes diarrhéiques soient sans gravité, les cas aigus peuvent entraîner une perte significative de fluides et la déshydratation. Cette déshydratation peut entraîner la mort si les fluides ne sont pas rapidement compensés. La thérapie de réhydratation orale est la pierre angulaire du remplacement des fluides. Un remède simple, bon marché et efficace pour empêcher la déshydratation des enfants souffrant de diarrhée.
Eau insalubre, assainissement et hygiène
Quelque 88% des décès dus à la diarrhée dans le monde sont attribuables à l’eau insalubre, un assainissement inadéquat et une mauvaise hygiène. En 2006, environ 2,5 milliards de personnes dans le monde ne disposaient pas d’installations sanitaires adaptées et environ 1 personne sur 4 dans les pays en développement pratiquait la défécation en plein air.
L’accès à l’eau potable et des bonnes pratiques d’hygiène sont extrêmement efficaces pour prévenir la diarrhée infantile. Le lavage des mains avec du savon a démontré une réduction des maladies diarrhéiques de plus de 40%, ce qui en fait l’une des solutions les plus économiques pour réduire les décès dus à ce tueur trop souvent négligé.
Un plan d’action
La santé et l’alimentation des enfants sont également cruciales en raison de leur hypersensibilité à la diarrhée et aux dommages qu’elle entraîne. Les enfants sous-alimentés risquent davantage de souffrir plus souvent, plus gravement et plus longtemps d’épisodes diarrhéiques. Les crises répétées de diarrhée exposent également les enfants à une détérioration de leur statut nutritionnel.
Dans le rapport publié aujourd’hui, l’Unicef et l’OMS développent un plan d’action en 7 points pour lutter contre cette cause de mortalité infantile (lire encadré).
Des campagnes ciblant la diarrhée infantile dans les années 70 et 80 ont été couronnées de succès en informant les soignants et en passant à l’échelle les thérapies de réhydratation orale. Les campagnes menées promettaient des résultats mais l’attention s’est ensuite portée sur d’autres problèmes de santé. Il est maintenant urgent de porter l’attention et les ressources sur le traitement et la prévention de la diarrhée.
Lire l’intégralité du rapport Diarrhée – Pourquoi les enfants meurent encore et ce que l’on peut faire (en anglais).