Déclaration conjointe de Catherine Russell, Directrice Générale de l’UNICEF, de Natalia Kanem, Directrice Générale de l’UNFPA, du Docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur Général de l’OMS, de Sima Bahous, Directrice Exécutive de l’ONU Femmes, et de Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
Banjul / Genève / New York, le 15 juillet 2024 – « Suite au vote aujourd’hui de l’Assemblée nationale de la Gambie, nous saluons la décision du pays de maintenir l’interdiction des mutilations génitales féminines (MGF), réaffirmant ses engagements en faveur des droits de l’homme, de l’égalité des sexes et de la protection de la santé et du bien-être des filles et des femmes.
Les mutilations génitales féminines (MGF) consistent à couper ou à enlever une partie ou la totalité des organes génitaux externes de la femme. Pratiquées le plus souvent sur des nourrissons et des jeunes filles, elles peuvent entraîner de graves dommages physiques et psychologiques immédiats et à long terme, notamment des infections, des complications liées à la procréation et des troubles de stress post-traumatique.
Le Women’s (Amendment) Act, 2015, une étape cruciale pour faire progresser l’égalité des sexes, est l’aboutissement d’années de plaidoyer, d’engagement communautaire et d’éducation visant à éradiquer cette pratique néfaste et à atteindre les cibles de l’Objectif de développement durable (5.3). Il est donc crucial que ces protections juridiques restent en place.
Des progrès significatifs
La décision de maintenir l’interdiction des mutilations génitales féminines est conforme aux engagements internationaux et régionaux de la Gambie visant à prévenir les pratiques préjudiciables aux filles et aux femmes, conformément à la Convention relative aux droits de l’enfant, à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, à la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant et au protocole de Maputo protégeant les droits des femmes africaines.
Outre la reconnaissance de cette décision cruciale du parlement national, nous saluons les efforts inlassables des survivantes, des activistes, des organisations de la société civile et des groupes confessionnels qui œuvrent pour mettre fin aux MGF. Le maintien de l’interdiction soutient ces initiatives locales, qui sont essentielles pour mettre fin à toutes les formes de violence, y compris les pratiques néfastes, à l’encontre des filles et des femmes, et pour offrir un avenir plus sûr et plus sain aux filles et aux femmes en Gambie et ailleurs.
On ne saurait trop insister sur la fragilité des progrès accomplis pour mettre fin aux mutilations génitales féminines. Les attaques contre les droits des femmes et des filles dans les pays du monde entier ont eu pour conséquence que des progrès durement acquis risquent d’être perdus. Dans certains pays, les progrès ont été bloqués ou inversés en raison de l’opposition aux droits des filles et des femmes, de l’instabilité et des conflits, ce qui a perturbé les services et les programmes de prévention.
Malgré des mesures insuffisantes
C’est pourquoi les interdictions législatives des MGF, bien qu’elles constituent une base essentielle pour les interventions, ne peuvent à elles seules mettre fin aux MGF. Aujourd’hui, plus de 73% des filles et des femmes âgées de 15 à 49 ans dans le pays ont déjà subi cette pratique préjudiciable, et nombre d’entre elles l’ont subie avant leur cinquième anniversaire.
Ces derniers mois ont mis en évidence la nécessité de poursuivre les actions de plaidoyer pour faire progresser l’égalité des sexes, mettre fin à la violence à l’encontre des filles et des femmes et préserver les acquis afin d’accélérer les progrès pour mettre fin aux mutilations génitales féminines. Ils soulignent également l’importance de s’engager avec les communautés et les organisations de base, de travailler avec les chefs traditionnels, politiques et religieux, de former les travailleurs de la santé et de sensibiliser efficacement la population aux méfaits de cette pratique.
L’aide aux victimes de mutilations génitales féminines est plus urgente que jamais. Nombre d’entre elles souffrent des dommages physiques et psychologiques à long terme qui peuvent résulter de cette procédure, et ont besoin de soins médicaux et psychologiques complets pour guérir des cicatrices infligées par cette pratique néfaste.
Nous restons déterminés à soutenir le gouvernement, la société civile et les communautés de Gambie dans leur lutte contre les mutilations génitales féminines. Ensemble, nous ne devons pas relâcher nos efforts tant que nous n’aurons pas fait en sorte que toutes les filles et les femmes puissent vivre à l’abri de la violence et des pratiques néfastes et que leurs droits, leur intégrité corporelle et leur dignité soient respectés. »
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Consulter le dernier rapport mondial de l’UNICEF sur les mutilations génitales féminines ICI
Notes aux rédactions :
À propos de l’UNICEF
L’UNICEF travaille dans certains des endroits les plus difficiles du monde, pour atteindre les enfants les plus vulnérables. Dans plus de 190 pays et territoires, nous travaillons pour chaque enfant, partout, afin de construire un monde meilleur pour tous. Pour plus d’informations sur l’UNICEF et son travail, visitez : www.unicef.org
À propos de l’UNFPA :
L’UNFPA est l’agence directrice des Nations Unies en charge des questions de santé sexuelle et reproductive. Sa mission est de créer un monde dans lequel chaque grossesse est désirée et chaque accouchement sans danger. Un monde dans lequel chaque jeune réalise pleinement son potentiel. L’UNFPA appelle à la réalisation des droits sexuels et reproductifs pour tous et soutient l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, y compris la planification familiale volontaire, des soins de santé maternelle de qualité et une éducation sexuelle complète. Site officiel du Fonds des Nations Unies pour la population (unfpa.org)
À propos de l’OMS :
Dédiant ses efforts à la santé et au bien-être de tous les peuples et guidée par la science, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dirige et défend les initiatives mondiales visant à offrir à chacun, partout, une chance égale de vivre en sécurité et en bonne santé. En tant qu’agence des Nations Unies pour la Santé, nous faisons le lien entre les nations, les partenaires et les acteurs de première ligne dans plus de 150 endroits à travers le monde. Nous menons la réponse mondiale aux urgences sanitaires, prévenons les maladies, abordons les causes profondes des problèmes de santé et élargissons l’accès aux médicaments et aux soins de santé. Notre mission est de promouvoir la santé, d’assurer la sécurité mondiale et de servir les populations vulnérables. Site officiel de l’Organisation mondiale de la Santé (who.int)
À propos de ONU Femmes :
ONU Femmes est l’organisation des Nations Unies consacrée à l’égalité des genres, mettant en œuvre des programmes, des politiques et des normes visant à défendre les droits fondamentaux des femmes et à faire en sorte que chaque femme et chaque fille puisse réaliser pleinement son potentiel dans sa vie. Site officiel de l’ONU Femmes (unwomen.org)
À propos du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) :
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) est la principale entité des Nations Unies en matière de droits de l’homme. Nous représentons l’engagement de la communauté internationale envers la promotion et la protection de l’ensemble des droits de l’homme et des libertés stipulés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Site officiel du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (ohchr.org)