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La Méditerranée centrale doit cesser d'être la sépulture d'enfants innocents

Genève, le 15 avril 2025 – « Il y a dix ans, environ 1 050 personnes sont montées à bord d’une embarcation de fortune à Tripoli, en Libye, sur un bateau en bois de la longueur d’un court de tennis. Beaucoup d’entre elles fuyaient la guerre et les conflits. Elles espéraient trouver refuge en Europe. Mais à la tombée de la nuit, leur bateau surchargé a coulé, tuant 1 022 passagers. Seuls 28 ont survécu.

Malgré les promesses et les « plus jamais ça » formulés après la catastrophe de 2015, on estime que 3 500 enfants sont morts ou ont disparu depuis en tentant le même voyage vers l’Italie, ce qui représente environ un enfant par jour. Au total, plus de 20 800 personnes ont perdu la vie sur cette route périlleuse.

Nous savons que ces chiffres sont probablement sous-estimés. De nombreux naufrages ne sont pas recensés et beaucoup ne laissent aucun survivant. Dans de nombreux cas, il est impossible de vérifier l’âge des personnes décédées. Mais leur nombre réel est probablement beaucoup plus élevé.

Les enfants représentent près de 17 % des personnes qui traversent la Méditerranée centrale pour rejoindre l’Italie. Parmi eux, environ 70 % voyagent seuls, sans parent ni tuteur légal.

Les enfants qui arrivent en Europe ont fui la guerre, les conflits, la violence ou l’extrême pauvreté. Ils ont été exposés à de multiples dangers tout au long du périple, constamment confrontés au risque d’exploitation et d’abus.

Désespérés, ils ont risqué leur vie pour atteindre un havre de paix. Beaucoup ont confié leur vie à des trafiquants qui n’ont qu’une seule préoccupation : l’argent. Pas la sécurité. Pas la moralité. L’argent.

Je l’ai constaté la semaine dernière à Lampedusa, où des enfants avaient été entassés dans des cales de chargement plongées dans l’obscurité et non ventilées. Certains ont débarqué en Italie avec la peau brûlée par un contact prolongé avec le carburant.

Voilà le prix à payer lorsqu’il n’existe pas de voies légales et sûres, un lourd tribut payé par les enfants. En attendant, l’argent continue de remplir les poches des trafiquants.

L’UNICEF travaille sur le terrain en Italie avec le gouvernement et d’autres partenaires pour répondre aux besoins immédiats des enfants et soutenir leur intégration à long terme dans les communautés où ils vivent désormais. Nous intervenons également dans les pays d’origine pour atténuer l’impact des problèmes qui alimentent les mouvements mondiaux de réfugiés et de migrants, qu’il s’agisse de la pauvreté, du changement climatique ou des conflits.

Les gouvernements doivent maintenant en faire plus. Nous leur demandons d’utiliser le Pacte sur la migration et l’asile pour donner la priorité à l’intérêt supérieur des enfants. Nous leur demandons de garantir une coordination des opérations de recherche et de sauvetage, un débarquement en toute sécurité, un accueil au sein de la communauté et l’accès aux services de demande d’asile. Ensemble, nous devons aussi en faire davantage pour nous attaquer aux causes profondes qui poussent les enfants à risquer leur vie.

Nous appelons au renforcement des investissements dans les services destinés aux enfants, car chaque enfant dans chaque centre d’accueil a le droit de bénéficier des mêmes droits et services qu’un enfant né au sein de l’Union européenne.

Nous entrons dans la période de l’année où l’afflux de migrants est le plus important. À Lampedusa, j’ai appris qu’environ 1 000 personnes étaient arrivées ces derniers jours, dont 80 enfants non accompagnés. La situation est actuellement sous contrôle et les procédures de transfert sont gérées assez rapidement et efficacement. Mais des inquiétudes subsistent quant à l’endroit où les enfants non accompagnés sont renvoyés, à la durée de leur séjour dans les centres de premier accueil et à ce qui se produira lorsque les flux d’arrivées s’intensifieront, inévitablement, à l’approche de l’été.

Dix ans après une tragédie qui aurait dû faire évoluer la situation, la triste réalité est que les promesses et les « plus jamais ça » n’ont pas été tenus. Face à un nombre toujours plus important d’enfants risquant leur vie pour trouver refuge, il est plus urgent que jamais d’œuvrer avec détermination et intégrité.

Nous devons agir maintenant. »