Au centre de l’Afrique, loin de l’attention médiatique, la République démocratique du Congo vit depuis plus de 30 ans une situation humanitaire alarmante. Près de la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda, les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sont prises dans un ensemble de crises entre rivalités ethniques, tensions politiques, conflits armés et catastrophes naturelles.
Une crise humanitaire complexe
Tirs d’obus, blessures par balles, viols à répétition, déplacements massifs, assassinats sanglants…Depuis 2021, la région a connu une résurgence des combats entre l’armée congolaise et les groupes rebelles, notamment le M23.
En janvier dernier, la violence a franchi de nouveaux seuils lorsque des membres du M23 et des soldats rwandais ont pris le contrôle de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Selon les estimations, au moins 900 personnes ont été tuées, 2 900 blessées et plus de 700 000 ont dû fuir une nouvelle fois les camps de déplacés.
Le 3 février, quelques jours après la prise de Goma, le M23 avait décrété unilatéralement un cessez-le-feu humanitaire. Pourtant, 48h après, le 5 février 2025, une nouvelle offensive a été lancée dans l’est du pays, à une centaine de kilomètres de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu.
Les populations victimes d’exactions
Au cœur du chaos, des centaines d’enfants ont été séparés de leurs proches. Ils se retrouvent ainsi à la merci des groupes armés, exposés aux risques d’enlèvement, d’enrôlement et de violences en tout genre.
Les femmes et les jeunes filles, sont elles aussi particulièrement exposées aux risques de viols et d’agressions sexuelles. Au cours des dernières semaines, 45 cas de violences sexuelles sur mineures ont été référés à l’hôpital Virunga de Goma. Mais en réalité, ces chiffres pourraient être bien plus élevés.
“La population a été exposée à des événements traumatisants. Les souffrances des familles et celle des enfants sont inimaginables. ”
Une crise de déplacement sans précédent
Avec près de 6 millions de personnes déplacées majoritairement dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, la situation en RDC est aussi une des plus grandes crises de déplacement au monde.
Pour les familles qui ont fui les violences, la vie dans ces refuges précaires est parsemée d’obstacles : manque d’eau potable, de nourriture, de médicaments, etc.
“Nous ne vivons pas dans de bonnes conditions. Il n’y a pas d’eau potable par exemple, ni même de toilettes.”
Dans ce contexte d’insécurité et d’insalubrité, les maladies se propagent à une vitesse inquiétante. Les hôpitaux sont pillés, certains sont encerclés par les groupes armés et difficiles d’accès. Les familles peinent ainsi à recevoir les soins médicaux dont elles ont urgemment besoin.
Résultat, en 2023, le pays a connu sa pire épidémie de choléra en 6 ans. Plus de 54 000 cas ont été recensés, notamment dans le Nord-Kivu, la province la plus touchée.
En 2024, c’est la Mpox, maladie extrêmement contagieuse qui a menacé les vies de milliers d’enfants. Plus de 64 000 potentiels cas ont été identifiés et 1 341 décès recensés.
Au-delà des conflits, la menace des catastrophes naturelles plane aussi sur les populations. En novembre 2023, le Sud-Kivu a connu des coulées de boues qui ont détruit plus de 3 000 maisons et poussé près de 100 000 personnes à se déplacer.
Quelques mois plus tard, en février 2024, 18 des 26 provinces du pays ont été touchées par des pluies diluviennes causant les pires inondations en 60 ans.
L’aide humanitaire apportée par l’UNICEF en RDC
Présentes sur place depuis 1963, nos équipes poursuivent leurs actions pour que chaque enfant soit protégé, et ce, malgré les défis croissants.
Depuis l’escalade des violences en janvier 2025,
- L’UNICEF a fourni du matériel médical (kits de base, kits anti-paludisme, kits obstétriques et chirurgicaux) à diverses structures médicales. Au total, ces fournitures permettront de répondre aux besoins de 50 000 personnes.
- En plus des 30 points déjà existants, 6 points de traitement de l’eau potable ont été mis en place le long du lac Kivu
- Nous avons distribué des kits d’hygiène aux foyers les plus vulnérables
- 393 enfants séparés ont été identifiés. Parmi eux, 320 ont été réunis avec leurs proches.
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