Elément clé du développement dans les régions arides et semi-arides, l’eau est également un enjeu vital dans les pays riches.
Aujourd’hui, l’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires de base est un enjeu mondial. 7 millions de personnes, dont au moins 2 millions d’enfants de moins de 5 ans, meurent chaque année de maladies liées à l’eau. Et 1,4 milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau potable.
En Ethiopie, l’un des pays les plus pauvres du monde, où seulement 30% des ménages ont accès à l’eau potable, les populations vivent sous la double menace de la sécheresse et du manque de nourriture. « 2003 a été l’année de la plus grande sécheresse. 13,2 millions de personnes ont été affectées, vivant sous perfusion de l’aide internationale », explique Bjorn Ljungqvist, représentant de l’UNICEF en Ethiopie. « Grâce à l’aide des pays européens, l’UNICEF a pu fournir de l’eau potable à 2,6 millions d’Ethiopiens. Maintenant que l’urgence est passée, que les médias se sont retirés, ils ont plus que jamais besoin de notre aide. L’accès à l’eau potable est essentiel pour qu’ils continuent à vivre et à se développer. »
Aux quatre coins du monde, des millions de personnes, en particulier des femmes et des enfants, passent une grande partie de leurs journées à la recherche de « l’or bleu ». C’est non seulement du temps qu’ils ne pourront consacrer à leur famille ou qu’ils ne pourront passer à l’école, mais sans un approvisionnement régulier en eau, ils risquent la maladie, l’infection, parfois la mort.
Elément clé du développement dans les régions arides et semi-arides, l’eau est également un enjeu vital dans les pays riches. Indispensable aux hommes, et nécessaire à l’agriculture et à l’industrie, dont la consommation est en constante augmentation, l’eau ne doit plus être considérée comme une ressource illimitée. Dans certaines régions particulièrement pauvres en ressources hydriques, la pénurie pourrait engendrer des conflits aussi graves que ceux liés à la politique, la religion ou le pétrole.
Comme la pauvreté, l’eau est répartie de façon inégale dans le monde. La consommation en eau est irrémédiablement liée aux disparités économiques qui sévissent aux quatre coins de la planète. La consommation quotidienne en eau par habitants dans les zones résidentielles s’élève à 600 litres en Amérique du Nord et au Japon, entre 250 et 350 litres en Europe, elle est de 10 à 20 litres en Afrique sub-saharienne.
400 millions d’enfants (soit presque un cinquième de la population enfantine mondiale) sont privés des 20 litres quotidiens d’eau salubre auxquels ils devraient avoir droit. Or c’est le minimum nécessaire pour répondre aux besoins quotidiens de base : boire, cuisiner et se laver. Fournir aux enfants cette petite quantité d’eau peut se faire de façon simple, peu coûteuse et rapide, comme on l’a prouvé dans la région du tsunami. D’ici à 2015, c’est la volonté des gouvernements de sauver les personnes les plus pauvres qui prouvera leur engagement envers les Objectifs de Développement pour le Millénaire (ODM).
4 000
1,6 millions
Des millions d’enfants souffrent de parasitoses, associées à la malnutrition et l’anémie. Sur 6,5 milliards d’habitants dans le monde, 1,4 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable. 2,3 milliards de personnes (1 tiers des habitants de la planète) ne disposent d’aucune installation sanitaire.
118,9 millions d’enfants de moins de 15 ans souffrent de bilharziose, une grave maladie qui atteint le foi et les intestins. Les pays en développement et en transition auront besoin de 180 milliards d’euros par an pour garantir la sécurité de l’eau au cours des 25 prochaines années.
L’UNICEF en action
Depuis 1990, le nombre de personnes utilisant de l’eau salubre dans le monde a considérablement augmenté, passant de 77 à 83 pour cent, soit un milliard de plus. Mais il reste beaucoup à faire. L’UNICEF développe des programmes d’éducation en matière d’hygiène et d’approvisionnement en eau et installations sanitaires dans plus de 90 pays dans le monde.
Lors de situations d’urgence, comme lors du tsunami du 26 décembre dernier, l’UNICEF vient en aide dans les 24 heures aux populations dont les vies sont menacées par le manque d’eau et les maladies. Dans les pays d’Asie du Sud ravagés par les raz-de-marée, l’UNICEF a distribué des milliers de bouteilles d’eau, des centaines de citernes et de réservoirs d’eau et aidé les autorités à restaurer les réseaux de distribution de l’eau détruits par les vagues géantes. L’agence a également pris en charge l’installation de milliers de latrines dans les camps de secours, dont 3 500 latrines au Sri Lanka.
Historique sur le travail de l’UNICEF dans le domaine de l’eau :
- Années 60 : aide de l’UNICEF dans les crises provoquées par la sécheresses, forages rapides et création de puits équipés de pompe à main
- Années 70 : mise en place de programmes plus ambitieux à l’échelle nationale avec installation de forages et de système d’adduction d’eau par gravité, projets de protection des sources et de puits et amélioration des sources d’eau traditionnelles en régions rurales.
- Années 80 : l’UNICEF privilégie l’assainissement, l ‘éducation en matière d’hygiène, une participation plus soutenue de la communauté et un plus grand rôle des femmes dans les projets d’eau et d’assainissement.
- Années 90 : l’UNICEF va au delà de la simple prestation de services, en axant ses travaux sur l’utilisation de l’eau, les programmes opérationnels, l’entretien et la durabilité.
- Années 2000 : parmi les 5 priorités de l’UNICEF, 3 sont directement liées à l’eau :
- a) L’éducation des filles : les filles seront plus susceptibles de se rendre à l’école si elles sont libérées des tâches domestiques et si elles ont accès à des installations sanitaires sûres, propres et exclusivement dédiées aux filles au sein de l’école.
- b) Le développement du jeune enfant : une eau salubre, des installations sanitaires appropriés et une bonne hygiène sont essentiels pour aider les jeunes enfants à bien démarrer dans la vie.
- c) Le VIH/Sida : une bonne hygiène, l’assainissement et l’eau dans les foyers permettent d’une part de protéger les personnes séropositives et malades du Sida contre les infections à germes opportunistes et de fournir les services de base aux communautés touchées par la maladie.