17 des 21 pays de la région sont confrontés à une ou plusieurs épidémies.
Nairobi, 19 février 2025 – Les urgences de santé publique, notamment les épidémies de choléra, de mpox et, plus récemment, de fièvres hémorragiques virales, constituent une menace majeure pour la sécurité et le bien-être de millions d’enfants en Afrique de l’Est et australe, a déclaré aujourd’hui l’UNICEF.
Le grand nombre de crises sanitaires, souvent aggravées par des chocs climatiques, affecte des communautés déjà vulnérables et accentue les risques pour les enfants de la région.
« La fréquence alarmante des urgences de santé publique et des épidémies dans la région compromet les filets de sécurité indispensables aux enfants et les prive de leur droit à un environnement sûr et stimulant », a déclaré Etleva Kadilli, directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe. « Les acteurs mondiaux et régionaux doivent s’unir pour renforcer les systèmes de protection mis en place par les familles, les communautés et les services publics afin de garantir que chaque enfant puisse s’épanouir, même face à de multiples défis ».
Les services de santé sous pression
En 2025, 17 pays d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe sont confrontés à de multiples situations d’urgence en matière de santé publique, dont la plupart sont des épidémies de maladies évitables par la vaccination telles que la polio, la rougeole et la diphtérie. Des années de stagnation et de baisse des taux de vaccination dans de nombreux pays de la région ont entraîné une résurgence de ces maladies évitables.
La région connaît d’importantes épidémies de fièvres hémorragiques virales, notamment la maladie à virus de Marburg en Tanzanie et la maladie d’Ebola (variante soudanaise) en Ouganda. De plus, la mpox demeure une préoccupation sanitaire majeure, en particulier au Burundi et en Ouganda, avec des risques de transmission transfrontalière en raison des importants mouvements de population.
Par ailleurs, le choléra touche actuellement 12 pays, dont l’Angola, le Burundi, le Soudan du Sud, la Zambie et le Zimbabwe. La région enregistre le plus grand nombre de décès dus au choléra et à la diarrhée aqueuse aiguë dans le monde.
Les enfants, particulièrement vulnérables
Les enfants sont particulièrement vulnérables aux conséquences physiques de ces maladies en raison de leur système immunitaire encore en développement et de leurs caractéristiques physiologiques uniques. Les risques sont encore plus grands pour les enfants souffrant de malnutrition.
En outre, lorsqu’un membre de la famille tombe malade, les enfants sont plus susceptibles de ressentir une détresse psychologique et sont exposés à un risque accru d’abus, de violence ou même de travail forcé, utilisé comme stratégie de survie par les familles touchées.
Les risques sont particulièrement élevés pour les filles, qui sont souvent chargées de prendre soin des membres de leur famille malades. L’accumulation de crises aggrave leur situation, les exposant à un risque accru d’abus sexuels, de violence et d’exploitation, notamment en raison de la séparation des familles, de la perturbation des services sociaux tels que l’éducation et les soins de santé, et de la précarité économique.
Ces crises simultanées et souvent cycliques exercent une pression considérable sur les capacités de réponse et compromettent les progrès réalisés dans le renforcement des services sociaux.
La réponse de l’UNICEF
Outre la fourniture de matériel de première nécessité, la collaboration avec les communautés et l’appui à l’accès à l’éducation, à la santé, à la nutrition, à l’eau et à l’assainissement, l’UNICEF œuvre dans toute la région pour protéger les enfants contre les abus, l’exploitation et la violence.
Les efforts incluent :
- Un soutien psychosocial pour les enfants ayant perdu un membre de leur famille ;
- La mise en place de solutions de prise en charge alternatives pour les enfants laissés seuls lorsque leur proche est en traitement ;
- L’assurance que les enfants guéris ne soient pas victimes de discrimination à leur retour chez eux ;
- L’établissement de systèmes de détection précoce et de référencement autour des centres de traitement pour prévenir et répondre aux cas de violence et d’abus sexuels.
L’UNICEF s’efforce également d’assurer la continuité des services essentiels aux enfants, de manière sûre, respectueuse et digne, pour les filles et les garçons de tous âges, y compris les enfants en situation de handicap et d’autres groupes vulnérables. Cependant, face à l’ampleur des urgences sanitaires, un financement accru et un soutien international restent essentiels.
« Dans toute situation d’urgence, ce sont les enfants et les personnes les plus vulnérables qui sont les plus durement touchés », a déclaré Etleva Kadilli. « Outre les investissements dans les infrastructures et les services essentiels, la promotion de la vaccination de routine et la prise en compte des déterminants sociaux de la santé, un financement durable des efforts de protection doit rester une priorité pour garantir le bien-être des enfants de la région ».