Le ministère fédéral de la Santé, en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et Gavi, l’Alliance du vaccin, a distribué aujourd’hui pour la première fois dans le pays des vaccins contre le paludisme afin de renforcer les efforts visant à protéger les enfants contre cette maladie mortelle.
Port-Soudan, Soudan, le 4 novembre 2024 – Ce lancement fait suite à l’arrivée du premier lot de 186 000 doses de vaccins antipaludiques au Soudan en octobre. Les vaccinations débuteront aujourd’hui dans les établissements de santé de 15 localités des États de Gedaref et du Nil Bleu, au bénéfice de plus de 148 000 enfants de moins de 12 mois. En 2025 et 2026, le vaccin sera introduit dans 129 localités du Soudan.
« Aujourd’hui marque une étape importante dans l’introduction du vaccin antipaludique au Soudan. Cette initiative reflète notre engagement fort et inébranlable dans la lutte contre le paludisme et notre détermination collective à protéger la vie de nos enfants. En nous concentrant sur la réduction de la mortalité due au paludisme chez les enfants de moins de cinq ans, nous franchissons une étape essentielle pour assurer un avenir plus sain et plus radieux à la prochaine génération. L’introduction de ce vaccin renforce non seulement notre engagement dans la lutte contre le paludisme, mais nous rapproche également d’un avenir où plus aucun enfant ne sera victime de cette maladie évitable. Ensemble, nous ouvrons la voie à un Soudan sans paludisme », a déclaré le Dr Heitham Mohamed Ibrahim Awadallah, ministre fédéral de la santé du Soudan.
Un nouvel outil essentiel dans la lutte contre la mortalité infantile
Le paludisme est l’une des maladies les plus meurtrières au monde, tuant près d’un demi-million d’enfants de moins de 5 ans chaque année en Afrique. Le Soudan présente les taux les plus élevés de paludisme dans la région de la Méditerranée orientale de l’OMS. En 2023, plus de 3,4 millions de cas de paludisme ont été recensés au Soudan et la maladie a fait environ 7 900 victimes, bien que les cas et les décès soient probablement largement sous-estimés en raison du conflit en cours et de la rupture des communications.
Le Soudan est l’un des 16 premiers pays africains, et le premier de la région de la Méditerranée orientale de l’OMS, à introduire le vaccin antipaludique, ce qui constitue une réussite remarquable dans un pays plongé dans un conflit permanent. Recommandé pour les enfants âgés de 5 à 12 mois, le vaccin devrait permettre de réduire le nombre d’hospitalisations et la mortalité dues à la maladie.
« Les opportunités offertes par l’introduction du vaccin dans le programme national de vaccination sont énormes », a déclaré Sheldon Yett, représentant de l’UNICEF au Soudan. « Ce vaccin est un nouvel outil essentiel dans notre lutte contre la mortalité infantile ».
Malgré l’effondrement de la couverture vaccinale
Au Soudan, l’insécurité et l’effondrement des systèmes de santé du pays ont entravé la distribution des vaccins et les activités de vaccination de routine. La couverture vaccinale nationale a chuté de 85 % avant la guerre à environ 50 %. Dans les zones de conflit en cours, les taux de vaccination s’élèvent en moyenne à 30 %, ce qui est extrêmement peu. La faible couverture vaccinale et les fréquentes épidémies, telles que le choléra, le paludisme, la rougeole et la polio, exposent des millions d’enfants non vaccinés à des maladies mortelles et pourtant évitables.
« Malgré d’énormes difficultés, le Soudan a pris aujourd’hui une mesure importante pour lutter contre le fléau du paludisme et protéger la population de maladies graves et de la mort », a déclaré le Dr Shible Sahbani, représentant de l’OMS au Soudan. « L’OMS continue de plaider en faveur d’une approche globale de la lutte contre le paludisme, en intégrant le vaccin antipaludique à d’autres mesures de prévention et de lutte ».
Le Ministère fédéral de la Santé, soutenu par ses partenaires UNICEF, OMS et EMPHENET, a élaboré un plan de déploiement du vaccin antipaludique et des stratégies de communication, a formé des agents de santé et impliqué les communautés, et a veillé à ce que la chaîne du froid soit suffisamment développée. Il continue également à mettre l’accent sur l’importance de la mise en œuvre de toutes les stratégies de lutte contre le paludisme et de l’ensemble des interventions.
L’espoir d’un avenir meilleur
« L’introduction du vaccin antipaludique aujourd’hui est une étape importante, en particulier dans le contexte du conflit actuel qui a perturbé les services de santé dans tout le Soudan. Ce résultat témoigne de la résilience et de la détermination du Ministère fédéral de la Santé et de ses partenaires, qui ont œuvré pour garantir l’accès à cet outil vital contre le paludisme. L’introduction du vaccin antipaludique ne représente pas seulement une étape cruciale dans la protection de la vie d’innombrables enfants, mais symbolise aussi l’espoir d’un avenir plus sain dans l’adversité. Gavi continuera à travailler avec ses partenaires pour améliorer la santé des enfants du Soudan », a déclaré Anne Cronin, responsable pays pour le Soudan chez Gavi.
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Notes aux rédactions :
Plus de 70 % des hôpitaux dans les zones touchées par le conflit ne sont pas opérationnels. Ils ont été endommagés ou détruits pendant le conflit, manquent de fournitures ou sont utilisés comme abris par les familles déplacées ou à d’autres fins. Les travailleurs de première ligne, notamment les infirmières, les médecins et d’autres membres du personnel essentiel, n’ont pas été payés depuis des mois. La livraison de vaccins et les activités de vaccination de routine ont été entravées par des problèmes de sécurité et des difficultés d’accès.
Au Soudan, on estime que 3,4 millions d’enfants de moins de 5 ans sont exposés à un risque élevé de maladies épidémiques, notamment la rougeole, le paludisme, la pneumonie, les maladies diarrhéiques et le choléra.
Paludisme et vaccin antipaludéen :
- Selon le rapport mondial sur le paludisme 2023, le Soudan représente plus de 41 % des cas de paludisme et 49 % des décès dus au paludisme dans la région de la Méditerranée orientale de l’OMS, soit en moyenne 10 000 cas et 21 décès associés par jour.
- L’OMS recommande l’utilisation de vaccins antipaludiques pour la prévention du paludisme à Plasmodium falciparum (P. falciparum) chez les enfants vivant dans des zones où le paludisme est endémique, en donnant la priorité aux zones où la transmission est modérée ou élevée.
- P. falciparum est le parasite le plus mortel du paludisme.
- Au Soudan, 89 % des cas de paludisme signalés sont dus à P. falciparum et 11 % à P. vivax.
- Le vaccin offre une protection supplémentaire contre le paludisme. Les enfants doivent recevoir 4 doses pour bénéficier d’une protection optimale.
- Les enfants vaccinés doivent continuer à utiliser des moustiquaires imprégnées d’insecticide la nuit et prendre d’autres mesures de prévention.
- Les enfants âgés de 5 à 18 mois seront vaccinés selon un calendrier de quatre doses afin d’obtenir la meilleure protection contre le paludisme à P. falciparum.
- Dans le cadre du déploiement du vaccin antipaludique au Soudan, les nourrissons âgés de 5 à 12 mois peuvent recevoir la première dose du vaccin.