Alors que la composition du nouveau gouvernement vient d’être révélée, les 29 organisations et collectifs, réunis au sein de la Dynamique pour les Droits des Enfants, dénoncent l’absence de ministère de l’Enfance de plein exercice.
Paris, le 23 décembre 2024 – Pourtant, seule une telle instance pourrait mettre en œuvre une stratégie globale de l’enfance, capable de répondre efficacement et simultanément aux problématiques et urgences (logement, santé, éducation…) rencontrés aujourd’hui par les enfants en France et plus largement dans le monde.
En France,
- 1 enfant sur 5 vit sous le seuil de pauvreté ;
- 42 000 vivent à la rue ou dans des hébergements d’urgence ;
- 160 000 sont victimes de violences sexuelles chaque année ;
- A Mayotte, plus d’un habitant sur deux est un enfant, premières victimes des conséquences de la survenue du cyclone Chido.
Dans le monde,
- 460 millions vivent dans des situations de conflits dans le monde
- 250 millions ne sont pas scolarisés
Ces chiffres sur l’Enfance ne sont malheureusement que quelques exemples d’une situation qui s’aggrave de jour en jour et qui impose des mesures de toute urgence. Alors que de nombreuses associations et collectifs ont, à plusieurs reprises, interpellé les pouvoirs publics et tiré la sonnette d’alarme, le Président Emmanuel Macron et François Bayrou, son premier ministre nouvellement nommé, ont encore une fois pris la décision de ne pas créer de ministère en charge de l’enfance, ni même un ministère délégué à ces questions pourtant prioritaires ; n’en faisant donc pas une priorité de ce Gouvernement. Un choix que condamnent les 29 organisations et collectifs mobilisés au sein de la Dynamique pour les Droits des Enfants.
Nous assistons à un recul des droits de l’enfant en France
« Emmanuel Macron avait affirmé à la veille de son second mandat vouloir faire de l’enfance une priorité de l’action publique. Le Comité des Droits de l’Enfant avait d’ailleurs souligné en 2023 les efforts faits par la France pour mettre en œuvre une stratégie globale de l’enfance. Or depuis des mois, nous assistons à un recul des droits de l’enfant sur notre territoire comme à l’international. Privations de logement, de nourriture, d’éducation, de protection, parfois même de liberté… Les enfants sont en souffrance. Et quid de la politique enfance tant nécessaire à l’échelon national et de la priorité à donner à l’enfance dans les politiques internationales ? Depuis des mois, elles sont sacrifiées sur l’autel des discordes et de l’instabilité politique. Les enfants ne peuvent plus attendre. Il faut que l’enfance devienne enfin une véritable priorité nationale et une politique publique à part entière », insiste Florine Pruchon, Coordinatrice de la Dynamique et Responsable du Pôle Plaidoyer de SOS Villages d’Enfants.
Faute de moyens et de volonté politique
Pour la Dynamique pour les Droits de l’Enfant, qui a publié à l’occasion du 35ème anniversaire de la CIDE un Observatoire dédié à la situation des droits de l’enfant, seule la création d’un ministère de l’Enfance, avec une place centrale au sein du gouvernement et des moyens humains et financiers dédiés, pourra assoir une politique interministérielle en faveur des enfants et des jeunes qui soit transversale, cohérente et intégrée.
La France, pays des droits humains, doit agir
« Il est impensable que la France, pays des droits humains, laisse volontairement perdurer une telle situation. Emmanuel Macron doit tenir ses engagements et poser les jalons d’une stratégie globale de l’enfance avant la fin de son mandat en 2027 », clame la Dynamique pour les Droits des Enfants, qui salue le lancement de plusieurs commissions d’enquête sur l’enfance. D’autres actions doivent être lancées au plus vite pour donner à l’enfance la visibilité et l’importance qu’elle requiert, notamment la reprise des comités interministériels dédiés à l’enfance deux fois par an avec une présidence par le Premier Ministre et une association des premiers concernés, l’allocation de moyens humains et financiers aux secteurs de l’enfance aujourd’hui en grande souffrance, une réponse d’urgence adaptée aux enfants à Mayotte, et la création d’une délégation parlementaire aux droits des enfants au Sénat, etc.
Qui sommes-nous ?
La Dynamique pour les Droits des Enfants rassemble 27 organisations non gouvernementales, associations et collectifs engagés dans tous les domaines de l’enfance en France et à l’international. Tous sont mobilisés pour porter d’une seule voix, en direction des décideurs publics, des messages de plaidoyer pour une meilleure effectivité des droits des enfants en France et dans le cadre de sa politique de coopération internationale. Elle s’inscrit dans une démarche de dialogue avec les pouvoirs publics sur les enjeux liés aux droits des enfants, notamment en termes de participation et de gouvernance d’ici à la fin du quinquennat, soit 2027. En savoir plus : https://www.dynamiqueenfants.org/