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Dans son nouveau rapport intitulé

Les élèves allophones dans l’angle mort de l’Éducation nationale

Ils parlent créole, kibushi, ukrainien, arabe, romani, anglais…

 En France, plus d’un tiers des élèves scolarisés dans le premier et le second degré parlent une langue autre que le français à la maison. Parmi ces derniers, 77 433 sont considérés comme allophones et pris en charge à ce titrepar l’éducation nationale.

Certains territoires, notamment dans les outre-mer, comptent davantage d’élèves allophones. C’est le cas par exemple de près de 70% des élèves en Guyane, et la vaste majorité des élèves à Mayotte.

Pour ces millions d’élèves non francophones, les inégalités de réussite à l’école sont saillantes.

Pourtant, selon la CIDE, ce droit primordial devrait être garanti au même titre que celui des autres élèves.

Élèves allophones : qui sont-ils ?

Derrière ce terme peu connu se trouvent les parcours d’enfants dont la langue maternelle n’est pas le français.  Selon les estimations :

4 millions d’enfants parlent une langue autre que le français à la maison

En 2021-2022, 77 400 élèves allophones bénéficiaient de soutien linguistique à l’école

Parmi eux, 20 % n’avaient jamais été scolarisés

Issus de parcours migratoires ou non, les enfants allophones ont chacun une histoire différente. Ils doivent pourtant relever le même défi : apprendre dans une langue qui n’est pas la leur.

Chaque année, ils sont des milliers à rejoindre les bancs de l’école en France et ainsi enrichir l’école française de leurs parcours et expériences. En dépit de leur nombre croissant, les budgets dédiés à leur réussite éducative ne sont pas à hauteur des besoins, et les données collectées à leur égard sont insuffisantes.

À travers son nouveau rapport, l’UNICEF France appelle à une meilleure adaptation du système scolaire aux besoins spécifiques de ces enfants

La synthèse du rapport

Un parcours scolaire parsemé d’épreuves

Des défis linguistiques majeurs

La barrière de la langue est un des premiers obstacles auquel sont confrontés les élèves allophones lorsqu’ils arrivent à l’école.

Cette barrière se traduit par des difficultés à lire, à comprendre les enseignants et les énoncés des exercices. Selon EVASCOL, 38 % des élèves allophones ne parviennent pas à résoudre les exercices de mathématiques lorsque les instructions sont en français, alors qu’ils y arrivent dans leur langue maternelle.

Des dispositifs scolaires peu adaptés

Lorsqu’un élève allophone est accueilli à l’école, des tests de positionnement sont réalisés afin de déterminer son niveau en français et l’orienter vers l’un des dispositifs suivants :

UPE2A : Unité Pédagogique pour Elèves Allophones Arrivants

Déployées pour les élèves allophones nouvellement arrivés, ces unités pédagogiques sont conçues pour leur permettre d’apprendre le français

UPE2A-NSA : Unité Pédagogique pour Elèves Allophones Arrivants, Non Scolarisés Antérieurement

Destinées aux élèves allophones non scolarisés avant leur arrivée, ces unités leur offrent la possibilité de prolonger d’une année supplémentaire le dispositif UPE2A

Ces dispositifs existent depuis de nombreuses années, mais ils n’ont pas été actualisés depuis plus de 10 ans.

Ils s’adressent uniquement aux élèves allophones nouvellement arrivés, âgés de 6 à 16 ans. Ceux qui sont nés en France ou qui sont sur le territoire depuis plusieurs années restent dans l’angle mort.

D’autre part, les élèves de 3 à 6 ans et de 16 à 18 ans sont exclus des tranches d’âges prises en compte :

  • Les plus petits, en âge d’aller à la maternelle, n’ont aucun accompagnement adapté à leurs besoins linguistiques.
  • Les élèves allophones de plus de 16 ans, eux, peuvent en théorie être inclus dans ces dispositifs mais dans les faits ne le sont pas systématiquement.
© UNICEF France / sophie.raynal_pretemoitesyeux.fr

En France, un tiers des enfants et jeunes parle une autre langue que le français à la maison. Cependant, les politiques éducatives françaises ne valorisent que très peu cette richesse linguistique. Selon l’OCDE, seulement 8 % des enseignants français se sentent bien préparés pour enseigner dans des environnements multiculturels ou plurilingue, un chiffre bien inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE de 26 %.

Le rapport recommande d’adopter une approche plus proactive et inclusive en matière d’enseignement des langues premières des élèves. Il plaide également pour une réforme des pratiques pédagogiques, en particulier dans les territoires ultramarins, où les besoins en matière d’allophonie sont accrus.

Les recommandations de l’UNICEF

En accord avec la Convention internationale des droits de l’Enfant et le Code de l’éducation, le gouvernement doit faire de la réussite à l’école une réalité pour chaque enfant sur le territoire.

Dans son nouveau rapport, l’UNICEF France enjoint les autorités à lancer un plan ministériel pour garantir un meilleur accueil et la réussite scolaire des élèves allophones.

Nous proposons 17 mesures essentielles, notamment :

Réformer les dispositifs de soutien linguistique pour améliorer leur accessibilité, leur qualité et leur durée.

Promouvoir l’intégration des élèves allophones en milieu ordinaire, pour construire une école réellement inclusive.

Former les enseignants pour intégrer efficacement toutes les langues premières dans leurs pratiques pédagogiques.

Développer l’enseignement bilingue immersif dans les territoires ultramarins et reconnaître davantage les langues des élèves.

Retrouvez l’intégralité de nos recommandations ICI