Déclaration de la directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell.
New York, le 20 novembre 2023 – « Chaque année, le 20 novembre, nous célébrons la Journée mondiale de l’enfance pour commémorer l’adoption, en 1989, de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CIDE) – le traité sur les droits de l’homme le plus largement ratifié de l’histoire. En ratifiant ce cadre juridique international, les dirigeants du monde entier ont reconnu à tous les enfants des droits inaliénables. Ils ont promis que les gouvernements veilleraient à ce que ces droits soient protégés et respectés.
Malheureusement, les enfants vivent aujourd’hui dans un monde de plus en plus hostile à leurs droits.
Cela n’est nulle part plus manifeste que dans l’expérience des enfants touchés par les conflits.
Nous estimons qu’aujourd’hui, 400 millions d’enfants – soit environ 1 enfant sur 5 – vivent dans des zones de conflit ou les fuient. Nombre d’entre eux sont blessés, tués ou victimes d’abus et de violences sexuelles. Ils perdent des membres de leur famille et des amis. Certains sont recrutés et utilisés par des forces ou des groupes armés. Nombre d’entre eux ont été déplacés à plusieurs reprises, au risque d’être séparés de leur famille, de compromettre plusieurs années d’éducation et de rompre les liens avec leur communauté.
Entre 2005 et 2022, les Nations unies ont enregistré plus de 315 000 violations graves commises à l’encontre des enfants en zones de conflit. Et il ne s’agit là que des cas qui ont été vérifiés, ce qui signifie que le nombre réel de violations est très certainement bien plus élevé.
Au-delà des zones de conflit, les droits de l’enfant sont également menacés.
Il est très inquiétant de constater que cette situation coïncide avec d’autres crises qui portent atteinte aux droits de l’enfant. Parmi ces crises, citons l’augmentation de la pauvreté et des inégalités, les urgences en matière de santé publique et, bien sûr, la crise climatique mondiale.
Le changement climatique, en particulier, est une menace existentielle pour la santé et le bien-être des générations d’enfants actuelles et futures. À l’échelle mondiale, plus d’un milliard d’enfants vivent aujourd’hui dans des pays exposés à un « risque extrêmement élevé » de subir les effets du changement climatique. Cela signifie concrètement que la moitié des enfants du monde pourraient subir des dommages irréparables à mesure que le réchauffement de la planète se poursuit. Ces enfants pourraient perdre leur maison ou leur école à cause de tempêtes de plus en plus violentes, ils pourraient être atteints d’une terrible émaciation en raison de l’assèchement des cultures locales causé par la sécheresse, ils pourraient perdre la vie suite à des vagues de chaleur sans précédent ou des pneumonies induites par la pollution de l’air.
Depuis l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, il y a 34 ans, les droits des enfants n’ont jamais été aussi menacés.
C’est pourquoi il est de notre devoir d’agir. J’exhorte chacun d’entre nous – l’UNICEF et ses partenaires oeuvrant pour les droits de l’enfant, les gouvernements, les organisations de la société civile et le secteur privé – à devenir le héros et le défenseur de l’application et de la protection des droits de l’enfant. Cela implique de soutenir l’alignement des cadres juridiques nationaux sur la CIDE et les autres normes internationales, et de mettre ces normes en pratique.
Cela signifie également qu’il faut réaffirmer le statut des enfants en tant que détenteurs de droits distincts et indépendants et veiller à ce que les violations des droits de l’enfant, où qu’elles se produisent, fassent l’objet d’une reddition de comptes.
Aujourd’hui nous devrions célébrer l’avancée des droits de l’enfant dans le monde entier, mais ces droits sont attaqués. Cette situation ne doit pas nous décourager, mais nous rendre plus déterminés à garantir que la promesse de la Convention relative aux droits de l’enfant se concrétise, pour chacun d’entre eux. »