Déclaration de Bertrand Bainvel, directeur régional adjoint de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord
Amman, le 24 octobre 2022 – « La rapidité de l’épidémie de choléra en Syrie et au Liban est alarmante et le risque de propagation de la maladie aux pays voisins exige une action immédiate. Un soutien urgent est nécessaire pour riposter et contenir la propagation de la maladie.
L’épidémie aiguë en Syrie comptabilise déjà plus de 20 000 cas suspects de diarrhée aqueuse aiguë et 75 décès associés au choléra depuis son apparition [1]. Au Liban, les cas confirmés de choléra ont atteint 448 en seulement deux semaines, avec 10 décès associés [2].
Plusieurs pays frontaliers sont déjà touchés par un nombre élevé de cas de diarrhée aqueuse aiguë et peuvent être exposés au risque de choléra.
Les cas de choléra et de diarrhée aqueuse aiguë viennent s’ajouter aux difficultés déjà rencontrées par les enfants dans ces pays. Les enfants souffrant de malnutrition sont plus à risque de contracter une infection sévère au choléra, et l’épidémie de cette maladie est un nouveau coup dur pour les systèmes de santé déjà surchargés de la région.
Le choléra ne connaît pas les frontières et les lignes de contrôle, et se propage au gré des mouvements de population, y compris les déplacements. Dans les pays durement touchés, la propagation de la maladie est alimentée par la faiblesse des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement, la mauvaise gestion de l’eau, l’aggravation de la pauvreté, le changement climatique et les conflits – autant de facteurs qui rendent l’eau potable de plus en plus rare pour les familles et leurs enfants. Pour ces familles, la dépendance accrue à une eau insalubre les expose au risque de contracter ces maladies d’origine hydrique.
Depuis le début de l’épidémie, l’UNICEF a livré des fournitures et des services vitaux de santé et d’eau, d’hygiène et d’assainissement dans les zones touchées, tout en aidant les familles à améliorer leurs pratiques d’hygiène. Simultanément, les efforts de préparation et de réponse sont intensifiés dans les pays voisins.
L’UNICEF a besoin de toute urgence de 40,5 millions de dollars [3] pour étendre son action de lutte contre le choléra en Syrie et au Liban. Cela inclut un soutien dans les domaines de la santé, de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, de la communication des risques et de l’engagement communautaire au cours des trois prochains mois. »
Notes aux rédactions :
En Syrie, l’UNICEF :
- Distribue 7 millions de comprimés pour le traitement de l’eau à 350 000 personnes dans les gouvernorats affectés.
- A distribué 408 tonnes d’hypochlorite de sodium au cours des deux premières semaines d’octobre pour augmenter les doses et la concentration de chlore. Depuis le début de la lutte contre le choléra, 1 095 tonnes d’hypochlorite de sodium ont été distribuées, permettant à 13,5 millions de personnes de disposer d’une eau saine et propre.
- A livré des kits de diarrhée aqueuse aiguë (DAA) pour aider à traiter environ 12 700 cas modérés et 11 700 cas graves de DAA et a distribué 244 kits dans les gouvernorats touchés.
- A formé 438 agents de santé et équipes de promotion de l’hygiène, 160 chefs religieux et 161 responsables de l’éducation sanitaire dans les écoles à la communication interpersonnelle et à la mobilisation communautaire pour prévenir les épidémies de choléra. Les équipes de sensibilisation au changement de comportement social ont engagé 159 000 personnes par le biais de dialogues communautaires avec des leaders influents, des agents de santé communautaires et des volontaires, et 71 000 enfants par le biais de sessions d’éducation à la santé dans les écoles, tandis que 93 161 personnes ont été ciblées par des visites de porte à porte avec des messages clés et des actions sur la prévention du choléra à Alep, Deir Ezzor, Al Hasakeh, Al Raqqa, Damas ville et Damas rural.
Au Liban, l’UNICEF :
- A distribué 98 800 litres de carburant aux stations de pompage d’eau et aux stations de traitement des eaux usées dans les endroits où des cas de choléra ont été confirmés ou suspectés.
- A acheté des fournitures médicales d’urgence, dont 150 000 sels de réhydratation orale (SRO) et 40 kits de traitement du choléra, pour soutenir le traitement de 5 000 cas de choléra et de symptômes tels que des diarrhées modérées à sévères.
- Livraison d’eau chlorée par camion, curage des eaux usées et désinfection dans les quartiers informels où des cas sont suspectés ou confirmés.
- A formé plus de 4 369 travailleurs de première ligne et partenaires à la sensibilisation au choléra, y compris la transmission, les symptômes, le traitement, la prévention et les mécanismes d’orientation.
- A augmenté les livraisons d’eau potable et intensifié la désinfection pour plus de 250 000 personnes vivant dans des établissements informels.
En Irak, l’UNICEF :
- A soutenu le renforcement des capacités des laboratoires avec des instruments d’analyse et d’échantillonnage de l’eau pour atteindre 1 million de personnes, ainsi que l’augmentation de la production de chlore sur place, et a plaidé pour l’établissement d’usines locales de chlore.
- A distribué 1,5 million d’unités de SRO dans les gouvernorats touchés.
- A formé plus de 700 travailleurs de première ligne sur des questions relatives à l’eau, l’assainissement et l’hygiène, ainsi qu’aux mesures de prévention et de contrôle et aux messages de prévention du choléra.
- Mobilisation sociale sur le terrain dans les zones où le nombre de cas est élevé, et diffusion de messages de sensibilisation à la télévision, à la radio, dans les médias sociaux et par SMS, avec plus de 14 millions de personnes ciblées à ce jour.
[1] OMS, Syrie, au 15 octobre 2022.
[2] Ministère de la santé publique, au 21 octobre 2022.
[3] 11,14 millions de dollars US en Syrie et 29,38 millions de dollars au Liban.