Déclaration du Directeur Général adjoint de l’UNICEF, Ted Chaiban.
New-York, le 21 novembre 2024 – « La crise humanitaire au Myanmar atteint un point critique, l’escalade du conflit et les chocs climatiques exposant les enfants et les familles à des risques sans précédent. Plus de 3,4 millions de personnes ont été déplacées à travers le pays, dont près de 40 % sont des enfants.
Lors de ma visite dans les zones touchées par le conflit, j’ai pu constater de mes propres yeux l’impact dévastateur sur les enfants, exacerbé par la violence actuelle et les événements climatiques graves tels que le typhon Yagi, qui a provoqué des inondations ayant affecté plus d’un million de personnes récemment. Les récits des familles m’ont brisé le cœur : des enfants privés de services vitaux, notamment de soins de santé et d’éducation, et souffrant des répercussions de la violence et des déplacements de population.
J’ai été bouleversé d’apprendre que le 15 novembre, une attaque a frappé l’enceinte d’une église de Kachin où des enfants jouaient au football, tuant sept enfants et deux autres civils. En me rendant dans la région de Kachin, j’ai pu constater à quel point les enfants et les autres civils sont vulnérables dans les zones touchées par les conflits et combien il est urgent de faire respecter le droit humanitaire international afin de les protéger contre des attaques aussi brutales.
Garantir l’accès humanitaire malgré les obstacles
Rien que cette année, au moins 650 enfants ont été tués ou mutilés au cours des violences. Les enfants représentent 32 % des plus de 1 000 victimes civiles des mines terrestres et des restes explosifs de guerre. L’utilisation croissante d’armes meurtrières dans les zones civiles, y compris les frappes aériennes et les mines terrestres qui touchent les maisons, les hôpitaux et les écoles, a considérablement réduit les espaces de sécurité déjà limités pour les enfants, les privant de leur droit à la sûreté et à la sécurité. La situation est désastreuse.
J’ai rencontré les parties au conflit en rappelant la nécessité pour tous de garantir une aide sûre et sans entrave, en particulier pour les enfants et les familles vulnérables dans les zones de conflit, de supprimer les barrières administratives et de garantir des normes minimales de fonctionnement, ainsi que de protéger les enfants contre les violations graves. Le droit international humanitaire doit être respecté, en mettant l’accent sur la protection des civils et des infrastructures civiles – y compris les écoles et les hôpitaux – et en garantissant un passage sûr aux personnes qui fuient la violence.
L’accès reste limité par le conflit armé en cours, l’insécurité, les entraves administratives et le manque de télécommunications et d’équipements de protection individuelle. Malgré ces immenses défis, l’UNICEF et ses partenaires humanitaires travaillent sans relâche pour fournir des services vitaux, notamment dans les domaines de la santé, de la nutrition et de l’éducation, en particulier dans les zones de première ligne et les zones difficiles d’accès.
Les enfants ne peuvent pas attendre
Cependant, nos efforts sont gravement compromis par un financement extrêmement faible : moins de 25 % de notre appel humanitaire pour 2024 a été satisfait, alors que les besoins des enfants et des familles continuent de croître.
L’engagement de l’UNICEF à défendre les droits des enfants reste indéfectible. Nous appelons toutes les parties au conflit à accorder la priorité à la protection des enfants et à garantir un accès humanitaire sûr, rapide et sans entraves. L’UNICEF continuera à souligner les besoins croissants des enfants et à appeler à un engagement international plus fort pour les soutenir, eux et leurs familles.
Nous demandons d’urgence à la communauté internationale d’intensifier son soutien par le biais du financement, du plaidoyer et de la solidarité, afin d’éviter de nouvelles souffrances. Le coût de l’inaction est bien trop élevé. Les enfants du Myanmar ne peuvent pas attendre. »