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Liban : L'escalade du conflit nécessite une intervention humanitaire urgente

Beyrouth, le 15 octobre 2024 – « Au cours d’une visite de trois jours au Liban, nous avons été témoins des ravages et avons ressenti la peur et le désarroi de la population. Pour eux, l’avenir reste incertain tant que leur pays est sous le feu. La guerre que le monde voulait éviter au Liban est en train de se produire et a déjà déclenché une catastrophe.

Nous avons visité des abris et des camps de réfugiés informels, dialogué avec les communautés touchées et rencontré des représentants du gouvernement et des partenaires de la société civile travaillant 24 heures sur 24 pour répondre aux besoins. Chaque personne avait une histoire – une histoire de déplacement forcé et de multiples combats. Nous avons également visité le poste de contrôle de Masnaa, où des centaines de milliers de personnes sont passées en Syrie, complexifiant encore la réponse humanitaire.

Les familles vivent dans des conditions extrêmement dangereuses. Et à mesure que le conflit s’aggrave, le bilan psychologique de la population, en particulier des enfants et des jeunes, s’alourdit. Presque tous les enfants du Liban ont été touchés d’une manière ou d’une autre. Beaucoup ont été victimes de bombardements, ont perdu des êtres chers, leur maison, leur accès à l’éducation et se retrouvent confrontés à un avenir incertain, parfois dans une pauvreté encore plus extrême.

Environ 1,2 million de personnes ont été affectées, avec des conséquences majeures pour les communautés vulnérables. Près de 190 000 personnes déplacées sont actuellement abritées dans plus de 1 000 installations, tandis que des centaines de milliers d’autres sont à la recherche de sécurité auprès de leur famille et de leurs amis.

En réponse à cette crise, l’UNICEF et le PAM ont travaillé main dans la main pour apporter une aide vitale dans tout le Liban. Le PAM a mis en place des stocks de nourriture dans des endroits stratégiques, répondant ainsi aux besoins d’environ 200 000 personnes par jour avec de la nourriture prête à consommer et de l’argent liquide. En collaboration avec les ministères et les partenaires, l’UNICEF apporte un soutien essentiel aux enfants et à leurs familles – soins de santé primaires, eau et kits d’hygiène, matelas et couvertures – et des services de soutien psychosocial pour répondre aux problèmes de santé mentale des enfants hébergés dans des abris.

Nous avons constaté une solidarité remarquable entre les communautés libanaises, qui se soutiennent mutuellement au cours de cette période difficile. Cependant, en raison de l’ampleur et de la gravité des besoins, associées aux vulnérabilités préexistantes et à la pression exercée sur les services sociaux, le tissu social est mis à mal et nous devons en tenir compte dans notre réponse, notamment en aidant les communautés d’accueil également vulnérables et faire preuve de sensibilité à l’égard de leurs préoccupations.

Les voix des familles locales reflètent nos préoccupations : elles continuent de se sentir en danger, même après avoir fui un risque immédiat. Les parents expriment leur inquiétude quant à la sécurité de leurs enfants, y compris dans les abris nouvellement désignés. Il est urgent d’assurer leur protection, comme le prévoit le droit international humanitaire.

Le droit international humanitaire doit être respecté. Toutes les parties doivent donner la priorité à la protection des civils et des infrastructures civiles. Il s’agit notamment de protéger les écoles, les hôpitaux et les systèmes d’approvisionnement en eau, ainsi que de garantir un passage sûr aux civils qui fuient les zones de conflit. Aucun enfant ne devrait être confronté à l’utilisation aveugle d’armes explosives dans des zones peuplées. Et tous ceux qui tentent de leur apporter une aide vitale doivent également être protégés.

En tant qu’agences d’aide humanitaire, nous nous préparons à faire face à la réalité de l’augmentation des besoins. Nous continuons de fournir une assistance immédiate, mais il est essentiel de mobiliser le soutien nécessaire pour permettre une réponse à plus grande échelle. Nous avons besoin d’un financement supplémentaire, sans conditions, pour fournir une assistance. Nous appelons la communauté internationale à soutenir ces efforts et à collaborer pour maintenir les ports et les voies d’approvisionnement ouverts, et nous demandons aux parties au conflit de veiller à ce que ces voies soient protégées pour permettre un accès sans entrave à l’aide humanitaire.

Par-dessus tout, les enfants et les familles du Liban ont besoin que cette guerre prenne fin. Il faut les protéger de la violence, veiller à ce qu’ils puissent recevoir des fournitures et les services essentiels, et empêcher que la situation ne se détériore davantage. Il est urgent d’instaurer un cessez-le-feu ».

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Dalal, 4 ans. La crise qui ne cesse de s'aggraver au Liban a un impact disproportionné sur les plus vulnérables de la société. © UNICEF/UN0553706/Choufany

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